Kodal Minerals vient d’obtenir l’approbation finale pour le transfert du permis minier, ouvrant la voie à l’exportation du concentré de spodumène produit au sud du Mali. Dans une conjoncture mondiale marquée par la ruée vers les métaux critiques, cette avancée positionne le Mali comme un futur acteur incontournable de la transition énergétique mondiale.
Parmi les projets extractifs les plus scrutés de la planète lithium, celui de Bougouni, au sud du Mali, franchit une étape décisive. Kodal Minerals, société cotée à l’AIM de Londres, vient d’annoncer, ce jeudi 17 avril 2025, que le transfert du permis d’exploitation minière – pierre angulaire du développement industriel du site – est désormais effectif. L’autorisation passe officiellement des mains de Future Minerals SARL à la société malienne Les Mines de Lithium de Bougouni SA (LMLB), filiale locale de Kodal Mining UK Ltd.
Ce feu vert administratif, longtemps attendu, vient lever le dernier verrou d’un projet aussi stratégique qu’ambitieux. Avec déjà plus de 11 000 tonnes de concentré de spodumène produites et stockées sur site, l’usine de traitement DMS de Bougouni se dirige vers une phase de production commerciale, augurant un volume mensuel de 11 000 tonnes de concentré riche à 5,63 % de Li₂O.
Bernard Aylward, directeur général de Kodal Minerals, n’a pas caché son enthousiasme : « La montée en puissance de l’usine progresse de manière satisfaisante. Le stock déjà constitué assure un mois de production d’avance. Nous sommes prêts à honorer notre calendrier ». Une déclaration qui sonne comme une promesse dans un marché mondial sous tension, où le lithium – or blanc du XXIe siècle – est devenu une ressource critique pour la transition énergétique.
Une mécanique de précision… encore suspendue à une signature
Bien que toutes les formalités administratives aient été accomplies – y compris l’intégration du gouvernement malien dans l’actionnariat de LMLB –, le dernier acte, symbolique et déterminant, reste en suspens : la signature du président Assimi Goïta. Sans elle, le permis d’exportation ne peut être délivré, empêchant le premier convoi de spodumène de quitter Abidjan à destination de la Chine. « Le transfert prend effet immédiatement et confirme que la licence demeure valide. Les discussions se poursuivent pour finaliser les permis nécessaires à l’exportation du concentré de spodumène produit dans le cadre du projet, et la Société prévoit commencer les exportations au cours du prochain trimestre. », explique Kodal Minerals dans son communiqué.
Entretemps, Kodal a sollicité une extension de délai pour verser la seconde tranche de paiement, à hauteur de 7,5 millions de dollars, au Trésor malien. Une démarche actée mais encore non tranchée par les autorités.
Un projet structurant et inclusif
Sur le terrain, Kodal affiche une stratégie de contenu local qui suscite le respect : 95,7 % des 555 employés présents sur site sont maliens, dont 344 issus directement des communautés riveraines. La construction d’une nouvelle route facilitant l’accès au village de Ngoualana illustre la volonté de la société de concilier exploitation minière et développement local.
Enfin, quelques finitions – notamment les travaux de drainage et l’aménagement du camp de chantier – sont en cours. L’ultime ligne droite d’une aventure industrielle qui, à travers le lithium malien, s’inscrit déjà dans l’histoire énergétique de demain.
Le Conseil des ministres a entériné ce mercredi 16 avril 2025 un décret aux allures de bascule stratégique. Le transfert officiel du permis d’exploitation du gisement de lithium de Foulaboula à une société d’exploitation malienne dédiée.
Chiencoro Diarra
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