Le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a posé la première pierre du mémorial dédié aux militaires tombés pour la patrie à Kati. Ce projet, symbole de résistance et de gratitude, incarnera la mémoire vivante de l’armée malienne et son rôle primordial dans la défense de la souveraineté nationale.
Sur les hauteurs de Kati, au cœur de cette ville garnison qui porte en elle l’histoire des vaillants défenseurs du Mali, une pierre a été posée, mais pas une pierre comme les autres. Ce 20 janvier 2025, jour du 64e anniversaire de la création de l’armée malienne, le Président de la Transition a lancé la construction d’un mémorial dédié aux militaires tombés pour la patrie. Ce geste, empli de solennité, marque un tournant dans la préservation de la mémoire nationale.
Une pierre entre le passé et l’avenir
Sous le regard des chefs militaires, du Premier ministre et de nombreux invités, dont des délégations du Burkina Faso et du Niger — partenaires au sein de la Confédération des États du Sahel (AES) — le Chef de l’État a déposé la première pierre de ce qui deviendra un lieu emblématique. Sur un espace de plus de 10 hectares, ce mémorial incarnera la bravoure, la résistance et la gratitude éternelle de la nation envers ses défenseurs.
L’architecte du projet, lors de la présentation des plans au palais de Koulouba, le jeudi 16 janvier 2025, a révélé l’ambition et la symbolique de ce monument. Au centre de l’édifice se dressera « Le Mirador », une structure à la fois majestueuse et sobre, qui servira de lien symbolique entre les vivants et les disparus. Autour, des stèles porteront les noms de héros tombés, retraçant les grandes étapes de l’histoire de l’armée malienne.
Un musée pour garder la mémoire vivante
Au cœur de ce complexe, un Musée des Armées pour rappeler les sacrifices consentis par les soldats maliens, depuis les premières batailles pour l’indépendance jusqu’aux récents combats pour la souveraineté. Ce bâtiment à deux niveaux accueillera des expositions permanentes et temporaires. Mais au-delà des murs, des espaces ouverts exposeront des reliques militaires : aéronefs, engins de combat, véhicules de transport, témoins d’une histoire écrite dans le feu et le sang.
Le mémorial ne sera pas qu’un lieu de recueillement, mais aussi un centre vivant, où des ateliers, un restaurant et des espaces administratifs s’intégreront dans un cadre pensé pour les générations futures.
Lors de la cérémonie de présentation, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de Corps d’Armée Sadio Camara, a salué l’initiative du Président de la transition. Pour lui, ce projet n’est pas seulement une reconnaissance pour les sacrifices passés, mais aussi une contribution à l’avenir du Mali. « Ce mémorial rappellera à tous les Maliens que notre liberté et notre souveraineté sont le fruit d’un combat permanent. C’est un lieu pour cultiver la conscience patriotique et célébrer l’honneur de ceux qui ont façonné notre histoire », a-t-il déclaré.
Il a également souligné les progrès réalisés dans la modernisation de l’armée malienne, une institution devenue aujourd’hui un pilier de la souveraineté nationale. « Grâce à la synergie entre l’armée et la nation, 22 millions de citoyens-soldats défendent notre dignité retrouvée. Chaque Malien, qu’il porte un uniforme ou non, est aujourd’hui un acteur de cette souveraineté », a-t-il affirmé avec émotion.
Un monument pour bâtir l’unité nationale
Au-delà de son rôle mémoriel, ce projet illustre une vision plus large. Il est le symbole d’un Mali en refondation, où l’histoire devient un socle pour construire l’avenir. En inscrivant les noms des héros sur des stèles, en exposant les reliques des batailles passées, le mémorial rappelle que chaque sacrifice contribue à la grandeur d’une nation.
Mais il est aussi un appel à l’unité : un rappel que la souveraineté ne peut exister sans cohésion sociale, sans solidarité entre l’armée et la population. Il s’agit de bâtir un Mali où chacun, qu’il soit soldat ou civil, contribue à défendre l’honneur et la dignité du pays.
À travers la pose de cette première pierre, le Mali ne construit pas seulement un monument. Il érige un espace où le passé, le présent et l’avenir se rejoignent. Un lieu où chaque Malien pourra se souvenir que la souveraineté n’est pas un acquis, mais une lutte constante, portée par des hommes et des femmes prêts à se sacrifier pour leur patrie.
Le mémorial de Kati sera bien plus qu’un symbole. Il sera une promesse : celle que le Mali n’oubliera jamais ses héros et que, sur cette mémoire partagée, il continuera à bâtir son unité, sa grandeur et sa souveraineté.
Alassane Diarra
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