Au Mali, la grogne sociale est en constante ébullition. Après une grève de 4 jours (du 17 au 21 mai 2021), l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) poursuit, ce lundi 24 mai 2021, sa série de grèves. Cette deuxième phase de la grève de l’UNTM intervient suite à l’échec des négociations avec le gouvernement de transition. Bien suivi par les syndiqués, ce débrayage a paralysé plusieurs secteurs du pays.
Insatisfaite des propositions faites par l’État, la principale organisation syndicale du Mali a entamé, ce lundi 24 mai 2021, l’acte 2 de la série de grèves qu’elle a déclenchées depuis le 17 mai dernier. Cette première journée de la deuxième semaine de grève de l’UNTM a paralysé les activités dans des services publics et privés, notamment les administrations publiques, les impôts, les Douanes, les Banques et les établissements financiers. Tous ces services sont de nouveau, restés quasiment inactifs ce lundi 24 mai 2021.
Une véritable paralysie
Les services de santé, le trésor, la douane, les Banques ainsi que les établissements financiers ont tous senti la mise en exécution de ce mot d’ordre. La quasi-totalité de ces structures est restée fermée ce lundi, avons-nous constaté lors de notre passage.
À la Mairie de Kalaban-Coro, à part le service minimum consistant à faire les copies et les légalisations (en catimini), toutes les activités étaient aux arrêts, ce lundi 24 mai. Devant la porte de la Mairie du district de Bamako, on pouvait constater plusieurs citoyens venus pour des besoins, souvent urgents, mais découragés du non-fonctionnement de certains services au sein de cette structure.
Au centre secondaire d’état civil de Kabala, l’atmosphère restait également morose dans la matinée de ce premier jour de grève. Excepté la confection des certificats de résidence, la réception des déclarations de mariage, la confection des certificats de célibataire, etc., beaucoup d’autres activités sont restées paralysées dans ce centre. Aucun extrait d’acte de naissance n’était établi. « Je viens pour rectifier seulement une erreur sur mon extrait d’acte de naissance établi dans ce centre, la semaine dernière, mais on me dit qu’aucun extrait ne sera établi aujourd’hui », explique un jeune homme, visage triste, rencontré dans ce centre.
À l’Agence pour la promotion des investissements (API Mali), ce lundi 24 mai, l’exécution de ce mot d’ordre était ressentie depuis à l’entrée. Le parking situé à ce niveau était complètement vide à notre passage. À part également le service minimum, aucune autre activité n’y était menée.
Toutes les Banques où nous nous sommes rendues dans la capitale malienne, à part la présence des agents de sécurité, toutes les activités étaient aux arrêts. Désemparé de la situation, le jeune Kalilou Katilé n’a pas hésité à renoncer à son retrait de 2 000 000 à la Banque Nationale de Développement agricole (BNDA) de Kalaban-Coro. Une somme dont l’opération n’est pas faisable une seule fois via le GAB.
Une grève aux conséquences lourdes
Ce mot d’ordre de grève n’est pas sans conséquence. Dans toutes les structures visitées ce lundi, des clients se plaignent et demandent aux deux parties de se trouver un terrain d’entente. À l’API Mali, certains attendent leur registre de commerce ainsi que leur Numéro d’identification nationale (NINA) depuis près de deux semaines en raison de ce mot d’ordre. « Le peuple malien a trop souffert. Pour l’intérêt de tout un chacun, les autorités de transition et les grévistes ont le devoir de trouver un terrain d’entente », déplore un vieux qui était venu pour la rectification de sa carte Nina à la Mairie du district.
Selon Modibo Mao Macalou, rapporté par Studio Tamani, la première phase de la grève de l’UNTM a occasionné « une perte estimée à plus d’une vingtaine de milliards de FCFA. » Si rien n’est fait, cette deuxième phase occasionnera également d’énormes pertes pour l’État malien.
Bakary Fomba
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