Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a été réélu dès le premier tour avec 56,12 % des voix, selon les résultats provisoires de la Céni, ce lundi 1er juillet 2024. Alors que ses partisans célèbrent cette victoire, l’opposant Biram Dah Abeid, arrivé second avec 22,10 %, dénonce des fraudes électorales. La Mauritanie se retrouve ainsi à la croisée des chemins, entre stabilité politique et contestations croissantes.
En Mauritanie, le suspense était à son comble, mais la Commission nationale électorale indépendante (Céni) a finalement levé le voile : Mohamed Ould Ghazouani, président depuis 2019, rempile pour un second mandat avec une victoire éclatante dès le premier tour. Avec 56,12 % des voix, le chef de l’État sortant surpasse largement ses concurrents, notamment Biram Dah Abeid, qui se contente de 22,10 % des suffrages. Cette élection, qui semblait déjà jouée d’avance, a pourtant laissé un goût amer à certains, exacerbant les tensions et les accusations de fraude électorale.
Les résultats, que la Céni avait déjà discrètement affichés sur son site internet, confirment ce que beaucoup redoutaient : une large victoire pour Ghazouani. Pourtant, les sept candidats en lice avaient nourri l’espoir d’une course plus serrée. Biram Dah Abeid, éternel opposant, est une fois de plus relégué à la seconde place, malgré une légère progression par rapport à 2019. Avec un peu plus de 22 %, il reste loin derrière le président sortant. Sa réaction ne s’est pas fait attendre : lors d’une conférence de presse, il a dénoncé des fraudes et une manipulation de la Céni par le pouvoir en place.
Les défis économiques et sociaux
Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, candidat du parti islamiste Tawassoul, se contente de la troisième place avec un peu moins de 13 % des voix. Quant aux autres prétendants, leurs scores sont anecdotiques, avec des pourcentages oscillants entre 1 % et 4 %. L’avocat El Id Mohameden, Mamadou Bocar Ba de l’AJDMR, le professeur Outouma Soumaré et Mohamed Lemine El Wavi n’ont guère pesé dans la balance.
Pour les partisans de Ghazouani, cette réélection est une preuve de la confiance renouvelée du peuple mauritanien en son président. Pour les autres, c’est un coup dur, un rappel que le chemin vers une véritable démocratie est encore semé d’embûches. Les résultats provisoires doivent encore passer l’épreuve du Conseil constitutionnel, où les éventuels recours seront examinés. Mais l’espoir de voir ces résultats renversés reste mince.
Dans un pays où les défis économiques et sociaux sont nombreux, la stabilité politique reste cruciale. Pourtant, la victoire de Ghazouani, loin de faire l’unanimité, risque de cristalliser davantage les tensions. Alors que les Mauritaniens se remettent de cette élection, une question demeure : jusqu’à quand les voix dissidentes continueront-elles de crier dans le désert ?
Oumarou Fomba
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