Le Mali a vécu, pendant trois décennies, la gouvernance dans un contexte de démocratie multipartite. Cette gouvernance, au lieu qu’elle soit bénéfique pour les populations, l’a été plutôt pour les gouvernants. D’où la déception des populations qui l’on exprimée à travers les Assises nationales de la Refondation en fin 2021 et lors des consultations nationales sur la charte des partis politiques tenue fin avril 2025. Parmi les recommandations issues de ces concertations, il y a l’octroi d’un mandat de 5 an renouvelable au Général d’armée Assimi Goïta. C’est pour mettre en œuvre cette recommandation que le conseil des ministres du mercredi 11 juin 2025 a adopté un projet de loi dans ce sens.
En effet, c’est sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et du Soutien au Processus électoral, que le Conseil des ministres a adopté un projet de loi portant révision de la Charte de la Transition. « Le projet de loi, adopté, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des concertations des Forces vives de la Nation et des Maliens établis à l’extérieur pour répondre aux attentes légitimes du Peuple malien, notamment la révision de la Charte de la Transition en accordant au Chef de l’État, un mandat de 5 an renouvelable à partir de 2025, à l’instar de ses pairs de la Confédération AES. », peut-on lire dans le communiqué du conseil des ministres.
Une forte recommandation du peuple
En mai 2021 eut lieu la rectification de la transition. Suite à cela, le peuple malien a été consulté à travers des Assises nationales de la Refondation (ANR). Ces assises se sont tenues dans les communes, cercles et régions. La phase finale a eu lieu en fin décembre 2021 à Bamako. Parmi les recommandations, le peuple a demandé de mener des réformes politiques et institutionnelles prioritaires, avant d’organiser des élections. C’est ainsi qu’a été adoptée une nouvelle constitution.
En avril 2025, face à l’incapacité des partis politiques à proposer une nouvelle charte les concernant, les autorités ont appelé le peuple à se prononcer à travers des consultations nationales qui se sont tenues en deux phases : régionale et nationale. À l’issue de ces concertations, beaucoup de recommandations ont été formulées parmi lesquelles la dissolution des partis politiques et des mouvements à caractère politique, l’octroi du statut de président de la République au Président de la transition, l’octroi d’un mandat renouvelable de 5 ans à compter de 2025.
Des enquêtes d’opinion favorables au Président de la transition
Cette recommandation relative au mandat a été faite dans le souci de poursuivre la transition pour parvenir à la pacification totale des pays membres de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES). Il faut noter que depuis la rectification de la transition et la création de l’AES, le 06 juillet 2024, les trois États (Mali, Burkina et Niger) sont confrontés à des défis dont certains sont soutenus par des sponsors étrangers. Il s’agit principalement de la menace de la déstabilisation internationale.
Face à cette menace, les peuples du Burkina et du Niger ont accordé à leurs autorités un mandat de 5 ans. Le Mali ne devrait pas être en marge. Par ailleurs, des enquêtes d’opinion avaient démontré le degré de confiance existant entre le peuple malien et les autorités de la transition et particulièrement le Président de la transition. Il s’agit de MALI-MÈTRE réalisé par l’indépendante et respectueuse fondation allemande Friedrich Ebert (Friedrich Ebert Schiftung : FES).
72,1 % des Maliens sont très confiance au président de la transition et 9 Maliens sur 10 sont satisfaits de la gestion de la transition.
L’enquête de la FES, qui est à sa 16e édition, s’est déroulée du 11 janvier au 22 janvier 2025. L’échantillonnage est basé sur la méthode des quotas avec la prise en compte des caractéristiques démographiques comme le sexe, l’âge et le niveau d’instruction. Les résultats de l’enquête ont été publiés en fin mai 2025.
Il ressort de ces résultats que plus de 7 maliens sur 10 soit 72,1 % des Maliens ont plus confiance en le président de la Transition. Les résultats par région montrent qu’à Taoudenni, 9 personnes sur 10 expriment leur confiance au Président de la Transition. Aussi, dans les régions de Kayes (87,2 %), Sikasso (86,1 %), Bamako (83,3 %), quatre personnes sur cinq sont de cet avis.
Cette statistique est de trois personnes sur cinq dans les régions de Tombouctou (61,1 %) et de Ménaka (65,0 %). Cependant, dans la région de Mopti, plus de la moitié de la population (51,2 %) porte un même niveau de confiance en ces acteurs et 43,1 % de la population a plus confiance en le présidant de la Transition.
La prise en compte des intérêts des populations
L’enquête a, aussi, révélé que 09 Maliens sur 10 sont satisfaits de la gestion de la transition (57,1 % très satisfaits et 33,6 % plutôt satisfaits). On observe une forte appréciation de satisfaction dans la plupart des régions, sauf le District de Bamako. Dans les régions de Tombouctou (61,1 %) et de Ménaka (65,0 %). Cependant, dans la région de Mopti, plus de la moitié de la population (51,2 %) porte un même niveau de confiance en ces acteurs et 43,1 % de la population a plus confiance en le président de la Transition (83,3 %), les régions de Kidal (80,7 %) et de Gao (66 %) où le niveau de satisfaction est plus bas.
Au regard de tout ce qui précède, il est normal que les autorités réalisent les souhaits du peuple. D’ailleurs, elles l’ont toujours fait. La prise en compte des populations est au cœur de l’action publique, aime rappeler à chaque occasion le Président de la transition, Général d’armée Assimi Goïta.
SMC
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