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Fin des Opérations Barkhane et Takuba au Mali, mais pas ailleurs au Sahel

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Dans un contexte de brouilles diplomatiques entre Bamako et Paris, la France et ses partenaires européens et canadiens ont annoncé, le 17 février 2022, le retrait de leurs troupes de Barkhane et Takuba du Mali. Cependant, ils restent ailleurs au Sahel

L’annonce a été faite, jeudi 17 février 2022, au seuil du sommet Union africaine-Union européenne, les 17 et 18 février, à Bruxelles. Cette rupture de coopération militaire intervient à la suite de vives tension entre Paris et Bamako depuis plusieurs mois.

Pour justifier ce départ précipité, la France et ses partenaires ont évoqué l’absence de conditions propices pour continuer leurs opérations militaires au Mali.

Selon les explications du président français, Emmanuel Macron, aux côtés du président du Conseil européen, Charles Michel, du président sénégalais, Macky Sall, et celui ghanéen, Nana Akufo-Ado, ce retrait se traduira par la « fermeture des emprises de Gossi, de Menaka et de Gao ». À ses dires, ce processus prendra « 4 à 6 mois » et sera effectué de façon « coordonnée ».

« Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés », a-t-il déclaré. Toutefois, précise la déclaration, la France et ses partenaires affirment vouloir « rester engagés » auprès des pays sahéliens et du Golfe de Guinée.

« Décisions unilatérales »

Au lendemain de l’annonce du retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali, le Gouvernement de la transition malienne, à travers un communiqué du 18 février, a dénoncé ce qu’il qualifie d’actes de « violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali » , « des accords liant » les deux pays et « d’autres partenaires ». Selon les autorités maliennes de la transition, la France a pris une décision « unilatérale ».

Cette nouvelle donne, poursuit le communiqué, vient s’ajouter aux annonces également « unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane », sans avoir prévenu, encore moins consulté préalablement la partie malienne, regrette Bamako.

Au regard de ces « manquements répétés des accords de défense », le gouvernement malien a lancé un ultimatum à la France en l’invitant à « retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba » du territoire malien. Un retrait qui se fera, à croire le communiqué, « sous la supervision des Autorités maliennes ».

Appel à une convergence de lutte au Niger

Le gouvernement malien de transition souligne également ce qu’il considère comme l’échec de la France au Mali. Les résultats obtenus et annoncés officiellement par les autorités françaises, « n’ont pas été satisfaisants, ni en 2013 » avec l’Opération Serval encore moins en 2016 avec l’Opération Barkhane.

Malgré cette accusation d’échec au Mali, le Niger ouvre grandement ses bras pour accueillir ces forces, dont les bases ne seront pas loin de Gao et de Ménaka, selon les précisions du président nigérien, Mohamed Bazoum. « Les nouvelles bases ne seront donc pas loin de Ménaka et de Gao. Elles accueilleront surtout Takuba, car cela a de grands avantages pour nous. Ce sont des forces spéciales avec des capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes », a-t-il tweeté.

Dans un communiqué du 18 février, le Comité exécutif national de l’Union des forces populaires pour la démocratie et le progrès (UDFP-SAWABA) condamne la décision. Il exhorte les forces politiques et sociales nigériennes à « une convergence de lutte pour faire barrage à ce projet de recolonisation à partir du Niger de l’espace ouest-africain. » Cependant, le ministredes Affaires étrangères nigériennes, Hassoumi Massoudou, rassure que « les députés voteront sur l’arrivée de nouvelles forces étrangères » dans leur pays.

Dans son communiqué de presse hebdomadaire faisant le point de ses opérations, la force Barkhane a précisé qu’à la « suite des annonces du Président de la République [française] relatives à la réarticulation de la force Barkhane hors du Mali, la manœuvre, en coordination avec l’ensemble des partenaires, a débuté ».

Bakary Fomba


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