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Faut-il condamner les plaisirs ?

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La vie entière de l’homme est dominée par les plaisirs. Pourtant, la volonté de s’offrir à certains plaisirs peut être dangereux pour la vie de l’individu et par ricochet de toute la nation. Alors, les plaisirs sont-ils condamnables ?  

L’homme est un être complexe ayant une vie compliquée qui se trouve toute entière dominée par des désirs et des passions. Cette domination reste inexplicable par l’homme, le surpasse et le rend esclave. Ils font que l’homme veut posséder le monde, avoir toutes les belles choses de ce monde en sa possession. Il désire posséder la terre avec tous ceux qui y vivent, posséder les autres planètes, connaître tout ce qui est possible de connaître, construire tout ce qui est construisible, fabriquer tout ce qui peut l’être, etc.

Les plaisirs, comme grandeur

Par ailleurs, cette volonté de domination que des philosophes ont traduite par la volonté de puissance se constate chez l’homme depuis à l’enfance. Dans une famille où nous avons plusieurs enfants, chacun d’eux tente de se faire le plus aimer à travers de petits gestes qui plaisent aux parents. C’est pourquoi, lorsque le bébé en riant constate que cela fait la joie de la maman, alors il ne cesse plus de rire tant que celle-ci affiche toute sa joie devant son sourire. Cela est également pareil pour les enfants qui acquièrent la certitude que l’intérêt de leurs parents est dans les études. Chacun de ses enfants s’attachera profondément aux études afin de bénéficier toujours des petits cadeaux et des louanges des parents et des gens qui les suivent.

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Cela n’est pas uniquement le propre de l’enfant, mais même des adultes qui sont proie à ces genres de désirs et surtout de plaisirs illimités. J’exposerai un peu plus loin cette infinitude de plaisir ou de désir, mais pour le moment, je tente de montrer en quoi les adultes sont comme des enfants qui se laissent emporter par des plaisirs incessants et souvent futiles.

L’ordre dans les plaisirs

En effet, il existe des plaisirs qui sont raisonnables, mais d’autres sont inutiles. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le philosophe antique Épicure faisait la classification suivante des plaisirs. Il retenait les plaisirs naturels-nécessaires qui sont les choses indispensables pour l’homme comme manger et boire, les plaisirs naturels-non-nécessaires comme le repas dans l’extravagance. Vouloir préparer le tôt avec du poulet dans la sauce. Enfin, les plaisirs Non-Naturels-Non-Nécessaires comme prendre du vin, fumer des cigarettes, aller à des soirées dansantes, etc.

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Par ailleurs, la plupart des hommes s’adonnent plutôt aux derniers plaisirs qui sont d’ailleurs ceux qui sont les plus dangereux pour eux puisqu’ils nous poussent au-delà de nos capacités, nous fait faire des choses qu’on ne devrait pas faire. Celui qui désire par exemple avoir une voiture alors que son salaire ne lui permet pas une telle entreprise sera dans l’obligation de prendre des crédits auprès d’une banque qui pour le remboursement de la dette compte son intérêt. En conséquence, l’individu en question, jusqu’à ce qu’il se tire de ce mauvais pas, vivra misérablement et aura même de la peine à entretenir le véhicule.

Les plaisirs comme cause de corruption

À partir de cette analyse nous pouvons comprendre la raison pour laquelle la corruption est plus accentuée au sein de nos États où quelques individus se permettent de dilapider les richesses de la nation afin de combler les effets de leur extravagance ou en vue de se livrer à des stupidités par exemple se construire un aérodrome sur le toit de leur maison. La satisfaction de ces extravagances les pousse à la surfacturation qui est une forme de corruption puisqu’elle constitue une dilapidation du denier public.

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La dialectique des désirs

Partant de là, je dirai que l’homme est naturellement un être de plaisirs voire de désirs insatiables, car une fois qu’il arrive à satisfaire un désir, une autre pointe son nez. Ils viennent de façon récurrente, voire dialectique. Ainsi, la satisfaction d’un plaisir ouvre immédiatement la porte à un autre et ainsi de suite. C’est un processus sans fin de telle sorte que je dirais que la vie n’est qu’une satisfaction de plaisir se succédant sans fin. Cela nous amène à comprendre pourquoi lorsqu’un individu qui désirait avoir une moto l’acquiert, il se trouve ensuite tenter par le désir de détenir une voiture. De la même manière, celui qui désirait n’être que le président de l’Assemblée nationale se trouve aiguillonné par le désir de devenir président de la République. Le président de la République élue pour un mandat de cinq ans renouvelables une fois se trouve dans le désir de demeurer éternellement au pouvoir et en conséquence il est tenté de changer la constitution de son pays.

Alors, les désirs se déchaînent et deviennent fous, engendrant ainsi la violence au sein de l’État. L’auteur du désir devient victime de son ambition. Cela arrive lorsque nos désirs deviennent fous, ils nous font perdre la raison. Ce sont les désirs déraisonnables.

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Ces désirs font de l’homme un être égoïste qui ne veut du bien qu’à lui seul et ne considère plus les autres dans leur individualité. Par conséquent, la question que nous serons tentés de nous poser est certainement comment expliquer ce phénomène ?

Allons comprendre !

Ce phénomène s’explique tout simplement par le fait que les hommes se laissent emporter par leurs plaisirs. Ceux-ci doivent rester sous le contrôle de la raison qui se charge de les rationaliser au maximum pour qu’au moins l’individu puisse se contenter du strict minimum, c’est-à-dire des plaisirs qui soient naturels et nécessaires ou non-nécessaires, mais jamais des plaisirs Non-Naturels-Non-Nécessaires.

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Tous les maux dans le monde sont dus à ces derniers plaisirs. L’incapacité des hommes à lutter face à ces plaisirs fait du monde un enfer, une géhenne invivable. Puisque tout le monde est marqué par le désir de la domination, alors les plus forts assoient leur domination sur les plus faibles en vue d’une meilleure satisfaction de leurs plaisirs égoïstes à savoir l’acquisition d’une grande richesse nationale. Ce phénomène est à la base de tous les conflits armés et de toutes les épidémies dans le monde.

T. P

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