Au-delà de la violence, par-dessus les confrontations, de quelles que natures qu’elles soient, s’imposer le respect, l’esprit fédérateur, conciliateur, la tolérance, voire la clémence. Voilà autant de forces qui peuvent traverser les murs des divergences des polémiques, constituer un cheval de Troie pour transgresser les cloisons, des discordes, des conflits, du rejet.
Lorsque l’esprit partisan l’emporte sur celui de l’union et se transforme en esprit de clan, œuvrant pour la scission, il en résulte que la différence, la diversité, sources de richesses et principales forces motrices de la dynamique des groupes, des sociétés, se transforment en forces destructrices, fragilisant tout le système, par des voies internes le soumettant aux aléas de chocs externes.
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En effet, le dynamisme politique traduit souvent les clivages et confrontations des idéologies, de l’imaginaire des visions du devenir des sociétés, pour hisser ces dernières aux plus hauts rangs du progrès. Mais lorsque les gardiens des temples, des fondements idéologiques, s’emmêlent les plumes, les partis politiques se retrouvent en panne d’idées, à court d’inspiration. Les idéaux n’animent plus les mouvements révolutionnaires au niveau de la pensée. Même dans un contexte de régime démocratique, les seuls biens publics, dont on saura développer les formes, les variantes, c’est bien et uniquement le populisme, la violence, voire l’insolence, et la haine.
Les conséquences en sont claires, c’est le début d’une traversée du désert pour une démocratie naissante ou morte vivante sur fond d’épuration, et de préservation, dissimulant l’intolérance et l’impasse au vivre ensemble. Les gardiens du temple, de la nouvelle démocratie, les partisans des partis au pouvoir se délectent, d’abus de rébus, au nom de la légitimité électorale, citoyenne.
Or, aujourd’hui les faits réels sanctionnent les entorses aux vraies valeurs citoyennes, et placent les pseudo élitistes en mauvaise posture, il s’en est suivi un désaveu général, de ceux qui croyaient orienter voire créer l’opinion publique.
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Les considérations historiques, culturelles, s’associent à la sociologie et l’évolution de la pensée collective redéfinit les idées sans pour autant s’affranchir de la cristallisation de l’opiniâtreté. C’est peut-être une réponse. Autrement dit l’héritage culturel, et social de l’hégémonie de quelle que forme qu’elle soit, en l’occurrence de l’exercice du pouvoir, ne font guère bon ménage avec le système des valeurs citoyennes garantes de la bonne marche de la démocratie, qui aujourd’hui peine à s’imposer sous le poids de forces antirévolutionnaires.
Habiba Nasraoui, enseignante universitaire à l’École Supérieure de Commerce de Tunis
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