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Enlèvement et sabotage : le Niger face aux groupes armés pro-Bazoum

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Le Niger traverse une période de turbulences alors que deux groupes armés, le Front patriotique pour la justice (FPJ) et le Front patriotique pour la libération (FPL), multiplient les actions violentes pour exiger la libération de l’ex-président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État en juillet 2023. Ces attaques récentes, incluant l’enlèvement du préfet de Bilma et le sabotage d’un pipeline, révèlent un climat de tension et d’instabilité croissante dans le pays.

C’est par un crépuscule orageux de désinformation et de spéculations que le Niger semble traverser ces jours-ci. L’enlèvement du préfet de Bilma et de sa délégation, revendiqué par le Front patriotique pour la justice (FPJ), a semé le trouble. Ce groupe armé, inconnu jusqu’à présent, exige la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État en juillet 2023. Mais ce n’est pas le seul groupe à réclamer la libération de Bazoum. Le Front patriotique pour la libération (FPL) avait déjà saboté un pipeline le 16 juin pour la même cause.

« Nous continuerons cette lutte jusqu’à la libération de Bazoum »

En y regardant de plus près, une question intrigante se pose face aux revendications de ces deux groupes, FPJ et FPL : qui est réellement Mohamed Bazoum ? Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux suggère qu’il aurait, dans une vie antérieure, été un rebelle lui-même. Peut-on ignorer ce passé trouble quand on voit la ferveur avec laquelle ces groupes armés le réclament ? Si cette information s’avérait vraie, elle donnerait un éclairage nouveau sur les évènements actuels. Bazoum, l’ancien rebelle devenu président, pourrait-il être la source d’inspiration pour ces mouvements ? Est-ce la nostalgie de son passé militant ou une réelle conviction politique qui anime ces groupes ?

Le FPJ, dirigé par Mahamat Tori, a orchestré l’attaque à Dirkou, dans le nord-est du pays, aboutissant à la mort de deux soldats nigériens et d’un membre du front, ainsi qu’à l’enlèvement du préfet et de son équipe. Mahamat Tori, dans son communiqué, clame que cette action vise à restaurer la démocratie et à libérer Mohamed Bazoum. « Nous continuerons cette lutte jusqu’à la libération du président Mohamed Bazoum », déclare-t-il.

De l’autre côté, le FPL de Mahmoud Sallah, qui avait déjà saboté un pipeline de la société chinoise Wapco, partage le même objectif. Ces deux groupes se rejoignent dans leur quête de libération de Bazoum, mais que signifie réellement cette demande ?

Les contours de l’avenir politique du pays

Les autorités de la transition, souvent décriées, sont prises dans un tourbillon de défis sécuritaires et politiques. Elles confirment l’attaque et le kidnapping du préfet, louant la résistance héroïque des otages avant d’être submergés. Le ministre de l’Intérieur a exprimé sa compassion aux familles des otages, mais cela suffit-il à calmer les esprits ?

Les jeunes nigériens, témoins de la richesse des sous-sols pétrolifères du Kawar, ne ressentent toujours pas les bénéfices dans leur quotidien. Cette frustration alimente les revendications et exacerbe les tensions. La présence de groupes armés réclamant la libération de Bazoum pourrait-elle être vue comme un symptôme de cette frustration croissante ? Ou bien est-ce une manipulation savamment orchestrée pour déstabiliser encore plus un pays déjà en proie à l’instabilité ?

Le mystère reste entier, mais une chose est sûre : le Niger est en ébullition, et l’avenir du pays dépendra de la capacité de ses leaders à apaiser les tensions et à redistribuer équitablement les richesses nationales. Le retour de Bazoum, même en tant que symbole, n’en est que le dernier rebondissement. 

Le Niger peut-il trouver un chemin vers la stabilité et la paix dans ce contexte tumultueux ? L’histoire de Mohamed Bazoum, ancien président et potentiellement ancien rebelle, continue de nourrir les spéculations et les luttes de pouvoir. 

Il est peut-être temps de réfléchir sur les figures de notre histoire récente. Bazoum, ancien rebelle ou non, est devenu le symbole d’une lutte acharnée pour un Niger meilleur. L’ironie du sort veut que ce soient ces mêmes valeurs de justice et de démocratie, prônées par un jeune Bazoum, qui poussent aujourd’hui les nouveaux rebelles à prendre les armes. Une histoire qui ne manque pas de piquant, mais qui, espérons-le, trouvera une issue pacifique pour le bien de tous.

Oumarou Fomba 


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