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Education: les vautours de chariasôsôbougou

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Sur la marche pacifique des enseignants violemment réprimée par les forces de l’ordre maliennes, le mercredi 11 mars 2020, Sidi Bouaré, professeur d’enseignement secondaire au Mali, livre son analyse sous forme de fiction.

Il était une fois dans un village appelé Chariasôsôbougou. Il y avait un chef dénommé Fangatigui, le vautour des vautours. Ce dernier fut démocratiquement élu. De son propre chef, il choisit ses conseillers et ses collaborateurs, formant un cercle restreint. Chariasôsôbougou fut bâti sur des principes démocratiques chèrement acquis.

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De démocrate à dictateur

Au tout début, Fangatigui respectait les lois régissant la vie des habitants du village. Arrivé un moment donné, Fangatigui a commencé à monter sur ses grands chevaux et à avoir un ego surdimensionné n’en faisant qu’à sa tête. Le chef et son entourage commencent alors à fouler aux pieds les acquis démocratiques et à torpiller la loi. De ce fait, les ressources du village deviennent les leurs. Dès lors le régime se trouve situé à la limite de deux grands maux : l’oppression et l’abus de pouvoir. Également situé au carrefour des voies impérieuses entre la tyrannie et l’autocratie.

La marche pacifique des enseignants

Dans ce village les gens étaient habitués à voir certains habitants prendre les armes pour se faire entendre, et cela marchait à tous les coups. Par contre d’autres procédaient par des moyens légaux comme les enseignants. Un jour, les enseignants du village décident de marcher pacifiquement pour la énième fois. Car ils étaient victimes de violation de la loi. Mais ils n’étaient pas à même d’imaginer qu’ils seraient réprimés et violentés sur l’ordre de Fangatigui. Ce jour-là, les enseignants du village voulant réclamer leur dû, souhaitant changer d’existence ont été brutalisés.

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La résistance

Outragés, les enseignants forment une coalition dirigée contre Fangatigui et menée par la synergie. Déterminés, les enseignants résistent, mis à rude épreuve, ils fusionnent tous et se retrouvent tous dans la capitale Yèrèsagokêbougou.

Formant une force concentrée à Yèrèsagokêbougou et doublant sa taille initiale, la synergie réclame, à l’unisson, l’application de l’article 39.

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Fangatigui acculé, craignant son détrônement, finit par céder ; il accorde à la synergie l’application dudit article. À la tête d’une troupe de 63 000 militants, tous dévoués à sa cause, la synergie triomphe finalement. Dès lors le roi évite d’être dans le collimateur des enseignants.

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