Home Éducation Écoles privées : deux (2) solutions pour la résolution de la situation financière des enseignants

Écoles privées : deux (2) solutions pour la résolution de la situation financière des enseignants

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Suite à notre entretien avec le Syndicat libre des enseignants des écoles privées du Mali (SYLEEPMA) publié sur notre site le lundi 25 mai 2020, un administrateur d’un complexe scolaire à Bamako nous a donné des précisions sur les subventions et le contrat verbal qui les lie aux enseignants.

« Il convient de comprendre avant toute chose le type de contrat qui lie l’État aux écoles privées et ensuite les écoles privées aux professeurs », nous explique un administrateur d’un complexe scolaire à Bamako, qui a requis l’anonymat. À l’en croire, ce qui lie les écoles privées aux enseignants c’est surtout le volume horaire œuvré. « Tu fais 10 h, tu es payé en fonction du taux horaire, 100 h la même chose », précise-t-il même si nous savons que ce taux horaire réel n’est pas respecté.

Suspension de salaire

S’agissant de la situation difficile que traversent les enseignants en raison de la fermeture des classes sur décision du Conseil supérieur de défense depuis fin mars 2020, cet administrateur estime qu’il est difficile de mettre une quelconque pression sur les autorités de l’État afin d’obtenir un accompagnement de ces écoles en cette période de covid-19. Car la politique de diviser pour mieux régner a bien marché dans le secteur privé entre les groupes syndicaux. Ces groupes syndicaux n’ont pas les mêmes objectifs. « Le combat ne peut pas réussir », affirme-t-il.

Violation des textes

L’existence de plusieurs groupes syndicaux ne serait que le corolaire de la violation des textes d’ouverture et de création d’établissements privés. Aujourd’hui, on autorise n’importe qui à ouvrir une école. Or, « on n’est pas promoteur d’école qui le veut », souligne-t-il pour indiquer que même les opérateurs économiques sont admis à ouvrir des écoles alors qu’ils ne connaissent pas grande chose dans le domaine. « Un commerçant ne peut pas savoir les difficultés de l’enseignement, la souffrance d’un enseignant. Tout ce qui l’intéresse, c’est son profit. Or, l’ouverture d’une école ne doit pas être une activité commerciale », fait-il savoir.

La subvention n’est pas un salaire

Sur la question des subventions qu’octroie l’État à ses écoles privées même malgré la fermeture des classes depuis des mois cette année, notre administrateur scolaire ne manque pas de mots à dire : « Ne mélangez pas les serviettes avec les torchons ». La subvention, indique-t-il, n’est pas le salaire des promoteurs.

Lire aussi Adama Sidibé du SYLEEPMA : « le salaire d’un enseignant ne doit jamais être lié à la subvention »

D’après ses propos, les écoles privées ne font qu’accompagner les autorités étatiques qui se sont érigées à la place des parents d’élèves. Toutefois, il précise que la quasi-totalité des écoles privées a des permanents tant au niveau des administrateurs qu’au niveau des enseignants. Il précise que tout enseignant qui a plus de 18 h par semaine bénéficie d’un contrat à durer déterminer. « Tout dépend aussi des recettes générées par l’école en question », indique-t-il.

Deux solutions pour sortir de ces situations

Pour sortir de ces situations, cet administrateur propose deux solutions. D’abord, « le recrutement des enseignants au niveau des écoles privées doit impérativement passer par le ministère de l’Éducation nationale », propose-t-il. Pour ce faire, chaque école privée fera des propositions d’enseignants susceptibles d’enseigner. Ceux-ci passeront un test de sélection qui sera organisé par le ministère en charge de l’éducation.

Lire aussi Fermeture des écoles : le soliloque d’un enseignant

En deuxième lieu, il propose la mise en place d’un ordre des enseignants promoteurs. Cela est important à ses yeux. Car seul l’enseignant peut savoir ou comprendre le souci de ses confrères. Ce qui ne peut se faire qu’à travers la naissance d’une réelle volonté d’application des textes régissant le fonctionnement de ce secteur.

Cet administrateur scolaire rappelle toutefois que l’année dernière, les écoles privées ont continué à enseigner jusqu’au mois de juillet sans recevoir aucun surplus. Alors qu’elles ont travaillé au préalable les 9 mois parce qu’elles n’étaient pas concernées par la grève des publiques, indique-t-il. Mais personne n’a parlé à ce sujet. Les enseignants ont pourtant reçu leur salaire du mois de juillet, précise-t-il.

 Togola


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