Chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale contre l’hépatite le 28 juillet afin de faire mieux connaître l’hépatite virale, une inflammation du foie à l’origine de différentes pathologies, dont le cancer du foie. Daouda Mallé est Médecin diplômé de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie du MALI (FMOS). Il est également un ancien interne du Service de cardiologie de l’hôpital de Sikasso. En plus, il est médecin-conseil du Groupe Phama+/Aipp, responsable bureau du Niger. Dans cet entretien, il nous donne des explications sur cette maladie virale.
Phileingora : le monde célèbre la journée mondiale de lutte contre l’hépatite B. Expliquez-nous ce que c’est que l’hépatite B.
Dr Daouda Mallé : l’hépatite B est une inflammation du foie consécutive à une infection virale causée par un virus à ADN de la famille des Hépadnavirus. Elle apparait de nos jours comme un problème majeur de santé publique selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud sont les continents les plus touchés.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Elle est virale et fait suite à une infection avec un virus à ADN nommé VHB. Ce virusse transmet principalement par voie sexuelle ou sanguine à travers donc des liquides ou secrétions ditesbiologiques comme le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, la salive et les liquides issus d’une plaie.Cependant, il reste à noter que la transmission de la mère à l’enfant reste possible.
La transmission n’est possible que lorsqu’une des liquides et sécrétions ci-dessus, d’une personne malade, rentrent en contact avec le sang d’une personne saine.
Comment se manifeste l’Hépatite B ?
L’hépatite suit des phases successives dans sa manifestation. Pendant sa phase d’incubation, l’infection est asymptomatique (silencieuse). La durée de cette phase est variable. Elle peut durer de deux à six mois.
La phase aiguë fait suite à celle de l’incubation qui est aussi asymptomatique dans 90 % des cas. Cette phase peut se manifester dans de rare cas (10 %) par :
- L’anorexieou perte d’appétit
- Une douleur au foie ;
- Des signes gastro-intestinaux à type de nausées, vomissements ;
- Une fatigue extrême;
- Une coloration foncée des urines ;
- Une jaunisse (ictère) de la peau et des yeux. Cette dernière peut durer plus d’un mois.
Dans de rares cas, l’hépatite aiguë peut évoluer vers une hépatite fulminante très mortelle dont la prise en charge nécessite une transplantation hépatique.
Quel est le taux de mortalité de cette maladie au Mali ?
Il nous serait difficile de donner un taux de mortalité spécifique pour le Mali. Mais il reste clair que sa prévalence reste très élevée au Mali. Elle est comprise entre 14 et 20 % dont la mortalité représente 30 % des personnes atteintes sans traitement.
Existe-t-il un traitement efficace contre la maladie ?
Non. De nos jours, il n’existe pas de traitement spécifique contre l’hépatite B aigüe, selon l’OMS.
Par contre, il existe un traitement efficace contre l’hépatite B chronique. Les médicaments utilisés à cet effet sont à base de Tenofovir ou Entécavir. Tenofovir Disoproxil Fumarate est disponible au Mali.
Tenofvir est efficace contre l’hépatite chronique virale B en phase de réplication et active histologiquement. Il soigne également la cirrhose virale B. C’est un médicament qui existe en comprimé oral : 150, 200, 250, 300 mg. (Emballage en vrac de 30 comprimés), mais aussi poudre orale : 40 mg par poudre de 1 g.
Le Mali enregistre combien de cas par an ?
Au Mali, sa prévalence est variable d’une année à l’autre. Dans l’étude du Professeur Bougoudogo et ses collègues réalisée à l’INRSP à Bamako en 2001, il est indiqué que la prévalence nationale de l’HVB était de 14,7 %. Par contre, Diallo M et ses collègues avaient trouvé une séroprévalence de 18,22 % chez les hommes et de 33,8 % chez les femmes en 2008 à l’IOTA de BAMAKO.
Comment se protéger contre cette maladie ?
La prévention de l’hépatite B repose principalement sur le dépistage et la vaccination. Le vaccin contre l’hépatite B existe depuis 1982 et il permet de prévenir efficacement la maladie.
Depuis 1992, l’Organisation mondiale de la santé recommande la vaccination des nourrissons et/ou des préadolescents dans tous les pays (y compris les pays industrialisés). À ceux-ci s’ajoutent également d’autres mesures de prévention chez les personnes qui ne sont pas vaccinées contre l’hépatite B pour réduire le risque de contamination, etc.
L’utilisation systématiquement des préservatifs au cours des relations sexuelles avec de nouveaux partenaires est également une des mesures recommandées. En plus de tous ces aspects, il est également recommandé :
- Le port des gants avant de toucher le sang d’une personne, qu’elle soit infectée ou non. Cette précaution s’applique particulièrement au personnel soignant. Évitez aussi d’utiliser le rasoir ou la brosse à dents d’une autre personne, ou de prêter les vôtres.
- L’utilisation du matériel correctement stérilisé ou jetable lors de tatouage, de piercing ou d’acupuncture
- L’éviction de ne jamais partager les seringues, les aiguilles ou tout autre matériel par les usagers de drogues injectables.
- Dépistage de tous les dons de sang et des composants sanguins destinés à la transfusion.
Par Fousseni Togola
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