À la Maison de la presse de Bamako, le Réseau malien des journalistes d’investigation a animé ce mardi 17 août une conférence sur le « Rôle du journalisme d’investigation dans la promotion de la bonne gouvernance ». Confrontés à d’énormes difficultés dans l’exercice de leur métier, les membres du Réseau interpellent les décideurs au sujet de l’adoption d’une loi leur facilitant l’accès à l’information.
Créé en juin 2016, le Réseau malien des journalistes d’investigation (RMJI) s’engage pour la promotion d’un journalisme indépendant au Mali. Son ambition est de contribuer à la lutte contre la corruption, la mauvaise gouvernance, les crimes économiques entre autres.
Dans le cadre de sa promotion du journalisme d’investigation, le Réseau envisage de faire de cette conférence un rendez-vous incontournable. Le RMJI travaille déjà à I’indépendance des journalistes, informe son secrétaire exécutif — Chacka Doumbia.
Partenariat
En partenariat avec la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) et le Mali Justice project de l’USAID, le RMJI a produit plusieurs articles, de sa création à nos jours. Selon le secrétaire exécutif du RMJI, Chacka Doumbia, en 2020, des campagnes de production et de diffusion d’articles ont été menées dans le cadre de sa collaboration avec Mali Justice Project. Des productions dont l’impact a été bien visible, s’est réjoui Fidèle Guindou, spécialiste en communication à Mali Justice Project.
Les productions dans le cadre de ce projet ont concerné surtout les tracasseries routières, précise M. Guindou qui déplore le manque de suivi des décisions prises par les autorités, en rapport aux faits révélés dans les articles. Il a donc saisi l’occasion pour faire état de certains obstacles liés à la promotion du journalisme d’investigation au Mali, dans un secteur frappé par la précarité.
Travail de sacerdoce
Selon le vice-président de la Maison de la Presse, M. Dabo, le « journalisme d’investigation est un travail de sacerdoce ». Car l’accès à l’information est une aventure de combattant. Surtout, dans un pays où la liberté d’expression est limitée. Alors qu’il s’agit d’un travail qui rend service à toute la nation, souligne-t-il.
Grâce à leur mission d’information et de sensibilisation sur la corruption, la mauvaise gouvernance et l’enrichissement illicite, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) peut tirer de cette forme de journalisme, selon Oumar Traoré, magistrat et membre du conseil d’administration de l’OCLEI. À en croire ses propos, entre sa structure et le RMJI, il existe un partenariat gagnant-gagnant. « Pour plus de justice sociale », les deux doivent agir ensemble, estime-t-il.
En présence de certains diplomates, du représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, le secrétaire exécutif du RMJI a exhorté les décideurs maliens à l’adoption d’une loi facilitant l’accès à l’information pour les journalistes.
Fousseni Togola
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