Home A la Une Déchirure d’alliances : La CEDEAO, une mélodie brisée par la souveraineté

Déchirure d’alliances : La CEDEAO, une mélodie brisée par la souveraineté

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Dans le chaudron de l’histoire, où les feux du panafricanisme et de l’intégration régionale ont forgé des alliances, il y a des moments où ces liens sont mis à l’épreuve. Aujourd’hui, nous sommes témoins d’un chapitre déchirant de l’épopée de la CEDEAO, où trois membres fondateurs, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, annoncent leur retrait de l’union régionale.

C’est en 1975, sous le ciel étoilé de Lagos, que naissait la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), portée par les rêves et les idéaux de leaders visionnaires tels que le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, le Général Moussa Traoré et le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché. Ces pères fondateurs avaient tracé la voie de la fraternité, de la solidarité et du développement partagé.

Cependant, après près de cinq décennies, ces liens jadis indestructibles semblent s’effilocher. Les peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger expriment aujourd’hui des regrets profonds, un sentiment d’amertume et une déception face à la trajectoire que la CEDEAO a empruntée, s’éloignant des idéaux qui l’avaient engendrée.

La communauté régionale, plutôt que d’être le rempart solidaire espéré dans la lutte contre le terrorisme, semble s’être égarée sous l’influence de forces étrangères. Les chefs d’État actuels du Burkina Faso, du Mali et du Niger dénoncent avec véhémence cette trahison des principes fondateurs. Pire encore, lorsque ces nations ont pris l’initiative de sécuriser leur destin, la CEDEAO a répondu de manière irréfléchie, imposant des « sanctions illégales et inhumaines », ébranlant davantage des populations déjà éprouvées par la violence terroriste.

Début d’une nouvelle ère

Le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goïta et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, conscients de leurs « responsabilités historiques », ont décidé de manière souveraine du retrait immédiat de leurs nations respectives de la CEDEAO. Ces décisions, prises à Ouagadougou, à Bamako et à Niamey le 28 janvier 2024, résonnent comme des notes graves dans l’histoire de l’Afrique de l’Ouest.

La CEDEAO, jadis symbole d’unité, se trouve désormais à la croisée des chemins. Les vents du changement soufflent, et les nations souveraines affirment leurs destins. Les peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger tracent une nouvelle voie, guidés par une vision de souveraineté, de sécurité et de prospérité.

Alors que les ombres du passé s’estompent, une nouvelle réalité émerge. Des nations qui, autrefois liées par des idéaux communs, prennent des routes distinctes, chacune cherchant à forger son propre chemin dans le concert des nations africaines. La CEDEAO, autrefois une flamme ardente de coopération régionale, observe ses membres fondateurs s’éloigner, chacun portant le fardeau de son destin national.

Ce retrait ne marque pas seulement la fin d’un chapitre, mais le début d’une nouvelle ère où les nations ouest-africaines, libérées des chaînes de l’union régionale défaillante, tracent des trajectoires indépendantes vers un avenir qui leur est propre.

Oumarou Fomba 


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