Suite à l’enlèvement de plus de 110 civils dans le centre du Mali, les populations locales ont bloqué plusieurs axes routiers pour exiger une meilleure sécurité de la part de l’État malien. Ces incidents, survenus entre Bandiagara et Bankass, ont provoqué une montée de tension et des manifestations contre « l’inaction du gouvernement face aux menaces jihadistes ».
Dans le centre du Mali, la situation sécuritaire atteint un point critique, provoquant une réponse vigoureuse de la part des populations locales. Une semaine après l’enlèvement de plus de 110 civils par de présumés jihadistes, des habitants de la région ont initié un blocus sur plusieurs axes routiers cruciaux, exigeant que l’État malien intensifie ses efforts pour garantir la sécurité des personnes et des biens.
Lenteur et négligence ?
Les événements tragiques ont commencé lorsque des individus armés ont intercepté trois bus entre Bandiagara et Bankass, forçant les conducteurs et plus de 110 passagers à se diriger vers une forêt voisine. Depuis cet incident, aucune information n’a été obtenue sur le sort des otages, exacerbant la frustration et l’inquiétude parmi les habitants.
La réaction locale ne s’est pas fait attendre. Poussés par l’exaspération et le désespoir, des jeunes de plusieurs localités du centre ont pris les devants, organisant des manifestations hostiles et bloquant des routes pour attirer l’attention sur leur situation et pousser les autorités à agir. « La région de Bandiagara est plongée dans le doute, le cauchemar, » déclarent plusieurs associations dans une déclaration publique qui critique sévèrement l’inaction perçue des forces de sécurité.
Le communiqué, numéroté 001/ du 19/04/2024 par les Forces Vives de Bandiagara, énonce clairement la gravité de la situation: persistance des attaques terroristes, enlèvements massifs, et augmentation des déplacés. Les Forces Vives, une coalition de membres de la société civile, accusent les forces armées de lenteur dans le processus de dialogue avec les groupes armés et de négligence dans la protection de la région.
Un test de la capacité du Mali
Les revendications des manifestants sont précises. Ils demandent l’installation d’un camp militaire promis par les autorités à Parou Songobia sur la RN15, l’engagement de patrouilles mixtes d’envergure, la libération de la route Koro-Ouahigouya vers le Burkina Faso, et des actions concrètes pour la libération de tous les otages.
Ces demandes interviennent dans un contexte de promesses non tenues par les hautes autorités, malgré des rencontres et des engagements antérieurs. « Nous ne pouvons rester inerte face à cette situation qui n’a que trop duré, » insistent les Forces Vives, exprimant une exigence claire pour des réponses et des actions immédiates de la part du gouvernement.
L’escalade des tensions dans le centre du Mali met en lumière les défis constants auxquels fait face le gouvernement malien dans sa lutte contre l’insécurité et le terrorisme. La situation à Bandiagara est un reflet poignant de la crise sécuritaire que traverse le Mali, où les populations locales se retrouvent souvent prises entre les attaques de groupes armés et une réponse gouvernementale jugée insuffisante. La communauté internationale reste attentive à l’évolution de cette crise, qui testera la capacité du Mali à protéger ses citoyens et à stabiliser une région déjà profondément troublée.
Oumarou Fomba
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