Sahel Tribune 
Le président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Keïta décide de mettre fin à la crise scolaire qui paralyse les écoles publiques depuis au mois de décembre 2019. L’annonce a été faite ce mardi 16 juin 2020 lors de sa rencontre avec les forces vives de la nation. Cette décision présidentielle, qui n’est que le médecin après la mort, montre que le chef d’État à peu de considérations pour l’école des pauvres.
Depuis le mois de décembre 2019, les écoles publiques maliennes sont fermées pour raison de grève des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Les enseignants du fondamental ainsi que du secondaire réclament l’application de l’article 39 de leur statut.
Des négociations en queue de poisson
Suite à ce mouvement de grève, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les syndicats et le Premier ministre ainsi que plusieurs autres couches de la société. Toutes les négociations sont terminées en queue de poisson parce que les syndicats enseignants ne veulent rien entendre que l’application d’une loi votée.
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Cette paralysie scolaire a donné lieu à plusieurs réactions de part et d’autre. Des réactions que même l’avènement du Coronavirus, avec à la clé la tenue des cours à distance, n’a pu stopper.
Une crise déconsidérée
Le plus marrant dans cette crise scolaire, c’est qu’elle avait été déconsidérée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef d’État ne s’était pas décidé à mettre un terme à cette crise qui a privé les enfants du Mali de leurs droits à l’éducation durant plus de 5 mois.
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En effet, dans son allocution, lors de sa rencontre avec les forces vives de la nation, ce mardi 16 juin 2020, IBK à laissé comprendre toute sa négligence de cette crise scolaire : « J’ai décidé de mettre fin à la crise scolaire en instruisant l’application immédiate, pleine et complète de l’article 39. » Ces propos nous laissent croire que les promesses qu’avait donné IBK le 5 octobre 2019, faisant comprendre qu’il a instruit à Boubou Cissé, son Premier ministre, d’appliquer cette loi, ainsi que son adresse à la nation du dimanche 14 juin 2020 disant qu’il a engagé Boubou Cissé à trouver une solution à cette crise, n’étaient que des leurres. Des stratégies pour avoir les enseignants dans ses filets.
Des écoles fermées sur volonté du chef de l’État
Après cette allocution d’Ibrahim Boubacar Keïta aujourd’hui, nous osons croire que tous les arguments qu’avait annoncés le régime pour refuser d’appliquer cet article n’étaient que de la poudre de perlimpinpin. Les écoles maliennes étaient fermées durant tout ce temps parce que tel était le souhait du chef de l’État qui n’était pas décidé à ce que la crise scolaire prenne fin.
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Toutefois, nous restons encore réservés, car même avec cette décision, il ne s’agit encore que des mots lancés à l’air. « Nous nous réjouissons, mais tout d’abord nous attendons le PV de conciliation avec le gouvernement. Une chose est l’annonce du président de la République, l’autre chose c’est l’acte parce que ce n’est pas la première fois que le président donne instruction… », a expliqué Adama Fomba, porte-parole des syndicats enseignants au micro de nos confrères de RFI. Attendons donc de voir ces propos traduits en acte en voyant les élèves des familles pauvres retournés en classe.
F. Togola
