Suite au coup d’État perpétré au Niger, le 26 juillet 2023, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) se sont réunis, ce dimanche 30 juillet à Abuja, au Nigéria, pour prendre une série de sanctions contre le Niger.
À l’issue de ce sommet spécial consacré à la situation au Niger, la Cédéao a demandé la « libération immédiate » du président Bazoum et fixé un ultimatum d’une semaine aux nouvelles autorités nigériennes pour restaurer l’ordre constitutionnel. L’Organisation ouest-africaine souligne tout de même ne pas exclure un « recours à la force ».
Blocus économiques et financiers
Tout en décidant de suspendre toutes les transactions commerciales et financières entre ses États membres et le Niger, l’Uémoa à l’issue de ce sommet spécial, annonce la fermeture des frontières aériennes et terrestres entre ce pays sahélien et ses pays membres. L’institution annonce également l’interdiction de survol de l’espace à tout aéronef en provenance du Niger. Aussi, le gel des avoirs financiers et monétaires de l’État du Niger à la BCEAO et dans les banques commerciales des pays de l’Uémoa, y compris des entreprises publiques et parapubliques ont été annoncés. Il s’agit aussi de la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur du Niger par les institutions de financement de l’Uémoa, particulièrement la BOAD. À ceux-ci s’ajoute également l’interdiction de voyage pour les auteurs du coup de force, le gel de leurs avoirs financiers et la confiscation de leur patrimoine. À noter que ces dernières mesures s’appliquent aux familles des personnes concernées qui seraient en outre interdites de voyager dans les pays de l’espace Uémoa.
Pour les chefs d’État et de gouvernement de l’Uémoa, Mohamed Bazoum reste le « seul et unique chef d’État du Niger ». En conséquence, « seuls les actes officiels » émanant de celui-ci et de ses représentants sont « reconnus par l’Uémoa », souligne-t-on dans le document final de l’Organisation.
À travers un communiqué lu à la télévision nationale, le pouvoir actuel du Niger avait dénoncé samedi soir la réunion de la Cédéao qui, selon lui, n’a autre objectif que la « validation d’un plan d’agression contre le Niger ».
L’adoption de cette série de sanctions intervient à un moment où plusieurs milliers de Nigériens ont manifesté ce dimanche 30 juillet à Niamey, pour afficher leur soutien aux autorités militaires du pays.
Le CNSP affirme avoir pris note de la déclaration finale issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO et de l’UEMOA. « Nous allons nous prononcer dans les heures à venir », déclare le général Abdourahmane Tchiani, président nigérien de la transition.
Bakary Fomba
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