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Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo lance un nouveau Parti politique panafricaniste

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Après 10 ans d’absence sur la scène politique ivoirienne, l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, marque son retour avec la création du nouveau Parti des Peuples Africains — Côte d’Ivoire (PPA-CI).

À la suite de son acquittement par la Cour Pénale internationale (CPI), l’ex-président ivoirien est revenu en Côte d’Ivoire le 17 juin dernier. Quatre mois après, il lance le PPA-CI, réalisant ainsi son retour au premier plan sur la scène politique de son pays, après dix ans d’absence.

Lors du congrès constitutif du PPA-CI, nouveau Parti de Laurent Gbagbo, tenu à Sofitel Hôtel ivoire, d’Abidjan, les 16 et 17 octobre 2021, l’ex-président Laurent Gbagbo a lui-même été élu — par acclamation — premier président du parti.

La création de ce nouvel instrument politique, qui concrétise le retour de Laurent Gbagbo sur la scène politique ivoirienne, reste un enjeu favorable à la réconciliation nationale. Un processus qui peine toujours à être un acquis dans ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest. « Nous allons reprendre ensemble le chemin », a lancé Laurent Gbagbo, devant plusieurs centaines de cadres et militants au congrès de ce nouveau mouvement qui se veut « panafricain ».« Ce nouveau Parti qui va naître viendra renforcer la vitalité démocratique », a déclaré Adama Bictogo, numéro 2 du Parti au pouvoir, qui était présent à la tribune du congrès du PPA-CI, samedi dernier.

« Je ferai de la politique jusqu’à ma mort ! »

Dans son allocution, remplie d’anecdotes, Laurent Gbagbo est longuement revenu sur ses années d’incarcération à La Haye, entre 2011-2019. Il s’est prononcé sur les poursuites pour crimes contre l’humanité engagées par la Cour Pénale internationale (CPI) dont il a finalement été acquitté l’an dernier. À travers son allocution, l’ex-président ivoirien n’a pas manqué d’afficher sa volonté de faire la politique tant qu’il est vivant. « Je ferai de la politique jusqu’à ma mort ! », a-t-il assuré, sous une ovation.

Concernant la prochaine présidentielle, prévue pour octobre 2025, et qui anime déjà les débats en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a toutefois laissé planer le suspens sur ses intentions. « À cet âge-là, après ce parcours-là, la sagesse c’est de se décider à partir. Mais j’ai décidé que je ne partirai pas brusquement… », a-t-il laissé entendre.

À noter que l’exécutif ivoirien envisage d’introduire une limite d’âge à 75 ans pour se présenter à l’élection présidentielle. Si cela se confirme, et le chef de l’État actuel, Alassane Ouattara (79 ans), et ses deux prédécesseurs, Henri Konan Bédié (87 ans) et Laurent Gbagbo (76 ans), seraient empêchés de concourir. Ces trois figures qui dominent la vie politique ivoirienne depuis une trentaine d’années seraient alors obligées de prendre leur retraite politique, gage de rajeunissement de la classe politique du pays.

« Il faut que les États africains s’unissent »

Maintes fois évoqué, mais jamais concrétisé. La concrétisation du concept des États-Unis d’Afrique semble une nécessité pour ce continent extrêmement riche, mais sous-développé par rapport aux autres. Cela, afin de relever les défis majeurs.

À travers cette nouvelle formation politique, Laurent Gbagbo se veut restaurateur de cette union des États africains qui peine à être une réalité. « Regardez dans le monde et voyez quels sont les puissants, ce sont les pays grands de taille, la Chine, les États-Unis, la Russie, le Canada. Tant que nous sommes dans les micro-États, nous ne sommes rien. Il faut que les États africains s’unissent », a affirmé Laurent Gbagbo lors du congrès constitutif de son nouveau Parti.

En effet, ce nouveau Parti pourrait devenir une des principales forces d’opposition, avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président, Henri Konan Bédié. Dans un manifeste, M. Bédié mentionne le « recul évident des acquis démocratiques dans le pays » et critique notamment « la dépendance financière » aux puissances étrangères.

Pour rappel, l’ancien président Laurent Gbagbo avait quitté le Front populaire ivoirien (FPI), en août dernier, le laissant aux mains de Pascal Affi N’Guessan, son ancien Premier ministre avec lequel il est en rupture politique. Depuis 2014, ce Parti historique, fondé dans la clandestinité en 1982 par Laurent Gbagbo, était divisé entre les partisans de Pascal Affi N’Guessan et ceux restés fidèles à Laurent Gbagbo. Lors d’un comité organisé le 9 août dernier, il avait annoncé cette volonté de créer une autre famille politique.

Bakary Fomba


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