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Confédération AES : l’ALG transformée en bras opérationnel de développement

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De l’Autorité de Développement Intégré du Liptako-Gourma (ALG) à l’Agence d’Exécution des projets de la Confédération des États du Sahel (AES), les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger actent une transformation historique de l’intégration régionale. Un tournant assumé, porté par une volonté de souveraineté et d’efficacité.

Niamey-Bamako-Ouagadougou : un triangle de pouvoir se redessine. Ce vendredi 11 juillet 2025, à l’occasion de la 8e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’ALG, tenue par visioconférence sous la présidence du Général Abdourahamane Tiani, les leaders de l’AES ont apposé leur sceau sur ce qui s’apparente à une reconfiguration silencieuse, mais profonde, de l’architecture sahélienne. Un acte fondateur qui voit l’ALG muter en une Agence d’Exécution des projets et programmes de développement de la Confédération.

Un discours de rupture mesurée

Dans son allocution, le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition du Mali et Président de la Confédération AES, n’a pas mâché ses mots : « Ce que nous célébrons aujourd’hui découle de notre volonté commune de prendre en compte les réalités géopolitiques actuelles, mais aussi la nécessité d’ajuster les structures de notre organisation face aux défis du moment. »

En des termes choisis mais sans détour, le président malien a rappelé que l’ALG, fondée en 1970, avait démontré sa résilience pendant 55 ans, menant des projets concrets dans les domaines de l’agriculture, des mines, de l’énergie ou encore de l’environnement. Mais que face « aux mutations géopolitiques actuelles », il était temps que  l’ALG s’adapte « aux nouveaux défis pour accomplir pleinement sa mission » afin de faire de cette institution un levier central de la souveraineté et du développement confédéral.

Des mots aux actes

Et les chefs d’État n’ont pas tergiversé. Dans leur communiqué final, ils actent formellement la transformation de l’ALG en Agence d’Exécution des Projets de Développement de l’AES. Une décision stratégique, visant à mutualiser les ressources, éviter les doublons institutionnels, et affirmer une capacité de réalisation autonome, loin des schémas de dépendance.

Mandat a été donné au Président en exercice de nommer un Administrateur provisoire chargé d’assurer cette transition. Un audit préalable de l’ALG est également prévu, tout comme la mise en œuvre effective de la transformation avant le 31 décembre 2025. Une réforme à marche forcée mais assumée.

Une Confédération en construction

Ce basculement n’a rien de bureaucratique. Il s’inscrit dans une logique de rationalisation et de recentrage sur les priorités des peuples. « Capitaliser les acquis de l’ALG », disent les chefs d’État, mais pour les mettre au service des objectifs de développement définis par et pour les États de l’AES. Exit les agendas dictés de l’extérieur, bienvenue à une coopération intégrée, pilotée depuis Bamako, Ouagadougou et Niamey.

Cette session s’est également inscrite dans la dynamique de consolidation de la Confédération des États du Sahel, proclamée en juillet 2024. Dans les couloirs diplomatiques comme dans les discours publics, l’ambition est claire : faire de l’AES non une alliance circonstancielle, mais un bloc stratégique à vocation pérenne. Le développement devient ainsi l’un de ses piliers cardinaux, aux côtés de la sécurité et de la souveraineté politique.

Un triptyque : continuité, rupture, efficacité

En filigrane, c’est toute la doctrine sahélienne qui se précise. Une doctrine où le passé est intégré, mais au service d’une vision nouvelle. Où les institutions sont conservées, mais transfigurées. Où les peuples, longtemps laissés à la marge des décisions prises ailleurs, retrouvent une voix, un visage et une ambition incarnée.

Il est donc attendu « des ministres de tutelle et des experts des propositions concrètes, qui nous permettront non seulement de mieux définir la forme que prendra notre institution, mais aussi ses nouvelles missions. », a indiqué le Président Goïta. 

Chiencoro Diarra 


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