L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié son rapport provisoire sur l’état du climat mondial en 2020, le 2 décembre 2020. Ce rapport tire sur la sonnette d’alarme au sujet du réchauffement record de la planète.
L’année 2020 est en passe de devenir l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, alerte l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué du 2 décembre 2020. La même source souligne que « la décennie 2011-2020 sera la plus chaude jamais observée et les six années écoulées depuis 2015 sont les plus chaudes qui ont été enregistrées ». Selon le secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas, « la température moyenne mondiale en 2020 devrait être supérieure d’environ 1,2 °C à sa valeur préindustrielle (période 1850-1900) ». Et de poursuivre : « Il y a au moins une chance sur cinq qu’elle dépasse temporairement 1,5 °C d’ici 2024 ».
« 50 millions de personnes touchées »
Ce rapport provisoire de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2020 indique comment les grandes chaleurs, les incendies et les inondations, etc., ont touché des millions de personnes. Une situation qui a fini par aggraver les impacts de la pandémie du coronavirus sur la stabilité économique, la santé et la sécurité humaine. « Malgré le confinement lié à la COVID-19, les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter. La longue durée de vie du CO2 dans l’atmosphère condamne ainsi de nombreuses générations futures à subir un réchauffement supplémentaire », indique l’OMM dans son communiqué.
Cette situation n’est pas sans conséquence sur l’humanité, selon l’OMM. « Environ 10 millions de déplacements, en grande partie dus à des risques et des catastrophes hydrométéorologiques, ont été enregistrés au cours du premier semestre de 2020, principalement en Asie du Sud et du Sud-Est et dans la corne de l’Afrique », indique-t-on avant de rappeler que « selon la FAO et le PAM, plus de 50 millions de personnes ont été touchées à deux reprises en 2020 : par des catastrophes liées au climat (inondations, sécheresses et tempêtes) et par la pandémie de COVID-19 ».
Une lutte à front multiple
Face à une telle catastrophe mondiale, il va de soi, selon l’OMM, de « stimuler les investissements dans des infrastructures publiques écologiques et résistantes afin de mener l’économie sur une voie plus respectueuse de l’environnement tout en soutenant le PIB et l’emploi pendant la phase de reprise ».
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres soutient qu’il faut urgemment atteindre la neutralité carbone au cours des 30 prochaines années, aligner la finance internationale sur l’Accord de Paris sur le climat, et aider les pays et populations les plus vulnérables à se protéger de l’impact du changement climatique. M. Guterres estime que la lutte contre le réchauffement climatique est une lutte à front multiple. L’humanité doit agir pour protéger la biodiversité et l’océan, repenser la production et la consommation alimentaires, et réimaginer les villes pour qu’elles contribuent au développement durable, indique-t-il.
Cinquième anniversaire de l’Accord de Paris
Alors que le monde s’apprête à célébrer le cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, le 12 décembre prochain, M. Petteri Taalas estime important de combler le retard observé dans la mise en œuvre des recommandations de cet Accord et de fournir des efforts supplémentaires pour y arriver. Le secrétaire général de l’ONU lance un avertissement dans le même sens : « L’équilibre écologique de la planète est rompu » et « l’humanité fait la guerre à la nature, c’est suicidaire ». M. Guterres réclame alors que ce cinquième anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat permette de déclencher un véritable mouvement.
Le rapport final 2020 de l’OMM sera publié en mars 2021.
Togola Fousseni
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