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Charte nationale : le Mali à l’aube d’une nouvelle ère de paix et de réconciliation 

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Le Mali se rapproche d’un jalon décisif dans sa quête de paix et de réconciliation nationale. La Commission de rédaction de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation est sur le point d’achever sa mission, marquant une étape cruciale recommandée par le Dialogue inter-maliens (DIM). Ce document fondamental, structuré en 16 titres, 39 chapitres et 105 articles, s’apprête à être remis au Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, dans les jours à venir.

Avant cette remise officielle, le président de la Commission, Ousmane Issoufi Maïga, a rencontré la presse ce jeudi 29 mai 2025 pour dresser le bilan de sa mission. Cette conférence de presse, qui a rapidement pris des allures de cours magistral sur la culture de la paix et du vivre ensemble, a été l’occasion pour M. Maïga de lancer un vibrant appel à l’unité nationale et à un dialogue « sincère » entre tous les Maliens. Pour lui, il s’agit d’un véritable « retour à la source », une réappropriation des valeurs intrinsèques qui ont toujours fondé la société malienne.

« Il faut lutter contre l’injustice et l’incivisme, faites en sorte qu’un dialogue sincère s’instaure entre nous Maliens », a-t-il insisté avec conviction. « Très souvent, on raconte ce qui est fait ailleurs, mais disons entre nous, qu’est-ce que nous pouvons faire pour notre société ? Il est temps d’éradiquer les maux qui minent la société », a-t-il souhaité.

Les valeurs cardinales du Mali au cœur de la charte

La Charte nationale n’est pas qu’un simple document juridique ; elle est une cristallisation des valeurs cardinales du Mali, celles qui ont toujours cimenté la cohésion sociale : le respect des parents, l’amour de la patrie, le travail bien fait, le pardon, le vivre ensemble et la solidarité. Ces principes, profondément ancrés dans l’identité malienne, sont la boussole qui doit guider le pays vers une paix durable.

Le président Maïga a souligné l’importance capitale du dialogue dans ce processus. « Il faut faire en sorte que nous puissions nous parler, le dialogue est central, s’il n’y a pas de dialogue entre nous, on n’ira nulle part. Donc, il faut continuer à parler d’unité nationale partout où vous êtes. Dieu nous pardonnera, si nous arrivons à nous pardonner », a-t-il expliqué.

L’individualisme, un obstacle à la cohésion sociale

Un point crucial abordé par Ousmane Issoufi Maïga fut la critique virulente de l’individualisme grandissant dans les sociétés contemporaines. Pour lui, cette notion, qui promeut les valeurs et les droits de l’individu au détriment de ceux de la société, est une pratique occidentale étrangère aux traditions africaines.

« Déjà, nos communautés ont des conflits. Nous sommes dans un contexte de crise multidimensionnelle dont les facteurs ont été déterminants pour cette déchirure (individualisme) », a-t-il affirmé. « Elle entrave la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble et la réconciliation nationale ». Cette mise en garde contre l’individualisme souligne l’importance de renforcer les liens communautaires et la solidarité, piliers essentiels pour surmonter les défis actuels du Mali.

Le rôle indispensable de la presse

Le président de la Commission a également tenu à saluer le rôle crucial de la presse malienne dans ce processus. « Vous avez tous été corrects, disciplinés et c’est ça le Mali», a-t-il déclaré, reconnaissant l’engagement des médias pour la paix, la réconciliation et le vivre ensemble. Il a même suggéré la nécessité de répéter de telles rencontres « toutes les fois où les besoins seront nécessaires», témoignant de la confiance accordée au pouvoir de la communication pour sensibiliser et mobiliser l’opinion publique.

La mission de la Commission de rédaction de la Charte nationale doit s’achever officiellement le 30 juin prochain. Avant cette date butoir, Ousmane Issoufi Maïga et son équipe devront remettre au Général d’Armée Assimi Goïta ce document capital.

Un engagement commun pour la vulgarisation

L’impact de cette Charte dépendra largement de sa diffusion et de son appropriation par l’ensemble de la population malienne. À cet égard, Bandiougou Danté, président de la Maison de la Presse du Mali, a réaffirmé l’engagement des médias à accompagner le processus de vulgarisation de la Charte à travers tout le pays. Cet engagement mutuel entre la Commission et la presse est un signe encourageant pour l’avenir de la paix au Mali.

Alors que le pays se prépare à recevoir ce document historique, l’espoir d’une paix durable et d’une réconciliation sincère s’intensifie. La Charte nationale est plus qu’un texte ; elle est une invitation à chaque Malien à contribuer à la reconstruction d’une société plus juste, plus unie et plus solidaire.

Ibrahim Kalifa Djitteye 


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