Les 25 et 26 mai à Ouagadougou, le Burkina Faso tiendra des assises nationales pour décider de l’avenir de sa transition politique, prévue pour se terminer le 1er juillet 2024. Cette réunion critique rassemblera des représentants de la société civile, des partis politiques, et des forces de défense pour évaluer les mois écoulés et planifier les prochaines étapes du pays sous régime militaire.
Dans le labyrinthe politique du Burkina Faso, un rendez-vous crucial se profile à l’horizon : les assises nationales prévues pour les 25 et 26 mai 2024 à Ouagadougou. Ces assises ne sont pas de simples réunions, mais des moments de délibération intense sur l’avenir de la transition du pays, qui doit théoriquement s’achever le 1ᵉʳ juillet 2024. Cet évènement se situe à l’intersection de la crise politique persistante et des exigences de stabilité et de gouvernance.
Un Burkina Faso renouvelé et pacifié
La tenue de ces assises, annoncée par le ministre de l’Administration territoriale Émile Zerbo, marque une nouvelle étape dans la gestion d’une transition militaire née dans la douleur des coups d’État successifs de 2022. L’initiative fait écho aux espoirs et aux frustrations d’un peuple éprouvé par des années de violence exacerbée par la menace djihadiste, qui a coûté la vie à plus de 20 000 personnes et en a déplacé des millions.
Les précédentes assises nationales, qui avaient suivi le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022, avaient abouti à la mise en place d’une charte définissant la structure et la durée de la transition. À l’époque, l’esprit de ces assises était de poser les jalons pour un Burkina Faso renouvelé et pacifié, bien que la réalité du terrain soit restée, hélas, marquée par une insécurité criante.
Le contexte dans lequel se tiendront ces nouvelles assises est lourd de défis. Le Burkina Faso, englué dans une crise sécuritaire sans précédent, fait face à une situation où les interventions militaires semblent avoir pris le pas sur les solutions politiques. La décision de privilégier la sécurité à l’organisation des élections prévues initialement pour l’été 2024 traduit une précarité de l’engagement démocratique, soulevant des questions sur la véritable volonté du régime de rendre le pouvoir aux civils.
Pas un cul-de-sac, mais un passage vers un avenir meilleur
La réunion des représentants de la société civile, des partis politiques et des Forces de défense et de sécurité (FDS) à la fin de ce mois doit être plus qu’une formalité. Elle se doit de cristalliser les aspirations à une paix durable, à une réconciliation sincère et à une refondation de l’État qui ne soit pas seulement un écho lointain des promesses passées. Ce forum doit envisager des solutions réalistes et inclusives, qui ne se contentent pas de prolonger indéfiniment une transition militaire, mais qui préparent véritablement le terrain pour un retour à un ordre constitutionnel respectueux des aspirations populaires.
Dans ce climat de méfiance persistante envers les autorités et d’incertitude quant à l’avenir, le Burkina Faso se trouve à un carrefour. Les décisions prises lors des prochaines assises pourraient soit consolider les bases d’un Burkina apaisé et démocratique, soit plonger le pays dans une instabilité encore plus profonde. Les Burkinabè, épuisés par les conflits et les crises politiques, méritent une transition qui ne soit pas un cul-de-sac, mais un passage vers un avenir meilleur. Leur histoire récente est suffisamment chargée de leçons pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Oumarou Fomba
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