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ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher
ActuPolitique

Le gouvernement renforce le dialogue avec la diaspora malienne

by Ibrahim Kalifa Djitteye 6 février 2025
written by Ibrahim Kalifa Djitteye 3 minutes read

Dans le cadre de son engagement à renforcer les liens avec ses ressortissants établis à l’étranger, le gouvernement malien a mis en place un cadre d’échange virtuel permettant un dialogue direct entre les autorités et la diaspora. Cette initiative, pilotée par le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, vise à mieux cerner les préoccupations des expatriés et à proposer des solutions adaptées à leurs besoins.

La première session de ce cadre d’échange s’est tenue récemment au ministère de la Communication et de l’Économie numérique. Elle a réuni le ministre des Maliens établis à l’extérieur, Mossa Ag Attaher, ainsi que des représentants de la diaspora malienne installés dans une quinzaine de pays africains. Cette initiative vise à instaurer un dialogue constant avec les expatriés, qui jouent un rôle fondamental dans le développement économique et social du pays.

Un canal de communication direct pour plus d’efficacité

Cette nouvelle plateforme répond à une volonté du gouvernement d’améliorer la communication avec les Maliens de l’extérieur, en leur offrant un espace où ils peuvent exprimer leurs préoccupations et suggestions. Pour Mossa Ag Attaher, la diaspora représente une force vive qui mérite une écoute attentive et une prise en compte de ses attentes. « Votre présence et votre engagement à l’étranger sont une richesse inestimable pour notre pays. Vos efforts, que ce soit à travers les transferts de fonds, les investissements ou votre expertise, participent activement au développement du Mali. », a-t-il affirmé.

Le ministre a également rappelé que les contributions financières des Maliens de l’extérieur dépassaient 793 milliards de FCFA en 2022, un montant largement supérieur à l’aide publique au développement reçue par le pays. Cette manne financière constitue un soutien crucial pour de nombreux ménages maliens et pour la réalisation de projets structurants.

Des préoccupations variées et prioritaires

Lors de cette première session, les échanges ont mis en lumière plusieurs préoccupations majeures de la diaspora malienne, notamment les difficultés d’orientation académique des étudiants à l’étranger, en particulier en Afrique, où l’intégration dans les systèmes éducatifs locaux demeure un défi. L’accès aux documents administratifs et de voyage, tels que les cartes biométriques et les passeports, a également été évoqué comme un frein à la mobilité et à l’employabilité des expatriés. Par ailleurs, la création d’une banque d’investissement dédiée à la diaspora, longtemps réclamée, a été soulignée comme une nécessité pour soutenir les initiatives économiques des Maliens établis hors du pays. Enfin, la question du logement s’est révélée être un enjeu central, de nombreux expatriés souhaitant investir au Mali se heurtant à des obstacles administratifs et financiers.

Face à ces doléances, le ministre a assuré que des mesures seront prises pour améliorer l’accès aux documents officiels et faciliter les démarches administratives. Il a également indiqué que certaines questions relèvent de la compétence d’autres ministères et qu’elles leur seront transmises pour un suivi efficace.

Un engagement pour l’avenir

Ce dialogue numérique s’inscrit dans une dynamique plus large visant à mieux intégrer la diaspora dans la vie nationale. Il répond également aux orientations du gouvernement en matière de renforcement des liens avec les Maliens de l’extérieur.

Mossa Ag Attaher a réaffirmé la volonté des autorités d’instaurer des échanges réguliers avec la diaspora, afin de garantir un suivi des préoccupations exprimées et de favoriser une meilleure inclusion des expatriés dans les décisions politiques et économiques du pays. Avec cette initiative, le gouvernement pose ainsi un jalon important dans sa relation avec la diaspora, démontrant une volonté accrue de dialogue et d’action pour répondre aux attentes de ses citoyens établis à l’étranger.

Ibrahim Kalifa Djitteye

6 février 2025 0 comments
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Un magasin de stock de céréales de l'USAID
A la UneÉconomie

USAID : la fin d’une ère ou un simple effet d’annonce ?

by Chiencoro 6 février 2025
written by Chiencoro 3 minutes read

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), premier pourvoyeur d’aide humanitaire dans le monde, serait sur le point de fermer, selon Elon Musk. Une déclaration fracassante qui a immédiatement suscité des réactions en chaîne. Mais derrière l’effet de surprise, plusieurs questions émergent : cette annonce a-t-elle une réelle portée juridique ? Qui sont les gagnants et les perdants d’un éventuel retrait américain de l’aide au développement ?

À peine l’annonce d’Elon Musk faite, la Maison Blanche s’est empressée de rappeler que le multimilliardaire ne prend aucune décision sans son aval. L’USAID étant une agence fédérale, sa dissolution relèverait d’un processus institutionnel complexe et non d’un simple tweet. Pourtant, ce débat dépasse le cadre d’une déclaration intempestive. Il s’inscrit dans un contexte plus large où l’aide au développement américaine est de plus en plus contestée, aussi bien aux États-Unis que dans les pays bénéficiaires.

Un « jeu de dupes » enfin exposé ?

Pour certains observateurs, cette éventuelle disparition de l’USAID n’a rien d’une catastrophe, bien au contraire. Placide Bulaimu, PDG de GB Holding Company en République démocratique du Congo, ne cache pas son enthousiasme : « La fermeture de l’USAID est une très bonne décision, aussi bien pour les Américains que pour les Africains. Il était temps d’arrêter ce jeu de dupes qui consistait à donner aux Africains de l’eau de mer tout en faisant croire qu’il s’agissait d’un élixir. »

Le constat est partagé par Achille Mbembe, professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand : « Le terme “aide au développement” relève d’une véritable escroquerie sémantique. On fait croire aux opinions publiques qu’il s’agit de financements gratuits accordés à des nations indigentes. Certes, des dons existent, mais le gros de ce que l’on appelle l’APD (Aide Publique au Développement) est constitué de crédits qui doivent être remboursés. »

Derrière la façade de la générosité, c’est donc une mécanique financière bien rodée qui se joue, où les nations bénéficiaires se retrouvent, au final, plus endettées que libérées.

Un réveil forcé pour les pays dépendants

Le débat prend une tournure encore plus concrète avec la réaction de Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal. Confronté à la suspension d’un programme énergétique financé par les États-Unis, il insiste sur l’urgence de réduire la dépendance financière de son pays : « Plus de 500 millions de dollars d’un programme sur l’électricité ont été suspendus… Nous ne pouvons pas continuer à dépendre des fonds provenant de l’étranger. »

L’Afrique est-elle réellement prête à se passer de l’USAID ? Pour certains, cette rupture forcée pourrait être l’occasion d’un sursaut économique et stratégique. Pour d’autres, elle risque d’aggraver des vulnérabilités existantes, notamment dans des secteurs comme la santé, l’éducation ou l’agriculture, où l’USAID joue encore un rôle majeur.

L’annonce de la fermeture de l’USAID, bien que juridiquement incertaine, relance un vieux débat en Afrique. L’aide au développement est-elle un instrument d’émancipation ou un outil de domination ? Si certains pays voient cette rupture comme une opportunité de reconquête économique, d’autres, encore largement dépendants, risquent de payer le prix fort d’un retrait précipité des financements américains.

Chiencoro Diarra

6 février 2025 0 comments
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Entrepôt malien au Sénégal
ActuÉconomie

Gestion des entrepôts maliens au Sénégal : faible mise en œuvre des recommandations du BVG

by Sahel Tribune 5 février 2025
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Malgré les recommandations émises en 2020 par le Bureau du Vérificateur Général (BVG) pour améliorer la gestion des Entrepôts Maliens au Sénégal (EMASE), leur mise en œuvre reste largement insuffisante. Une mission de suivi couvrant les exercices 2021 à 2024 révèle un faible taux d’application des mesures correctives, estimé à seulement 36,4 %. Plusieurs dysfonctionnements persistent, notamment en matière de gestion comptable, de recouvrement fiscal et de respect des procédures administratives. Ce constat soulève des inquiétudes quant à l’efficacité des réformes engagées et met en lumière la nécessité d’un engagement plus rigoureux des autorités concernées.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’activités, le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a conduit une mission de vérification de suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la vérification financière de la gestion des Entrepôts Maliens au Sénégal (EMASE) effectuée en 2020. Elle a pour objectif de s’assurer que les recommandations formulées par la vérification financière initiale ont été mises en œuvre et que les dysfonctionnements relevés ont été corrigés. La présente vérification de suivi de mise en œuvre des recommandations couvre les exercices 2021, 2022, 2023 et 2024 (31 mai).

Cette vérification a abouti à des conclusions qui révèlent qu’au regard du taux de mise en œuvre des recommandations, qui est de 36,4%, le niveau de mise en œuvre n’est pas satisfaisant. En effet, sur 11 recommandations formulées par la vérification initiale, quatre (4) sont entièrement mises en œuvre, deux (2) partiellement mises en œuvre et cinq (5) ne sont pas mises en œuvre.

Il ressort de la vérification que le Directeur des EMASE mentionne la date de notification sur les contrats. Il utilise la procédure de Demande de Renseignement et de Prix à compétition Restreinte (DRPR) pour les marchés dont le seuil l’exige. Le Directeur des EMASE enregistre les plis des soumissionnaires dans le registre de réception des offres. Le Directeur National du Trésor et de la Comptabilité Publique veille à la prestation de serment et au paiement de la caution de garantie des régisseurs de recettes. 

Le Ministère des Transports et des Infrastructures a procédé à la relecture du manuel de procédures administratives, comptables et financières des Entrepôts du Mali dans les ports de transit. Le Directeur des EMASE ne procède pas à la collecte et au versement des recettes du parking de Mbao par un comptable public. 

Le Directeur Général des Impôts ne veille pas au recouvrement de l’Impôt sur les Traitements et Salaires (ITS) auprès des EMASE. Le Directeur des EMASE ne respecte pas le cadre organique. Le Directeur des EMASE ne retient pas l’impôt sur les traitements et salaires du personnel fonctionnaire et contractuel. Le Chef du Service Administratif et Financier ne tient pas tous les documents de la comptabilité-matières. Le Chef du Service Administratif et Financier ne procède pas à la codification de tous les biens et à l’inventaire des matériels en fin d’année. 

Source : BVG

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VISA communautaire AES
A la UneÉconomie

Vers un visa communautaire AES : les experts perfectionnent le système de gestion des données

by Ibrahim Kalifa Djitteye 5 février 2025
written by Ibrahim Kalifa Djitteye 3 minutes read

Les experts des pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) ont tenu, le week-end dernier à Bamako, une rencontre consacrée à l’instauration d’un visa communautaire. Pendant deux jours, ils ont passé en revue les mesures nécessaires à la mise en place d’un système de gestion des informations pour ce futur visa, destiné à faciliter la mobilité au sein de l’espace confédéral.

Face aux défis liés à la gestion des frontières et à la libre circulation des personnes et des biens, les dirigeants de la Confédération ont décidé d’impulser une nouvelle dynamique à l’organisation. Selon le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de division Daoud Aly Mohammedine, cette dynamique repose sur trois axes majeurs, notamment, « la diplomatie, la défense et le développement ».

Dans cette optique, plusieurs réunions ont été organisées en 2024, aboutissant à des avancées notables, notamment la mise en circulation du passeport biométrique de la Confédération. La rencontre de Bamako s’inscrit dans la continuité de ces efforts et vise à opérationnaliser les recommandations formulées lors de la réunion des ministres de la Sécurité du 22 novembre 2024.

Une harmonisation progressive des documents de voyage

Dans son discours d’ouverture, le ministre malien de la Sécurité a rappelé que le collège des Chefs d’État de la Confédération a adopté, le 14 décembre 2024, une déclaration précisant que l’AES demeure un espace sans visa pour les ressortissants des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette mesure vise à renforcer l’intégration régionale et à promouvoir un esprit de fraternité et de panafricanisme.

Toutefois, pour les non-ressortissants des pays membres de l’AES, la mise en place d’un visa communautaire est une nécessité. Ce document permettra à ces voyageurs d’accéder librement aux États de la Confédération et d’y circuler sans entrave. C’est dans ce cadre que les experts réunis à Bamako ont travaillé sur l’élaboration d’un système efficace de gestion des informations relatives à ce visa.

Sécurité et mobilité au cœur des préoccupations

Selon le Général de division Daoud Aly Mohammedine, l’instauration du visa communautaire AES représente un enjeu majeur pour la coopération entre les pays membres. Il a souligné que cette initiative contribuera non seulement à améliorer la mobilité des citoyens, mais aussi à renforcer la sécurité aux frontières en mettant en place un dispositif harmonisé de contrôle des entrées et des sorties. « Grâce à nos efforts communs, les nombreux défis auxquels nous devons faire face peuvent être relevés dans l’intérêt de nos peuples respectifs », a-t-il affirmé.

Outre le ministre malien de la Sécurité, la rencontre a réuni des hauts responsables des services de l’immigration des pays membres de l’AES, dont le Commissaire principal Haurekou Ibro du Niger et le directeur de la Sûreté de l’État du Burkina Faso, Gandema Abdoulaye. Ces experts ont échangé sur les mécanismes de gestion des informations du visa communautaire, un enjeu clé pour la mobilité et la sécurité. 

Les conclusions de cette rencontre seront soumises aux instances décisionnelles de la Confédération pour adoption. L’objectif est d’établir un cadre réglementaire unifié pour l’octroi du visa communautaire, garantissant la fluidité des déplacements tout en assurant un contrôle efficace aux frontières. Ce dispositif vise à renforcer la coopération entre les États membres et à améliorer la gestion des flux migratoires. À terme, il devrait favoriser une meilleure intégration régionale et contribuer au développement économique harmonieux de l’AES, consolidant ainsi sa structuration.

Ibrahim K. Djitteye 

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Le Meilleur des mondes
A la UneChroniques

Relire Le Meilleur des Mondes en 2025 : une nécessité plus qu’un exercice intellectuel

by Fousseni TOGOLA 4 février 2025
written by Fousseni TOGOLA 4 minutes read


Publié en 1931, Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley résonne aujourd’hui avec une troublante pertinence. Entre conditionnement social, consumérisme effréné et contrôle par le plaisir, cette dystopie semble avoir anticipé les dérives de notre époque. Relire ce chef-d’œuvre, c’est prendre conscience des dangers d’un monde où la servitude se fait douce et volontaire.

Il est des livres qui vieillissent avec grâce, d’autres qui se fanent avec le temps. Et puis, il y a ces œuvres prophétiques qui, loin de perdre leur éclat, prennent chaque année davantage de relief, comme une carte dont les contours s’affinent au gré des événements. Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley appartient à cette dernière catégorie. Relire aujourd’hui ce roman écrit en 1931, c’est comme poser un miroir devant notre époque et découvrir avec un frisson d’effroi à quel point la fiction d’hier est devenue la réalité d’aujourd’hui.

Car Huxley, bien plus que son contemporain Orwell, n’a pas simplement anticipé une dystopie totalitaire fondée sur la répression et la terreur. Non, il a vu venir quelque chose de plus insidieux, de plus pervers : un totalitarisme du plaisir, une dictature du divertissement et du conditionnement, où l’homme, loin d’être opprimé, se livre de lui-même à son asservissement. À l’ère des écrans omniprésents, des réseaux sociaux omniscients et du consumérisme triomphant, qui oserait dire que nous n’avons pas embrassé, volontairement, la servitude douce dont parlait Huxley ?

Un monde sans douleur, mais à quel prix ?

Dans Le Meilleur des Mondes, l’humanité vit dans un état de félicité artificielle, où toute souffrance, tout inconfort sont éradiqués dès la naissance. Les individus sont génétiquement conçus pour être adaptés à leur fonction sociale, conditionnés dès l’enfance pour aimer leur servitude, et abreuvés de soma, une drogue miraculeuse qui annihile toute angoisse existentielle. À quoi bon se rebeller, lorsque tout est fait pour que le bonheur soit accessible d’un simple comprimé ?

« Nous croyons au bonheur et à la stabilité. Une société composée d’Alphas ne saurait manquer d’être instable et misérable. », explique-t-il à la page 259. 

Huxley nous alerte sur un danger bien plus subtil que la censure et la répression : la distraction permanente. Aujourd’hui, la promesse d’un monde sans heurts se concrétise dans cette société de l’instantané, où chaque inconfort — qu’il soit physique ou mental — trouve un remède immédiat. Une tristesse ? Une pilule. Un ennui ? Un écran. Une solitude ? Un algorithme pour nous suggérer la compagnie idéale. Le progrès technologique ne sert plus seulement à améliorer nos conditions de vie, il façonne nos comportements, oriente nos désirs, nous transforme en consommateurs dociles et heureux de l’être.

« Notre civilisation a choisi les machines, la médecine et le bonheur. C’est pourquoi il faut que je garde ces livres enfermés dans le coffre-fort. », lit-on à la page 271. 

Quand la science sert la stabilité sociale

Huxley avait déjà compris que la science, si elle n’est pas régulée par une éthique forte, devient un outil au service du pouvoir. Aujourd’hui, les avancées en intelligence artificielle, en biotechnologie ou en neuro-sciences offrent des perspectives que le romancier n’aurait sans doute pas osé imaginer.

Le transhumanisme, qui promet un homme amélioré, sans défauts ni limites biologiques, nous rapproche dangereusement de la vision dystopique du livre : un monde où la sélection génétique et l’ingénierie sociale créent des individus parfaitement calibrés pour leur rôle, débarrassés de toute singularité, de toute introspection.

Dans Le Meilleur des Mondes, il n’y a ni guerre, ni pauvreté, ni chômage, mais à quel prix ? La culture est réduite à des slogans simplistes, la littérature et l’art sont perçus comme inutiles, car sources potentielles d’inconfort. Toute forme de questionnement est jugée suspecte. La stabilité sociale est devenue la seule finalité, et la vérité un luxe inutile.

Une mise en garde contre notre propre aveuglement

Nous ne vivons peut-être pas encore tout à fait dans le monde de Huxley, mais les signes avant-coureurs sont là. En 1931, Le Meilleur des Mondes apparaissait comme une dystopie lointaine ; en 2025, il se lit comme un mode d’emploi de nos sociétés modernes.

Relire Huxley aujourd’hui, c’est prendre conscience que la plus grande menace n’est pas une dictature brutale, mais un asservissement volontaire, accepté au nom du bien-être et de la facilité. C’est comprendre que la liberté ne se perd pas toujours dans un fracas de bottes militaires, mais souvent dans un chuchotement rassurant, une promesse de confort et de distraction perpétuels.

Alors oui, plus que jamais, il faut relire Le Meilleur des Mondes, non pas comme une fiction, mais comme un avertissement. Car ce que Huxley décrivait hier n’est pas seulement notre avenir : c’est déjà notre présent.

F. Togola 

4 février 2025 0 comments
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Des écolières
A la UneÉducation

Mali : l’impact méconnu du froid sur la scolarité des enfants

by Bakary FOMBA 4 février 2025
written by Bakary FOMBA 3 minutes read

Le froid au Mali complique l’apprentissage des enfants. La saison froide oblige les écoles à adapter leurs horaires et sensibiliser les élèves.

La période hivernale implique l’adaptation des infrastructures scolaires et la sensibilisation des élèves pour s’y conformer. Cependant, au Mali, les variations climatiques posent un sérieux défi pour l’éducation. Bien que la chaleur étouffante soit souvent pointée du doigt, les périodes de froid, devenues plus marquées ces dernières années, ne sont pas à négliger. Entre conditions climatiques extrêmes et exigences académiques, les élèves doivent jongler avec des défis constants. Mais comment les écoles s’adaptent-elles pour lutter contre le froid et assurer un cadre d’apprentissage adéquat aux enfants ?

Un contexte scolaire difficile

Dans plusieurs établissements de Bamako et d’ailleurs, les infrastructures scolaires sont précaires. Certains élèves du Groupe scolaire de Baco Djicoroni étudient dans des salles de classe dont les murs sont inachevés, laissant passer des courants d’air glacials. Mariam Ly, une élève de 9e année, témoigne : « J’ai si froid le matin que j’ai du mal à me concentrer sur mes cours. Mes mains sont gelées, je n’arrive même pas à écrire. »Elle ajoute : « Certains camarades arrivent en classe avec les extrémités engourdies, ce qui les empêche de bien suivre les cours. »

Mme Diallo, enseignante à Banconi, confirme : « Beaucoup d’élèves ont les mains et les pieds gelés en arrivant à l’école. Parfois, je porte moi-même un tee-shirt thermique pour leur montrer comment se protéger. »Marie, mère de deux enfants en primaire, partage la même inquiétude : « Cette année est particulièrement rude. Même en journée, les températures restent très basses. »

M. Tall, enseignant à Ségou, souligne quant à lui l’impact du froid sur la fréquentation scolaire : « Lorsqu’il fait très froid, beaucoup d’élèves ne viennent pas en classe. Les absences se multiplient. »

Impact sur l’apprentissage

Les conditions météorologiques ont un effet direct sur la concentration et la performance des élèves. Pour pallier ces difficultés, plusieurs établissements ont entrepris des rénovations.

M. Diarra, directeur du Complexe scolaire Ba Fily Traoré de Kabala, explique : « Nous avons renforcé les fenêtres et les portes pour limiter les courants d’air et garder un minimum de chaleur dans les classes. »

Au sein du complexe scolaire, Les Mains-Unies I de Kalaban -coro, l’administration encourage le port de vêtements chauds : « Nous insistons pour que les élèves portent des pullovers et autres habits adaptés »,affirme M. Sogoba, surveillant.

Par ailleurs, pour prévenir les maladies liées au froid, la direction de cet établissement a interdit la vente de jus glacés durant cette période.

Des efforts de sensibilisation et des solutions durables

En parallèle, des campagnes de sensibilisation sont mises en place. Kadidiatou, enseignante à Kati, précise :« Nous organisons des ateliers où nous expliquons aux enfants comment se protéger du froid, notamment en superposant plusieurs couches de vêtements. »

Face à cette réalité climatique, les autorités locales sont également appelées à jouer un rôle clé. En initiant des actions visant à améliorer les infrastructures scolaires et en collaborant avec des ONG, elles peuvent fournir un soutien logistique précieux.

L’adaptation des écoles aux fluctuations climatiques reste un enjeu majeur pour l’avenir. Souleymane, directeur d’un lycée privé à Faladié, propose : « Il est essentiel que notre système éducatif évolue pour prendre en compte ces réalités climatiques. Nous devons investir dans des infrastructures modernes adaptées aux températures extrêmes. »

Les efforts conjoints des établissements, des autorités et des organisations partenaires témoignent d’une prise de conscience grandissante. Bien que de nombreux défis persistent, chaque action entreprise représente une avancée vers un environnement d’apprentissage plus sûr et mieux adapté aux réalités climatiques du pays.

Bakary Fomba 

4 février 2025 0 comments
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Une graphique réalisée pour illustrer les édito sur notre site.
A la UneEdito

[Edito] Goma ou l’éternel recommencement

by Bakary FOMBA 3 février 2025
written by Bakary FOMBA 2 minutes read

À quoi cette guerre est-elle de nom ? Une rébellion, un conflit ethnique, un affrontement géopolitique ? Ou bien une sempiternelle tragédie congolaise, répétant inlassablement le cycle des guerres, des alliances troubles et des condamnations diplomatiques sans lendemain ?

La chute de Goma, le 28 janvier, sonne comme un énième acte d’un drame dont les spectateurs fatigués connaissent déjà l’issue. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, tiennent désormais les points stratégiques de la ville, tandis que la RDC, abandonnée à sa solitude diplomatique, multiplie les appels à l’aide. Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne, l’Union africaine dénonce, mais personne ne bouge. Les mêmes communiqués creux, la même indignation de circonstance, le même silence assourdissant des grandes puissances qui, à défaut d’agir, préfèrent gérer leurs intérêts.

Félix Tshisekedi, lui, tente de garder la face. Après avoir présidé une réunion de crise, il a remplacé son gouverneur militaire du Nord-Kivu, sans que cela ne change quoi que ce soit au rapport de force. L’armée congolaise recule, mal équipée, désorganisée, face à une insurrection mieux préparée, mieux formée, et surtout, appuyée par un voisin dont le cynisme stratégique n’a d’égal que l’impunité dont il jouit. « Jusqu’à quand le Rwanda abusera-t-il de votre respect et de votre autorité ? », s’est indignée Thérèse Kayikwamba Wagner à l’ONU. La réponse est tristement évidente : aussi longtemps que personne n’aura la volonté de l’arrêter.

Mais ce conflit n’est-il que le miroir des antagonismes entre Africains ? N’est-il pas une honte pour toute l’Afrique de voir, au moment où certains dirigeants prônent le panafricanisme et réclament la souveraineté du continent, que des pays s’affrontent encore pour des intérêts mesquins ? Où sont passés les discours enflammés sur la fraternité africaine, sur la nécessité de briser les chaînes du néocolonialisme, quand ce sont des armées africaines qui se livrent à la destruction de leurs propres peuples ?

Pendant que les chancelleries tergiversent et que Kinshasa tempête, la population de Goma, elle, paie le prix du chaos. Pillages, exécutions, détentions arbitraires : le règne de la terreur s’installe, et avec lui, la perspective d’une nouvelle tragédie humanitaire. Déjà, plus de 4 000 détenus ont fui la prison de Goma, et les bases de la Monusco, sous-équipées, deviennent des forteresses assiégées. Les diplomates étrangers évacuent, les compagnies aériennes suspendent leurs vols, tandis que la colère gronde dans la rue.

Goma tombe, encore. Comme en 2012, comme hier, comme peut-être demain. L’Histoire bégaie, et personne, semble-t-il, n’a l’intention de l’arrêter.

Bakary Fomba

3 février 2025 0 comments
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