Le paysage médiatique du Mali est en pleine expansion, surtout avec l’avènement des médias sociaux. Cependant, l’usage, qu’en font une très grande majorité de Maliens des réseaux sociaux, sort totalement de la déontologie de la profession de journaliste. Pour dégager des pistes de solution à cette mauvaise utilisation des médias sociaux, les autorités ont initié une rencontre de réflexions impliquant tous les acteurs concernés.
C’était à travers un atelier d’échanges et de partage tenu du 13 au 15 mai 2025 dans un hôtel de la périphérie de Bamako. Cet atelier a réuni des journalistes, créateurs de contenu, responsables institutionnels et acteurs de la société civile autour d’une réflexion commune sur les défis liés à l’usage des réseaux sociaux au Mali.
Des échanges fructueux
Les participants ont échangé sur beaucoup de sujets relatifs tels que l’état des lieux, les défis et perspectives de la presse en ligne. Un panorama global et national de l’utilisation des réseaux sociaux a été dressé. Les défis liés à l’éducation aux médias, à la vérification de l’information, à la régulation de l’espace numérique et à l’inclusion numérique ont été aussi discutés. Des éclairages sur les initiatives en cours, notamment la nouvelle Politique nationale de développement du numérique et la Stratégie nationale de Cybersécurité, en attente d’adoption par le Gouvernement ont été apportés.
Quant au ministre de la Communication, il a souligné que cet atelier vise à « renforcer les passerelles entre la presse traditionnelle et les médias sociaux » dans une logique de complémentarité, de responsabilité collective et de contribution à la stabilisation du pays. Il a salué le rôle crucial des journalistes et influenceurs dans la guerre de l’information, les appelant à une mobilisation nationale au service de la vérité, de la cohésion et de la souveraineté.
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère de la Communication est intervenu à plusieurs reprises pour rappeler que les textes de régulation ont déjà été élaborés et validés techniquement. Il a exhorté les acteurs à se concentrer sur les vrais défis du secteur : renforcement des capacités, indépendance économique, respect de l’éthique et de la déontologie. Il a notamment souligné l’impératif de préserver la mission de service public des médias, à l’abri des influences économiques ou politiques.
Des recommandations ont été formulées
À l’issue de ces échanges, beaucoup de recommandations ont été formulées par les participants. Il s’agit principalement de la nécessité d’organiser des cadres similaires avec les médias sociaux, de clarifier les rôles dans l’écosystème de l’information, et de poursuivre les réformes réglementaires en cours. À titre d’information, le chef de cabinet du ministre de la Communication a indiqué que les textes de régulation sont, actuellement, en attente de validation au niveau gouvernemental.
Il faut signaler que d’après Bandiougou Danté, président de la maison de la presse, le Mali compte plus de 500 radios de proximité, près de 200 journaux, 40 télévisions et 500 agences de communication. Et de poursuivre que les défis communs sont, entre autres, la précarité économique, le manque de structuration et le besoin urgent de digitalisation.
Sidi Modibo Coulibaly