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Une femme en larme
Opinion

Mariage : « Je surprends mon mari et ma meilleure amie dans mon lit »

by Mariam 23 mai 2021
written by Mariam 3 minutes read

Les relations de couple sont fondées sur l’amour et la confiance mutuelle. Mais rares sont les hommes qui méritent cette confiance, écrit Mariam dans ce billet fictif.

Après une décennie de mariage, la jeune Maïmouna, qui s’est mariée par amour depuis ses 17 ans, a le cœur brisé en mille morceaux. Jeune, toujours souriante, Maïmouna avait une beauté féerique tout comme son compagnon Moussa, qu’elle aimait d’un amour dionysiaque. Moussa a toujours su gagner sa confiance. Il faisait la fierté de la jeune dame.

Objet sexuel 

« L’amour rend aveugle », dit-on. Maïmouna se trompait pourtant grandement de la sincérité de celui qu’elle considérait comme « l’homme de sa vie ». Moussa n’était pas aussi saint comme elle le pensait. Le jeune homme était du genre à ne pas pouvoir résister à la belle chaire. Mais comment sa femme pouvait-elle s’en apercevoir ? Elle qui avait une confiance aveugle en lui.

« Moussa a toujours été le seul et unique amour de ma vie. Je n’ai jamais eu des doutes sur la sincérité de notre relation de couple », confie-t-elle. D’après Maï, il ne manquait point d’occasion pour lui rassurer qu’il ne pût jamais la tromper avec une quelconque autre fille. Mais « le temps est meilleur juge », enseigne un adage.

« Un jour, de retour du marché, je surprends mon mari et ma meilleure amie dans mon lit conjugal », déplore-t-elle avant d’ajouter : « Je suis restée figée tel un monument. Je ne pouvais jamais l’imaginer ».

Très choquée par ce qu’elle vient de découvrir, la jeune Maï décide de ne plus rien entendre de son mari et de mettre un terme à leur relation de couple. « Moi qui me croyais la plus chanceuse des femmes, finis par comprendre qu’elle n’était qu’un objet sexuel », souligne-t-elle, la gorge enrouée.

Les hommes trichent plus que les femmes

Cette situation a permis à la jeune dame de découvrir que depuis leur mariage, son mari a toujours eu la langue mielleuse sans pour autant être vraiment fidèle à elle. « La preuve est qu’il avait souhaité sortir avec une de mes sœurs. Mais j’avais toujours eu des doutes sur la véracité de ce cas », a-t-elle expliqué avant de se convaincre d’avoir maintenant les preuves nécessaires. « Mon mari effectuait plusieurs appels en catimini pendant les premières heures de la nuit. Des appels après lesquels, il se lavait pour “aller chez son ami”, me disait-il », explique Maïmouna. Moussa ne retournait chez lui que vers 0 h ou 1 h du matin.

Malgré plusieurs tentatives de réconciliation, la jeune dame a estimé que rien ne pouvait recoller les morceaux de son cœur. « Quelques mois plus tard, indique Maïmouna, mon amie a pris définitivement ma place dans le foyer et moi j’ai décidé de ne plus avoir une confiance aveugle à un homme ».

Selon les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2017, précisément aux États-Unis, en matière d’amour, les hommes trichent plus que les femmes. Cette enquête précise que 20 % des hommes déclarent avoir eu des relations sexuelles hors mariage, contre 13 % des femmes. Ces données pourraient être les mêmes dans les autres pays.

Mariam


*Les noms utilisés sont justes des pseudonymes.

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Education sexuelle
Éducation

Education sexuelle : pourquoi faut-il accepter la métamorphose ?

by Chiencoro 23 mai 2021
written by Chiencoro 3 minutes read

Dans les sociétés maliennes d’aujourd’hui, s’il y a une chose qui fait le plus de mal, c’est bien cette crise éducative au sein des foyers. On a l’impression que les enfants sont délaissés dans la rue, et pourtant les parents se montrent traditionalistes en entretenant des faits comme des tabous. Comme c’est paradoxal !

Au Mali, il est de coutume que les parents ne discutent pas de sexualité avec les enfants parce que nos ancêtres avaient su faire la part des choses en veillant comme à la prunelle de leurs yeux sur l’éducation des enfants. C’est la raison pour laquelle, certains faits étaient honteux à leurs yeux et ils ne pouvaient jamais les imaginer. Il s’agit notamment de l’adultère, de la conception des grossesses hors mariage, du vol, etc.

Ce que les NTICs n’enseignent pas

Ces faits étaient déshonorants, indignes à leurs yeux, mais de nos jours, nous faisons face à une forte inversion des valeurs. Ainsi, tous ces faits au lieu d’être considérés comme des vices ont acquis valeur de vertu. Et comme conséquence attendue, les enfants hors mariage se multiplient, les enfants conçoivent des enfants. Le concubinage est devenu une affaire de compétence et il n’y a plus de honte de se voir en compagnie d’une jeune demoiselle ou d’un jeune homme dans les rues.

Cette inversion est la preuve que la décadence civilisationnelle est une réalité, que les valeurs traditionnelles ne sont plus respectées. Si tel est le cas, pourquoi ne pas accepter la métamorphose ? Ce qui était caché aux enfants jusqu’à leur mariage, ils le savent déjà depuis la naissance. Alors, ne serait-il pas mieux de les aider à mieux perfectionner leur talent en les dotant de connaissances parfaites en la matière ? Si jadis la sexualité était un tabou, aujourd’hui, elle ne l’est plus avec le développement des nouvelles technologies qui permettent aux enfants de découvrir toutes les images les dépassant, mais sont quand même tentés par l’imitation. Ce que les technologies n’enseignent pas efficacement, c’est comment se préserver de certaines situations, comme des grossesses non désirées ?

S’européaniser véritablement

Il revient alors aux parents, dans un tel contexte, de reformuler leur façon d’agir envers ces êtres qu’ils considèrent comme immatures. Tous les comportements s’étant européanisés, il importe que les attitudes pour réagir le soient. À ce titre, au lieu que la sexualité continue d’être un tabou, pourquoi ne pas l’intégrer dans nos valeurs d’éducation en apprenant aux enfants à se protéger davantage contre les grossesses non désirées ? Si la naissance d’enfants hors mariage se multiplie dans nos sociétés, il faudrait se dire que c’est parce que rares sont les filles qui savent veiller sur leur cycle menstruel a posteriori sur l’ovulation. Il est temps que les parents acceptent cette situation en intégrant dans leur quotidien cette pratique d’éducation sexuelle.

Nous ne sommes pas dans une perspective d’encouragement de la prostitution ni dans une optique d’encouragement des comportements sexuels déviants, mais d’une éducation à la sexualité qui permettra à nos enfants de mieux se préserver. Car, que nous leur parlions de cela ou pas, nous savons que nos sociétés sont malheureusement transformées par nos enfants. Ne pouvant pas l’éviter, alors trouvons un moyen pour sauvegarder l’honneur de nos familles en empêchant le fleurissement d’enfants hors mariage au sein de nos familles, les maladies sexuellement transmissibles, etc. Le Mali se trouve dans une perspective d’européanisation, pour mieux la vivre, il faut l’engloutir véritablement.

Fousseni Togola

23 mai 2021 0 comments
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Renforcement de la base opérationnelle avancée de Hombori, principal camp militaire malien au cœur du Gourma
Sécurité

Gourma : renforcement de la base opérationnelle avancée du principal Camp militaire malien

by Sahel Tribune 23 mai 2021
written by Sahel Tribune 1 minutes read

Pour permettre aux Forces armées maliennes (FAMa) d’assurer la sécurisation du Gourma en totale autonomie, depuis la fin de l’année 2020, la force Barkhane investit sur l’aménagement du camp de Hombori. Elle a déjà réalisé plusieurs travaux pour renforcer la sécurité de l’enceinte militaire : le creusement de fossés anti-pick-up, la mise en place d’abris pour les soldats en cas d’attaque et l’optimisation des postes de sécurité. 

Ces travaux ont été réalisés par une équipe de soldats du 25e Régiment du génie de l’air, protégée par le GTD Chimère dans des conditions particulièrement difficiles sous une forte chaleur et sous la menace permanente des GAT. En une semaine, cette équipe a notamment réalisé une piste d’atterrissage sommaire qui permet le poser des avions de transport tactique.  Le 18 mai, un avion de transport A400 M Atlas s’est posé sur le terrain. Désormais, les FAMa disposent de la capacité de ravitaillement par air qui permet de s’affranchir, en partie de la RN16 et des risques d’attaques par EEI.  

Source : Opération Barkhane

Ceci est un extrait du communiqué du 22 mai 2021 de l’Opération Barkhane

23 mai 2021 0 comments
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UNTM
Actu

Grève de l’UNTM : la centrale syndicale prête à saisir des organisations internationales

by Chiencoro 21 mai 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) semble intraitable sur ses revendications syndicales. Après cinq (5) jours de grève, la plus grande centrale syndicale s’apprête à enclencher une deuxième semaine de paralysie des activités économiques du pays. La Centrale syndicale était en conférence, vendredi 21 mai 2021.

Après une semaine de grève, dont le mot d’ordre de suivi « est de 98 % dans les régions et de 96 % dans le district de Bamako », l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) n’a toujours pas enterré sa hache de guerre. Dans un communiqué du 21 mai, le Bureau exécutif de l’UNTM et ses partenaires syndicaux indiquent que le gouvernement et le patronat du Mali n’ont fait « aucune proposition de sortie de crise ».

Selon leurs précisions, le gouvernement de transition n’a manifesté « aucun intérêt pour la mise en œuvre des mesures de poursuite et de renforcement du dialogue social proposées par la délégation syndicale de négociation ». La deuxième phase du préavis de grève de cinq jours, allant du 24 au 28 mai, devient donc inévitable.

Au cours d’une conférence de presse, vendredi 21 mai 2021, Yacouba Katilé, secrétaire général de la plus grande centrale syndicale du Mali, a souligné que « l’UNTM continuera la bataille jusqu’à ce qu’on est satisfaction. » Parce que « l’État est une continuité », a-t-il précisé tout en montrant la pertinence des doléances de son syndicat. « Qu’on soit au Mali, en Europe, en Amérique, à tous les niveaux, indique M. Katilé, la question de la justice sociale est cruciale. Parce que sans elle, on ne peut pas avoir de stabilité ».

Selon le secrétaire général de l’UNTM, il y a une injustice sociale au Mali qu’il convient de corriger. C’est pourquoil’UNTM a décidé de saisir certaines organisations internationales, dont la Confédération syndicale internationale (CSI) ainsi que la francophonie. Des ampliations de ces correspondances seront également destinées à certaines organisations nationales et internationales, qui œuvrent dans la lutte pour le respect des droits humains, a-t-il laissé entendre.

Pourtant, cette grève de l’UNTM engendre d’énormes pertes pour l’État malien.

Fousseni Togola

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Bah Ndaw president de la transition malienne a loccasion de la commemoration du 60eme anniversiaire de larmee malienne
OpinionPolitique

Des délices aux délires du pouvoir !

by Sahel Tribune 21 mai 2021
written by Sahel Tribune 2 minutes read

C’est bien par conviction qu’ils sont allés solliciter sa participation à la construction nationale en l’installant dans le premier fauteuil de la Transition. Quelle marque d’honneur et de considération pour un vieux retraité classé au rayon des oubliettes ! Mais qui aurait pu croire que le Président de la Transition allait de sitôt faire volte-face avec les ténors de l’ex-CNSP.

Comme à son habitude, l’homme est généreux dans le besoin, mais une fois son objectif atteint, il tombe dans la vanité et l’imprudence. Le légendaire Colonel Bah N’Daw, démissionnaire chronique avec fracas, serait-il en train de succomber sous les charmes du pouvoir au point de fouler au pied les équilibres précaires obtenus pour la mise en place des autorités de la Transition ? Quelles couleuvres le Colonel Assimi Goïta et ses compagnons n’ont-ils pas avalées pour le bien du Mali afin que la Transition se tienne suivant une logique de partage des rôles ?

En entrant en collusion avec le Premier ministre Moctar Ouane au détriment des acteurs clés du 18 août 2020, le Président de la Transition s’engage sur une pente glissante. Comme le dit si bien un adage, « c’est à force de s’amuser avec le feu que l’on finit par se brûler ». Bah N’Daw doit à tout prix éviter de mordre la main qui lui a donné à manger. En cela, il aura relevé le défi de la vertu et du courage qui lui ont toujours été attribués par les Maliens sous peine de se pervertir sous l’influence des laquais de Palais décidés à l’induire en erreur en surdimensionnant son ego.

L’heure de la raison a sonné pour Bah N’Daw qui doit plus que jamais s’atteler à la sauvegarde des consensus de gestion de la Transition plutôt que de se complaire dans de petits rôles de « pantin ». Après huit mois de gestion, Moctar Ouane a quel bilan pour qu’il soit autant chouchouté par le Président de la Transition dont les relations avec lui ont été pompeusement présentées par certains spécialistes de « scoop » comme étant au beau fixe ? Quel non-sens ! Si ce fameux « duo » doit prospérer au mépris des aspirations du peuple malien, il ne fait aucun doute que celui-ci, dans sa diversité et dans sa souveraineté, saura se dresser vaillamment aux côtés du Colonel Assimi Goïta et de ses compagnons pour parachever la Transition, celle de tous les espoirs pour un Mali nouveau, quitte à consentir de nouvelles concessions pour davantage dynamiser le processus enclenché. Le temps nous en dira plus.

Dans tous les cas de figure, la parole donnée doit garder toute sa sacralité, surtout pour un homme de 70 ans révolus dans les traditions maliennes.

Correspondance particulière

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Face au problème crucial sur lequel butent toutes les sociétés
Opinion

Le mérite est-il encore un idéal démocratique ?

by Sahel Tribune 21 mai 2021
written by Sahel Tribune 7 minutes read

À l’heure où une large frange de la jeunesse aborde les examens et concours censés certifier les mérites de chacun, croit-on encore vraiment au bien-fondé de ces épreuves ? La réponse est sans doute… oui et non.

Non, au vu des critiques récurrentes des évaluations et des inégalités scolaires. Oui, quand on observe que les premiers intéressés (soutenus par leurs parents) se plient, sans trop broncher, à ces rituels de fin d’année, quand on voit que le poids exorbitant des diplômes sur les carrières professionnelles n’est guère contesté, ou encore, qu’en France comme en Europe, nous confions les rênes du pouvoir à des élites hyper diplômées…


À lire aussi : L’égalité scolaire, un enjeu de survie pour la démocratie


Face au problème crucial sur lequel butent toutes les sociétés – comment répartir les « places » et comment choisir ceux qui nous gouvernent –, nous avons, depuis la Révolution, estimé que la naissance, l’héritage de père en fils, ou une incertaine supériorité naturelle ne pouvaient plus prévaloir. Et c’est ainsi que nous avons mis en avant le mérite, et, pour trancher sur sa délicate définition, le mérite tel que mesuré par l’institution scolaire.

Une longue histoire

Le mérite est certes une idée bien plus ancienne. Toute une pensée philosophique s’est confrontée à ces questions redoutables, et, de Platon et Aristote à Confucius, elle a privilégié la figure du sage, savant parfois, mais surtout doté avant tout de solides vertus morales et civiques. Les élites devaient être capables de promouvoir le bien commun et les solidarités, ce que nous appelons aujourd’hui la cohésion sociale.

De leur côté, les religions (notamment l’éthique protestante, telle qu’étudiée par Max Weber) ont insisté sur le fait que nous sommes libres de faire le bien ou le mal, et que, dès notre passage sur terre, notre réussite est le signe de l’élection divine pour un salut dans l’au-delà, venant récompenser notre mérite.

Avec la Déclaration des droits de l’homme de 1789, une contradiction apparaît au grand jour : alors que les individus sont décrétés libres et égaux en droit, ils sont inégaux en fait, par les positions sociales auxquelles ils accèdent. La solution est de considérer comme acceptables des « distinctions sociales » fondées sur l’« utilité commune » : c’est selon leur contribution à la collectivité que les personnes vont voir reconnue ce qui constitue une définition en quelque sorte fonctionnelle du mérite.

Les transclasses ou l’illusion du mérite, par Chantal Jaquet (France Culture, 2018).

Il reste que la mesure de l’apport au bien commun n’est pas immédiate, pas plus en tout cas que la vertu. La question de l’appréhension du mérite reste donc en suspens… Longtemps, en décalage avec l’héritage révolutionnaire, la solution de facilité a été de s’en remettre aux garanties des lignées familiales : elles assuraient les qualités de « bonne éducation », voire de sagesse et d’expérience, permettant d’accéder aux positions dominantes.

Les glissements du mérite moderne…

Mais, petit à petit, alors que les brassages de population entraînés par les guerres rendaient encore plus intolérables les inégalités de naissance, le développement économique et technologique a délégitimé plus encore les héritages familiaux au nom d’un besoin impérieux de compétences nouvelles. L’accès à l’éducation a été promu à la fois pour détecter les plus aptes et répondre aux exigences des métiers en expansion.

Si Jules Ferry, fondant l’école obligatoire, avait en tête essentiellement la formation du citoyen, l’explosion scolaire du vingtième siècle a répondu avant tout à un objectif de développement économique, dans un contexte de concurrence internationale. Le risque était alors que l’objectif de formation prenne le pas sur l’objectif d’éducation.

Le risque, car qui dit formation pour des emplois inégalement attractifs, et dit prévalence d’une optique sélective. Le seul critère jugé acceptable pour cette sélection, vu l’égalité postulée entre tous, c’est le mérite scolaire : il apparaît comme gage à la fois d’efficacité (puisqu’il permet de distinguer les plus aptes) et de justice sociale (puisque chacun va pouvoir faire ses preuves dans une école qui s’ouvre de plus en plus largement à tous).

Le mérite du « vieux sage » ou du croyant soucieux de son salut a laissé place au mérite du jeune polytechnicien talentueux dont l’économie a besoin, et dont la valeur marchande atteste de la valeur. Le mérite a progressivement perdu sa connotation morale. Mais le fonctionnement global de la société n’en est pas moins légitimé sur le plan éthique puisque l’institution scolaire est mandatée pour détecter et certifier les plus compétents, et qu’ensuite, les compétences seront rentabilisées dans les emplois, pour le plus grand bénéfice et des individus et de la société.

La justice réduite au mérite ?

Nourries par des sciences sociales en plein développement, les analyses critiques du mérite scolaire se sont multipliées. On a ainsi montré que les évaluations du mérite sont biaisées socialement – ce qu’elles appréhendent est l’objet d’héritages familiaux autant sinon plus que du travail scolaire de chacun –, et qu’elles ne filtrent qu’un sous-échantillon restreint de compétences.

La scolarité n’a rien d’une « concurrence non faussée » et ne parvient pas à donner les mêmes chances à tous comme le voudrait ce qui devient progressivement le principe de justice dominant : l’égalité des chances. De plus, la méritocratie s’avère socialement corrosive, car elle forge à la fois l’arrogance et la condescendance des plus instruits et l’humiliation et le ressentiment des moins instruits, alors même que, comme le soulignait John Rawls, il est douteux qu’on puisse prétendre mériter son mérite…

Les inégalités scolaires (Interview par l’Observatoire des inégalités, 2019).

La critique reste néanmoins polarisée sur le degré d’accomplissement de la méritocratie : on dénonce l’étroitesse du recrutement social des écoles les plus prestigieuses, sans trop s’intéresser au fossé qui les oppose aux voies qui mènent aux emplois les moins qualifiés ou au chômage, bien plus fréquentées. On critique en fait plus les discriminations que les inégalités elles-mêmes, dès lors que ces dernières relèveraient du mérite.

Pourtant, il est difficile, pour les jeunes comme pour les adultes, de se passer du mérite : comment se motiver pour travailler, si l’on ne croit pas que ses efforts seront récompensés ? Comme le suggèrent certains psychologues, nous avons tous besoin de croire peu ou prou à un monde juste…

L’improbable égalité des chances

La méritocratie s’avère donc doublement fonctionnelle : pour la société, puisque les inégalités sociales, qui ne faiblissent pas, apparaissent justifiées, et pour les personnes (notamment les plus diplômées, qui se trouvent être aussi les élites dirigeantes), puisqu’elle apporte le confort moral de devoir son succès à ses seuls mérites.

Pour autant, il est impératif, que ce soit au nom du principe d’égalité ou pour des considérations d’efficacité économique, de revoir profondément la place que nous donnons au mérite, et à quel mérite, dans l’organisation de la société. Car aucun jeune ne devrait sortir de l’école disqualifié du fait de son absence de mérite scolaire, alors même qu’il existe une diversité de talents, négligée parce qu’un type particulier d’intelligence a pris une importance disproportionnée.

En même temps, on ne saurait renoncer à assurer à tous un bagage scolaire commun, et une éducation à toutes ces qualités et ces valeurs donnant à chacun la capacité à participer au bien commun. Ensuite, dans la vie professionnelle, il serait juste de ne pas rabattre la hiérarchie des emplois sur le mérite scolaire.

Comme le souligne Michael Sandel, la société serait plus bienveillante si on réalisait le poids du hasard ou de ce que l’on ne contrôle pas dans ce qui nous arrive, on serait plus solidaire avec ceux qui ont eu moins de chance… Remettre le mérite à sa place donc, et ne pas oublier que la justice passe autant, sinon plus, par l’égalité à l’école et dans la vie que par l’improbable égalité des chances…

Marie Duru-Bellat, Professeure des universités émérite en sociologie, Observatoire sociologique du changement, Sciences Po

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
21 mai 2021 0 comments
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Les avocats de M5-RFP lors de la conférence de presse
Politique

Alifa Habib Koné, avocat du M5 : « il existe au moins 10 raisons pour annuler le décret de nomination des membres du CNT »

by Sahel Tribune 21 mai 2021
written by Sahel Tribune 3 minutes read

Les avocats du Mouvement du 5-Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ont tenu une conférence de presse, ce jeudi 20 mai 2021. La plainte introduite par le M5-RFP pour la dissolution du Conseil national de la Transition était au menu des échanges. Le Comité stratégique du mouvement a aussi saisi l’occasion pour clarifier les démarches en cours pour son intégration dans le gouvernement Ouane II.

« Le décret de nomination des membres du CNT ne doit pas rester dans l’arsenal juridique malien », a plaidé Alifa Habib Koné, avocat du Mouvement du 5-Juin. « Il s’agit d’un texte juridique qui ne fait pas honneur au Mali », a insisté l’avocat spécialisé en droit administratif. Aux dires de Me Koné, le décret incriminé comporte « trop d’irrégularités». « Il existe au moins 10 raisons pour annuler le décret de nomination des membres du CNT », a assuré le conférencier.

D’abord, le principe de légalité, a expliqué Me Koné, voudrait, en l’espèce, que le décret le plus récent soit conforme aux textes antérieurs. Or, ajoute l’avocat, le quatrième décret du président Bah N’Daw viole trois décrets précédents sur le CNT. Deuxième élément pouvant justifier l’annulation du décret de nomination : le principe de nomination-désignation a été aussi violé. En droit administratif, explique l’avocat, ce principe veut que celui qui nomme ne désigne pas. C’est dans cet esprit que les précédents décrets ont été pris. Cependant, le dernier décret a nommé des personnes désignées par aucune des organisations précédemment identifiées.

Plus grave, a exposé l’avocat, le décret sur les critères pour être membre du CNT a posé la question de la moralité et de la nationalité. Pourtant, relève Me Koné, des personnes ont été nommées sans qu’elles ne soient « demandeurs ». « Comment a-t-on pu attester de leur nationalité étant donné que ces personnes n’ont fourni aucun dossier préalable ? », s’interroge l’avocat.

 Une plainte déposée

Depuis le 16 janvier 2021, la Cour Suprême a été saisie pour l’annulation du décret de nomination des membres du CNT. Selon Me Abderrahmane Diallo, le second avocat chargé du dossier, le processus judiciaire suit normalement son cours.« Nous avons fini d’écrire, la partie adverse a aussi fini d’écrire, un juge a été saisi. On attend », a tranché Diallo, mettant fin aux nombreuses questions sur la date de l’examen du dossier à la Cour Suprême.

Le M5 dans le gouvernement Ouane ?

Présents en nombre, les leaders du M5- RFP ont fait le point des démarches en cours pour leur intégration dans leur gouvernement. Pour l’instant, a indiqué Me MountagaTall, le M5 n’a pas encore pris la décision d’entrer dans le gouvernement. « Les autorités de la transition ont plusieurs fois trahi le M5 », a dénoncé Konimba Sidibé. Si nous devons rentrer dans le gouvernement, a clarifié Mme Sy KadiatouSow, nous devons avoir la garantie que nos mesures présentées au Chef de l’Etat seront appliquées. « Sinon, il ne sert à rien d’entrer dans le gouvernement si on ne peut rien y changer ». Prenant la parole, Choguel K. Maïga annonce la célébration de la date anniversaire du M5, le vendredi 4 juin prochain sur le Boulevard de l’indépendance. Là où tout avait commencé.

Mamadou TOGOLA

Source: maliweb.net

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