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Dégradation de la biodiversité
Planète

Environnement : face à la dégradation croissante, la conservation ne suffit plus. Rapport

by Chiencoro 5 juin 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

Les terres agricoles, les forêts, les prairies et les savanes, les montagnes, les zones urbaines, les eaux douces et les océans, etc., constituent des écosystèmes nécessitant une restauration urgente. Des ressources naturelles victimes d’une surexploitation de l’homme. Le PNUE et la FAO exhortent l’implication de toutes les parties prenantes pour relever le défi.

Le nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), intitulé « Devenons la #GénérationRestauration : la restauration des écosystèmes pour les personnes, la nature et le climat », fait la « synthèse des preuves de l’état de dégradation des écosystèmes de la planète et détaille les avantages économiques, environnementaux et sociaux que la restauration peut apporter ».

« Des gains considérables »

Pour ses besoins, l’humanité utilise environ 1,6 fois « la quantité de services que la nature peut fournir durablement ». Face à une telle situation, les deux organisations onusiennes estiment que les efforts de conservation ne suffisent plus à « empêcher l’effondrement des écosystèmes à grande échelle et la perte de biodiversité ». Elles invitent à s’intéresser également à la restauration des écosystèmes. Un processus visant à arrêter et à renverser la dégradation. En conséquence, à assainir l’air et l’eau, à atténuer les phénomènes météorologiques extrêmes, à améliorer la santé humaine et à rétablir la biodiversité. Selon leur nouveau rapport, l’humanité pourrait utiliser près de 200 milliards de dollars des États-Unis par an d’ici-2030 dans ce processus de restauration des écosystèmes terrestres.


Parc National de Mohéli

« La dégradation a déjà des effets négatifs sur le bien-être d’environ 3,2 milliards de personnes, soit 40 % de la population mondiale », ont souligné la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, et le directeur général de la FAO, QU Dongyu, dans la préface du rapport. Et d’ajouter : « Chaque année, nous perdons des services écosystémiques représentant plus de 10 % de notre production économique mondiale ».

« Des gains considérables se feront sentir » si nous inversons ces tendances. Et chaque investissement dans ce processus de restauration génère des avantages économiques considérables, indique le même rapport. Cette restauration doit permettre de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C comme s’est fixé comme objectif l’Accord de Paris.

Restaurer au moins un milliard d’hectares de terres

Le plein succès de ce processus de restauration passe par une implication réelle non seulement des entreprises, des associations, mais aussi des gouvernements. « Ce rapport explique pourquoi nous devons tous mettre notre poids dans la balance pour soutenir un effort de restauration global », ont déclaré Inger Andersen et QU Dongyu, dans la préface du rapport.

Le monde est donc invité à tenir son engagement de restaurer au moins un milliard d’hectares de terres dégradées, soit une superficie équivalente à celle de la Chine, au cours de la prochaine décennie.

F. Togola

5 juin 2021 0 comments
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Crise humanitaire au Tchad
Sécurité

Tchad : plus de cinq millions de personnes en situation d’urgence humanitaire

by Chiencoro 5 juin 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

À la crise sécuritaire au Tchad s’est greffée depuis une année la crise sanitaire liée à la covid-19 ainsi que d’autres maladies saisonnières. À celles-ci s’ajoutent les catastrophes naturelles. La conséquence de toutes ces crises : l’aggravation des crises humanitaires et les déplacements des populations.

En avril 2021, le président Idriss Déby Itno a succombé à ses blessures après avoir reçu une balle au front. Face à la recrudescence de la crise sécuritaire, comme à ses habitudes, le maréchal du Tchad a pris la tête de ses troupes contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui menaçait de mettre Ndjamena, la capitale, à sac. Depuis la disparition du chef de l’État, un Conseil militaire de transition a été mis en place, dirigé par le fils du défunt président, Mahamat Idriss Déby.

Comme la quasi-totalité des pays composant le G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Tchad), ce pays de l’Afrique centrale mène une lutte implacable contre des groupes terroristes qui menacent l’intégrité du territoire. Une situation qui ne peut qu’entrainer de graves crises humanitaires dans ces pays.

« Sauver la vie et la dignité de millions de personnes »

Selon Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), près de 4,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire au Tchad. « Plus de 4 millions d’enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes ou allaitantes ont besoin d’une assistance nutritionnelle cette année. Et 1,7 million de personnes n’ont pas d’accès régulier à des services de santé », indiquent les Nations Unies.

Alors que les besoins augmentent, « le financement des donateurs est nettement insuffisant », déplore le porte-parole d’OCHA. Le vendredi 4 juin dernier, les Nations Unies et le gouvernement tchadien ont lancé un plan de réponse humanitaire d’un montant de 617 millions de dollars afin d’apporter « une aide humanitaire à 4 millions de personnes parmi les 5,5 millions qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence ». Cet appui permettra d’assister les personnes dans le besoin en matière de nourriture et de nutrition, de services de santé, d’abris, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi qu’en matière d’éducation de base pour les enfants.

« Avec de l’argent, et avec un accès, l’ONU et les partenaires humanitaires peuvent immédiatement aider à sauver la vie et la dignité de millions de personnes affectées au Tchad », a déclaréM. Laerke.

Fousseni Togola

5 juin 2021 0 comments
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Consulat général du Mali à Paris
Actu

Diplomatie : après les casses à Paris, le Consulat général du Mali annonce la reprise de ses activités

by Chiencoro 4 juin 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

À Paris, le Consulat général du Mali s’apprête à reprendre ses activités, lundi 7 juin 2021. Une réouverture qui intervient après plus de trois mois de suspension des activités en raison d’une attaque violente qui avait ciblé les locaux de cette structure diplomatique.

La destruction de la baie vitrée, de la porte d’entrée principale, de deux fenêtres, du saccage des véhicules et de deux caméras de vidéosurveillance ainsi que du Hall principal et de la salle des machines, voilà le bilan de l’attaque violente contre le Consulat général du Mali à Paris. Une attaque perpétrée, vendredi 19 février 2021, par un groupe d’activistes dénommé « anti-NINA ». Une situation née de l’opposition des Maliens de France au « rattachement entre la carte NINA et le passeport biométrique ».

Comité de réflexion

À la suite de cette manifestation, une vingtaine de personnes avaient été interpelées et des enquêtes sont ouvertes. Elle avait entraîné également la suspension des activités au sein de cette structure diplomatique du Mali à Paris.

Dans un communiqué du 20 février 2021, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali rassurait de la reprise des activités « dès que les conditions seront réunies ». Le 12 mai dernier, l’ambassade du Mali en France indiquait la mise en place d’un « Comité de réflexion sur la problématique du NINA ». Selon ses précisions, ce Comité est composé des représentants de la Mission diplomatique et consulaire et des responsables politiques, associatifs, religieux et culturels du Mali en France.

« Trouver une issue à la problématique du NINA »

À l’issue des travaux de ce Comité, mardi 11 mai dernier, « des avancées notoires, notamment sur les questions de la séparation du NINA des pièces pour l’obtention du passeport, de la correction des erreurs, de la rectification des données des “jeunes mineurs” et de la réouverture du Consulat général du Mali à Paris » ont été enregistrées. La reprise des activités a alors été annoncée pour le 7 juin prochain.

Pour la reprise des activités au sein du Consulat général du Mali à Paris, l’ambassade du Mali en France indique que l’accès à la structure se « fera exclusivement sur rendez-vous » via l’adresse www.consultatdumalienfrance.fr (rubrique rendez-vous). En raison de la crise sanitaire liée à la covid-19, le port du masque, l’observation des gestes barrières et le respect des mesures de distanciation physique, seront une obligation.

Toutefois, les Maliens de Paris sont rassurés que « les démarches participatives à l’origine de ces résultats se poursuivront pour mobiliser les efforts et suivre les dossiers auprès des autorités compétentes maliennes en vue de trouver une issue à la problématique du NINA ».

Fousseni Togola

4 juin 2021 0 comments
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Emmanuel Macron lors de la conference de presse du mardi 16 fevrier 2021
Sécurité

Suspension des opérations militaires conjointes : la France entre cynisme et déni d’assistance

by Sahel Tribune 4 juin 2021
written by Sahel Tribune 3 minutes read

À quel jeu joue la France au Mali ? Pourrait-on légitimement se demander. Entre cynisme et opportunisme et déni d’assistance, le masque de la France n’est plus loin de tomber au Mali. Sinon comment comprendre que la décision de suspension des opérations militaires conjointes que la France et le Mali menaient pour lutter contre le terrorisme dans la zone des trois frontières soit annoncée par le représentant diplomatique français sans que celui-ci ne soit à même de donner, ne serait-ce qu’un petit bout de papier officiel en guise de preuve ? Y aurait-il un manque de rigueur dans la conduite des affaires diplomatiques ou serait-ce simplement la preuve d’un mépris pour les autorités de la Transition ?

Des rumeurs

En tout état de cause, cette supposée décision de suspension est bien loin d’arriver à point nommé pour qui connaît et comprend l’étendue et les conséquences sécuritaires de la crise malienne. Sous prétexte d’une démarcation vis-à-vis des autorités de la Transition pour des jugements de valeur dont la prise en compte ne favoriserait nullement la stabilité du Mali ainsi que la cohésion de ses forces de défense et de sécurité.

Le cas récent du Tchad n’est-il pas riche en enseignements pour que la France soit plus compréhensive face à celui du Mali ?

Manifestement, l’intention de la France d’induire les autorités maliennes en erreur ne semble plus faire de doute tant elle s’obstine à entretenir la rumeur sur un sujet aussi sensible et important que cette suspension annoncée. Par-delà les démarches de l’Ambassadeur de France au Mali, M. Joël Meyer, d’ailleurs non appuyées de courrier officiel, d’autres voix officieuses de la France, certainement émises à dessein, font croire à une suspension des opérations militaires conjointes sur le terrain entre les forces maliennes et françaises, intervenant par excellence dans les zones les plus sensibles du théâtre des opérations.

Clarifier sa position

Comme le dit si bien un adage, « c’est dans les moments difficiles que l’on reconnaît ses vrais amis ». À l’analyse, un fait demeure constant. C’est bien la volonté de la France d’entretenir la rumeur dans le but de pousser les autorités maliennes à se prononcer publiquement sans document officiel de suspension. Plus grave, et à éviter à tout prix, c’est la prétention de la France de se tenir « prête » pour d’éventuelles urgences contrairement à l’esprit de planification et de coordination pour le succès de toute opération militaire.  

À l’impossible nul n’étant tenu, le Mali saura néanmoins se relever et faire face à son destin devant l’histoire, quitte à bénéficier de l’accompagnement militaire d’autres partenaires stratégiques. Bien que nous n’en soyons pas à ce niveau pour l’instant, cette option pourrait bien être envisageable, comme le désire d’ailleurs une bonne frange de la population malienne.

L’heure de vérité semble donc sonner pour la France qui doit plus que jamais clarifier sa position face au Mali.

Correspondance particulière

4 juin 2021 0 comments
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Féminicide
Opinion

Féminicide : à l’origine d’un mot pour mieux prévenir les drames

by Sahel Tribune 3 juin 2021
written by Sahel Tribune 8 minutes read

À Mérignac, à Hayange, l’actualité nous rappelle tous les jours ou presque le drame du féminicide, dont ont été victimes au moins 90 femmes en France pour la seule année 2020. Si le terme s’est aujourd’hui fait une place dans le débat public, pour qualifier des meurtres de femmes parce qu’elles sont femmes, il a mis du temps à s’imposer.

Le mot féminicide est entré pour la première fois dans un dictionnaire français, Le Petit Robert, en 2015, et a été hissé sur le podium de la lexicographie en 2019, devenant le mot de l’année, mais la réalité qu’il décrit ne date pas du XXIᵉ siècle.

Pendant des siècles, il a été occulté par les termes « crime passionnel », « drame de la séparation », « tragédie conjugale » ou encore « drame de la jalousie », autant d’expressions qui ont contribué à dédouaner les auteurs de crime et à ignorer que l’immense majorité des victimes étaient des femmes.

Vocable vagabond

La première apparition du mot féminicide reste incertaine. Il semble bien que le terme a été utilisé pour la première fois dans la seconde moitié du XIXe siècle. Dans Le Monde illustré, journal hebdomadaire, évoquant aussi bien l’explosion d’une mine de charbon que le quotidien d’un pêcheur à la ligne, Jules Lecomte, en février 1863, lance une formule neuve : le « lacet féminicide », suggérant que les femmes mettent la corde au cou des hommes, les bridant, les corsetant et les dominant. Une acception complètement à l’opposé de la définition actuelle du mot.

Par la suite, il apparaît, de manière presque inattendue, dans des périodiques. Ainsi, Le Rappel, dans une livraison du 31 octobre 1887, évoque les « fusillades conjugales et le féminicide », mais ici, si le mot est bien associé à la violence, il désigne une femme qui tire au revolver sur une autre femme avant de retourner l’arme contre elle. Il est difficile ensuite de suivre le cheminement du féminicide qui n’est pas alors une notion mais un vocable vagabond.

Très proche, le femmicide est lui attesté dès le début du XVIIe siècle dans une pièce de théâtre due à Paul Scarron, Jodelet souffleté ou les Trois Dorothée, joué pour la première fois en 1646 sur la scène du théâtre de l’Hôtel de Bourgogne à Paris. Le texte remanié en 1652 porte désormais comme titre Le Jodelet duelliste. Il s’agit d’une comédie. Le valet Jodelet dit à Don Félix, dès la scène I de l’acte I : « Là vos yeux travaillant à faire femmicide ». Le personnage rêve, comme un homme possessif, de brutaliser une femme.

Le femminicide s’apparente ici aussi au burlesque. Avec une double consonne le mot se retrouve encore au début du XIXe siècle sous la plume de Frédéric Soulié et Léo Lespès dans l’épilogue du Veau d’Or, publié dans la seconde moitié du XIXe siecle, puis finit par disparaître.

L’« uxoricide » ou le meurtre de l’un des époux

Quant au féminicide, il n’est pas loin de connaître le même sort. Dans une feuille confidentielle, Le Parti ouvrier, daté du 6 octobre 1888, on peut lire : « Fou-homicide – il faudrait dire féminicide ». L’auteur veut dire qu’il serait préférable d’utiliser fou-féminicide plutôt que fou-homicide.

Dix ans plus tard, La Petite Presse du 4 juillet 1899 parle d’un orateur féminicide se livrant à un véritable réquisitoire contre les femmes. L’idée de violence physique n’est pas automatique. C’est ainsi que Hubertine Auclert, la suffragiste qui montait presque « toute seule à l’assaut des préjugés », condamne, dans Le Radical daté du 17 novembre 1902, un projet de loi concernant le divorce, qu’elle qualifie de « loi féminicide ». Mot sans date certifiée de baptême, féminicide disparaît pratiquement à partir du début du XXe siècle et ne désigne pas le meurtre d’une femme par son mari.

Il est vrai que du côté des juristes, un autre mot, dont l’usage n’est pas systématique, désigne depuis le XVIIe siècle certains crimes dans la sphère conjugale : uxoricide (du latin uxor, uxoris, épouse). Dans un livre, traduit de l’allemand, Sur la noblesse et excellence du sexe féminin (Heinrich Cornelius Agrrippa von Nettesheim, 1537), un passage concerne les époux qui tuent leur femme.

Pierre François Muyart de Vauglans, un des juristes les plus importants de la fin du XVIIIᵉ siècle, lui consacre un développement dans Les Lois criminelles de France dans leur ordre naturel, publié en 1780. Il cite Étienne V, pape du VIIe siècle qui se désole de l’atrocité des conséquences du crime d’uxoricide et exige l’expiation du mari pendant tout le reste de son existence.

« Inacceptables attentats contre la personne humaine »

Au lendemain de la Révolution française et de la codification napoléonienne, l’uxoricide ne figure pas dans le code pénal. Cependant on le retrouve dans certains traités et articles spécialisés, mais il semble désuet, promis à une extinction rapide, même s’il apparaît sous la plume de César Lombroso, criminologiste italien, inventeur du « criminel-né », en 1887. Il ne désigne plus seulement le meurtre de la femme mariée, mais, indifféremment, celui de l’un des époux.

Quant au féminicide, il resurgit beaucoup plus tard, en 1976, lors de la tenue, du 4 au 8 mars, à Bruxelles, du Tribunal international des crimes contre les femmes. Simone de Beauvoir n’a pu faire le déplacement mais a envoyé un texte dénonçant les « inacceptables attentats contre la personne humaine ».

Vingt-six pays sont représentés et des journalistes en rendent compte. Un article de Ouest-France souligne : « À cette occasion est apparu un nouveau mot, féminicide » (numéro daté du 5 mars 1976). L’anthropologue Diana Russel, qui l’utilise pour la première fois en public, a confié qu’elle l’avait découvert en 1974, apprenant que la romancière américaine Carol Orlock préparait un livre qu’elle allait intituler ainsi.

Outil de qualification juridique

Le mot fémicide quant à lui apparaît en 1992 dans un ouvrage collectif non traduit en français, Femicide : The Politics of Women Killing dirigé par Diana Russell, Jill Radford et Jane Caputi. Le livre recense les meurtres commis contre des femmes en raison de leur sexe et met en lumière l’existence d’un « continuum des violences masculines contre les femmes » dont le point ultime est la mise à mort.

Si le mot ne fit pas l’effet d’une déflagration, il chemina à un rythme inégal en fonction des aires culturelles et politiques. C’est au Mexique, au début des années 2000, sous l’impulsion de l’anthropologue Marcela Lagarde y de los Rios, que le mot prend de l’épaisseur dans le contexte du pays et particulièrement à propos des assassinats de masse à Ciudad Juárez. À la tête d’une Commission d’enquête parlementaire, elle traduit le mot en espagnol : feminicidio.

L’intention est d’opérer une distinction avec homicide et d’en faire un outil spécifique de qualification juridique. C’est alors une manière de reconnaître leur particularité et de souligner l’impunité des auteurs. En Amérique latine, coexistent les deux termes – féminicidio et femicidio –, comme le souligne Ana Carcedo qui a coordonné une vaste enquête sur les meurtres de femmes en Amérique centrale de 2000 à 2006. Le mot est alors largement utilisé par les féministes sur tout le continent, puis par les diverses agences gouvernementales et internationales.

Ainsi l’Organisation des Nations unies, plus exactement l’Assemblée générale, avait émis le vœu de définir précisément les violences à l’égard des femmes. Il faut attendre la création de l’ONU femmes en 2010 pour que deux ans plus tard le terme de féminicide soit adopté.

Faire advenir une prise de conscience collective

De manière emblématique, le 12 mars 2013, Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, devenue directrice exécutive de l’ONU Femmes, prononce un discours important. À son auditoire, elle indique :

« Nous sommes ici pour discuter de la plus extrême manifestation de violence à l’égard des femmes : les meurtres motivés par des préjugés basés sur le genre, également appelés “fémicides”. Nous sommes ici pour discuter des meurtres de femmes commis simplement parce qu’elles sont des femmes. »

Pour l’ONU comme pour l’OMS, le féminicide ou le fémicide, est un concept-outil permettant de sensibiliser l’opinion publique internationale et de faire advenir une prise de conscience collective.

Celle-ci vient à la faveur de la vague #MeToo à l’automne 2017 à la suite de l’affaire Weinstein qui secoue le milieu cinématographique hollywoodien. Les « briseuses de silence » livrent de courts témoignages sur les réseaux sociaux témoignant des regards, des viols, des agressions, des brimades, des injures… La réalité massive d’un phénomène social d’ampleur planétaire explose aux yeux et aux oreilles de tous.

Les médias s’en font l’écho, l’opinion publique s’en empare. Le seuil de l’inacceptable est franchi. Il prend d’abord la forme d’une comptabilité macabre, égrainée sur les réseaux sociaux, à la radio ou dans les journaux, des femmes tuées sous les coups de leur conjoint, forme ultime de la domination masculine. Désormais, elles ont un nom et un visage, elles s’appellent Alexia Daval, Marie Trintignant, Magali Blandin ou Chahinez Boutaa Daoud à Mérignac en mai 2021. Victimes d’un crime de propriétaire et de défaillances de la société, incapable de les protéger.

Lydie Bodiou, Maîtresse de conférence en histoire ancienne, Université de Poitiers et Frederic Chauvaud, Professeur d’Histoire contemporaine, Université de Poitiers

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation
3 juin 2021 0 comments
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Ces images ne montrent pas l'effet d'un soi-disant produit chimique introduit au Mali
Les démystificateurs du Sahel

#FactCheck: ces images ne montrent pas des victimes d’un produit toxique au Mali

by Chiencoro 2 juin 2021
written by Chiencoro 2 minutes read

Depuis plusieurs jours, un enregistrement vocal accompagnant deux images vole la vedette dans des groupes WhatsApp au Mali. Ces images faisant croire les effets d’un soi-disant produit toxique introduit sur le marché malien sont hors contexte.

« Depuis le vendredi, une quantité importante d’un produit toxique, ressemblant à du sucre, a été importée dans notre pays. Cette poudre contient un produit chimique nuisible à la santé humaine et peut conduire à la mort si elle atteint notre organisme », explique-t-on dans un message vocal accompagnant deux images partagées dans plusieurs groupes WhatsApp au Mali, depuis le week-end dernier. Des images montrant d’une part plusieurs corps disposés côte à côte, et d’autre part, un enfant avec la bouche boursouflée et remplie de pustules.

Infection buccale
Un enfant souffrant d’une infection buccale pris comme victime d’un soi-disant produit toxique sur le marché malien. Cette image est détournée de son contexte.

« Infection buccale due au papillomavirus »

Sur l’image ci-dessus on peut lire ce message sous forme de mise en garde : « Faites attention au sucre en poudre que vous consommez ces derniers temps-ci. Des individus mal intentionnés ont mis sur le marché un sucre mortel dont la composition exclusivement chimique contient des produits toxiques. » L’auteur du même message poursuit : « La source est découverte mais plus de 50 tonnes de ce poison sont déjà libérés sur le marché ». On retrouve le même message sur ce site, depuis 2013.

Selon une vérification de Agence France Presse (AFP), l’enfant sur la photo souffre d’une « infection buccale due au papillomavirus ».

L’auteur de l’enregistrement vocal indique que l’information a été donnée par la Radio France internationale (RFI), sans préciser l’émission ni le jour où la diffusion a été faite. Sauf que nous n’avons trouvé aucune publication de ce média français à ce sujet.

Des images détournées

A travers des recherches d’image inversée, nous avons retrouvé la même image montrant des corps sans vie disposés côte à côte sur plusieurs pages Facebook comme ici ou là ou encore ici. Toutes ces images font référence au Nigéria. Cette page donne plus de précisions : « Des photos des funérailles de 40 morts ont été organisées dans la ville de Ngaski dans l’État de Kebbi ». Des personnes décédées à la suite d’un « accident de bateau », précise la même source.

Toutes ces images ont été détournées de leur contexte pour faire croire une complicité contre le Mali à un moment où plusieurs manifestations ont eu lieu pour demander le départ de la France.

Fousseni Togola


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2 juin 2021 0 comments
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Le president francais Emmanuel Macron assiste depuis lElysee a Paris au sommet sur le climat organise par visioconference le 22 avril 2021
Politique

Situation politique au Mali : de quoi la France a-t-elle peur ?

by Chiencoro 2 juin 2021
written by Chiencoro 4 minutes read

Depuis le coup de force au Mali, le 24 mai 2021, ayant conduit à la démission du président et du Premier ministre de Transition, le 26 mai, le président français, Emmanuel Macron multiplie les sorties sur la situation politico-sécuritaire dans ce pays. Il va jusqu’à menacer de se retirer de ce territoire si jamais les nouvelles autorités doivent céder face à « l’islamisme radical ».

Juste après l’arrestation de Bah N’daw et Moctar Ouane par le colonel Assimi Goïta et ses hommes, la France a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) sur le Mali. Une réunion qui s’est tenue à huis clos, le mercredi 26 mai. Une rencontre à la suite de laquelle le Conseil de sécurité a condamné l’arrestation du président et du Premier ministre de Transition et a appelé à leur libération tout en demandant le retour des militaires dans leurs casernes et la reprise immédiate de la transition menée par des civils.

« Au Tchad, les choses sont claires »

La même semaine, dimanche 30 mai, les chefs d’État des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis à Accra, au Ghana, sur la même situation politique. À part la suspension du Mali des institutions de l’organisation, aucune autre sanction n’a été prise contre le Mali par cette organisation régionale.

A s’en tenir à la France, la communauté internationale ainsi que la Cédéao iront au-delà des simples condamnations. L’ex-colonisateur n’arriverait pas à digérer ce nouveau coup de force qu’elle a appelé « un coup d’État dans un coup d’État ». Chose qu’elle a jugée « inacceptable ». Elle menaçait même de prendre des sanctions ciblées et de se retirer du Mali.

Au Journal de dimanche (JDD), le 31 mai dernier, le locataire de l’Élysée confiait : « [ndlr] Je ne resterais pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». Et d’être on ne peut plus clair quant à la tentation à l’islamisme radical : « L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie ! Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai ». Selon ses précisions dans les colonnes du JDD, s’il soutient la transition militaire au Tchad, c’est parce que les cas sont différents. « Au Tchad, les choses sont claires. Nous venons au secours et en soutien d’un État souverain pour qu’il ne soit pas déstabilisé ou envahi par des groupements rebelles et armés. Mais nous demandons la transition et l’inclusivité politique », a-t-il précisé.

Cette situation tchadienne est-elle vraiment différente du cas malien ? Pourquoi autant d’inquiétudes du côté de la France pour cette transition dirigée par un militaire au Mali ? La France voit-elle des intérêts menacés ?

Une peur justifiable ?

Depuis ce coup de force du 24 mai, des regroupements ont eu lieu dans la capitale malienne ainsi que dans certaines régions pour appeler la Russie au secours et demander le départ des troupes françaises du Mali. Des mouvements qui viennent donner plus de force aux mouvements de protestation, déjà existants, contre la politique de la France au Mali, notamment le mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts », qui demande depuis un certain temps une coopération avec la Russie. Un mouvement auquel appartient Adama Diarra alias Ben le cerveau, membre du Conseil National de Transition (CNT). Les putschistes, actuellement au pouvoir, sont également considérés comme des hommes très proches de la Russie.

La montée en puissance de ces mouvements opposés à la présence militaire française sur le sol malien pourrait bien servir de justificatif aux réactions du président Emmanuel Macron. À ce titre, il conviendrait de se demander pourquoi ce pays a si peur de perdre le Mali. En menaçant de quitter ce pays de son gré, le locataire de l’Élysée oublierait-il que c’est le Mali qui lui a fait appel ? N’avait-il pas fait comprendre que le départ de la France se ferait à la demande des autorités maliennes qui lui ont fait appel ? D’ailleurs, le sommet de clarification de Pau, en janvier 2020, n’avait d’autres objectifs que de consulter les dirigeants des pays du sahel sur la poursuite de cette opération militaire française dans la région.

À travers ces réactions émotives, la France risque de fortifier les plus récalcitrants contre sa politique au Mali voire au sahel. En un mot, la France aurait des intérêts sur le sol malien dont elle a peur de perdre.

Fousseni Togola

Source: maliweb.net

2 juin 2021 1 comment
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