Près d’un mois après le coup d’État contre le président Roch Marc Christian Kaboré, les nouvelles autorités du Burkina Faso suspendent l’exportation des céréales de leur pays. (Communiqué)
« Il est porté à la connaissance des populations et des commerçants que l’exportation de la farine de céréales (mil, maïs, sorgho) est suspendue sur toute l’étendue du territoire national », lit-on dans un communiqué du ministère burkinabè du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des petites et moyennes entreprises.
Dans ce communiqué en date du 23 février 2022, les autorités burkinabè de la transition préviennent que tous les contrevenants à cette décision de suspension des exportations s’exposent à des sanctions.
Avec 4,063 millions de tonnes de céréales produites durant la campagne agricole 2017-2018, le Burkina Faso est l’un des grands producteurs céréaliers en Afrique, après le Mali et le Niger. Pour dire que cette suspension, qui survient après celle du Mali, ne sera pas sans impacts sur les autres pays de la région.
Crainte d’insécurité alimentaire ?
Bien qu’épargné jusqu’ici des sanctions économiques et financières de la Cédéao après le coup d’État du 24 janvier dernier, le Burkina Faso craint quand même une crise alimentaire due à des phénomènes comme les inondations, les impacts de la crise sécuritaire et les conditions climatiques défavorables.
Ces phénomènes ont impacté la précédente campagne agricole : près de 52 000 hectares ont été touchés par les conditions climatiques défavorables. Le gouvernement déchu avait tiré sur la sonnette d’alarme en indiquant que si rien n’est fait, d’ici juin, juillet et août 2022, 2 632 000 personnes seront dans une situation de vulnérabilité.
Cette situation aurait motivé cette décision de suspension des importations de céréales. Un geste à travers lequel, on pourrait dire que les autorités burkinabè de la transition marchent sur les traces de leurs homologues maliens.
En effet, en décembre 2021, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a interdit l’exportation du riz, du maïs, du tourteau et des grains de coton, du mil et du sorgho afin de « sécuriser le ravitaillement des marchés nationaux en produits issus de l’agriculture locale ». Le Mali est encore sous sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa contrairement au Burkina Faso.
Chiencoro Diarra
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