Du 4 au 7 décembre 2025, le Palais de la Culture de Bamako abritera la première édition du Festival International des Femmes (FESTI-FEM), placé sous le thème : « Femme, pilier de la paix et gardienne des valeurs socio-culturelles. » Dans les colonnes de Sahel kunafoni, sa promotrice, Assetou Traoré, présidente de l’association CIRA Charity, revient sur la genèse, les ambitions et les valeurs de ce rendez-vous culturel et citoyen.
Vous êtes la Présidente de Cira Charity. Parlez-nous de cette association.
Je suis la présidente de l’association CIRA Charity, une structure dédiée à l’aide et au soutien des enfants démunis ainsi que des femmes en situation de vulnérabilité.
À travers CIRA Charity, je mène depuis plusieurs années des actions sociales et culturelles pour renforcer la solidarité, promouvoir la dignité et encourager l’autonomie des femmes.
C’est dans cette dynamique qu’est né le Festival International des Femmes (FESTI-FEM), un espace d’expression, de partage et de valorisation du rôle de la femme dans la société.
Comment est née l’idée du FESTI-FEM et quel message souhaitez-vous porter à travers cette première édition ?
Le FESTI-FEM est né d’une réflexion sur la place et le rôle de la femme dans notre société, à une époque où l’on constate une perte progressive de certaines valeurs fondamentales.
Nous avons voulu utiliser la culture comme un outil de sensibilisation et d’orientation, afin d’amener la femme à reprendre toute sa place dans la construction sociale. Ce festival est aussi une manière de valoriser la femme malienne dans toute sa diversité et sa puissance créatrice.
À travers cette première édition, nous souhaitons porter un message fort : la femme, actrice de changement, pilier de la paix et gardienne de nos valeurs culturelles.
Pourquoi avoir choisi le thème « Femme, pilier de la paix et gardienne des valeurs socio-culturelles » ?
Ce thème traduit notre conviction que la paix durable ne peut se construire sans la participation active des femmes. Dans nos sociétés, elles sont les gardiennes des traditions, les éducatrices des générations et les médiatrices naturelles lors des crises. En plaçant les femmes au cœur de la réflexion, nous rappelons que la paix commence dans le foyer, s’enracine dans la culture et s’épanouit grâce aux femmes.
Le festival s’inscrit dans l’Année de la Culture décrétée par le Président de la transition. Comment la culture peut-elle contribuer à la paix et à la réconciliation ?
La culture est un langage universel capable d’unir au-delà des différences.
Elle favorise le dialogue, la compréhension mutuelle et la valorisation de notre identité commune.
En s’inscrivant dans l’Année de la Culture, le FESTI-FEM mettra en avant l’art, la musique, le théâtre et la parole des femmes comme outils de réconciliation et de reconstruction du tissu social.
En quoi le FESTI-FEM se distingue-t-il des autres événements dédiés aux femmes ?
Le FESTI-FEM se distingue par son ancrage culturel et communautaire, mais aussi par son approche inclusive et panafricaine.
Ce n’est pas un simple événement festif. C’est un mouvement social et un espace d’échanges entre femmes rurales, urbaines, jeunes, artistes et entrepreneures.
Nous voulons faire entendre toutes les voix, même celles souvent oubliées, et créer une plateforme durable pour partager expériences, luttes et réussites.
Quels seront les temps forts de cette première édition ?
Cette première édition, prévue du 4 au 7 décembre 2025 au Palais de la Culture de Bamako, comprendra plusieurs moments clés. Des panels et conférences porteront sur le leadership féminin, la paix, la culture et l’innovation sociale.
Des stands d’exposition mettront en valeur les savoir-faire féminins et l’artisanat local.
Des concerts, des défilés de mode et des représentations artistiques célébreront les talents féminins. Enfin, le FESTI-FEM Challenge mettra en lumière des jeunes femmes porteuses d’idées novatrices.
Nos objectifs sont de renforcer la visibilité des femmes, de créer un réseau solidaire et de faire de la culture un levier de transformation sociale.
Quels défis avez-vous rencontrés en tant que femme leader ?
Les principaux défis ont concerné le financement, la logistique et la mobilisation des partenaires. Être une femme leader dans un environnement encore marqué par les inégalités de genre exige beaucoup de persévérance et de conviction.
Mais chaque obstacle surmonté renforce notre détermination à prouver que les femmes peuvent non seulement rêver grand, mais aussi réaliser de grandes choses.
Quel message adressez-vous aux femmes maliennes et africaines ?
Mon message est simple : ayez confiance en vous, croyez en votre potentiel et osez prendre votre place. Les femmes maliennes et africaines portent en elles la force de la terre et la sagesse des traditions. Transformons cette force en actions concrètes pour nos communautés et nos nations. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir de paix, de dignité et de prospérité.
Que souhaitez-vous que les participants retiennent du festival ?
Je souhaite que chacun reparte avec une énergie nouvelle, une fierté d’être acteur du changement et la conviction que chacun peut contribuer à la paix. Que ce festival laisse dans les cœurs un sentiment d’unité, d’espoir et de respect des valeurs africaines.
Envisagez-vous de pérenniser le FESTI-FEM ?
Oui. Le FESTI-FEM est pensé pour devenir un rendez-vous annuel incontournable dédié à la femme africaine. Les prochaines éditions viseront à renforcer le maillage régional et à impliquer davantage de pays africains. Notre ambition est de faire du FESTI-FEM une vitrine du leadership féminin et de la culture africaine au service de la paix.
Propos recueillis par Ibrahim K. Djitteye et Cheickna Coulibaly
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