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Après le drone, le bras de fer : Bamako contre-attaque sur la scène internationale

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La destruction d’un drone malien par l’armée algérienne, le 1er avril 2025, a déclenché une nouvelle crise diplomatique entre Bamako et Alger. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le Mali a annoncé avoir saisi la Cour internationale de justice, accusant l’Algérie d’acte d’agression et de complicité avec des groupes terroristes opérant au Sahel.

Alors que le Sahel brûle, que les peuples se battent pour leur souveraineté, certains régimes préfèrent jouer les pyromanes masqués. C’est le cas de la junte algérienne, dont les actes récents à l’égard du Mali n’ont plus rien d’ambigus : hostilité ouverte, mauvaise foi institutionnalisée, diplomatie du sabotage. Le dernier épisode en date ? La destruction d’un drone malien, en plein vol, par l’armée algérienne. Un acte considéré par Bamako comme une agression pure et simple. Les autorités maliennes ont immédiatement saisi la Cour internationale de Justice. Face au mépris, place au droit.

Mais au-delà de l’incident, c’est l’attitude globale d’Alger qui interpelle. Le Mali, dans un rappel empreint d’amertume, souligne avoir toujours soutenu l’Algérie, y compris dans sa lutte pour l’indépendance. Et voilà comment ce soutien historique est remercié : par des missiles contre des drones achetés à la sueur du peuple malien, et par un silence complice lorsque des attaques terroristes surgissent à la frontière commune.

Trois vérités qui dérangent… et dévoilent

Premièrement, une attaque terroriste malienne, survenue à Tinzawatène en juillet 2024, a été planifiée à quelques encablures de la frontière algérienne. Malgré cela, Alger n’a rien vu. Rien entendu. Rien su. Une cécité géostratégique étonnante pour un pays qui se vante d’être « champion africain de la lutte contre le terrorisme ». À moins que, justement, ce titre soit aujourd’hui devenu ironiquement mérité… à l’envers : champion de l’exportation du chaos.

Deuxièmement, la destruction du drone malien est justifiée par Alger sous le prétexte grotesque d’une « violation de son espace aérien ». Mais comment expliquer alors que les débris de l’engin soient tombés… en territoire malien ? La junte algérienne invente-t-elle désormais des lois de la physique parallèles ? À ce niveau de déni, ce n’est plus de la diplomatie, c’est de la science-fiction.

Troisièmement, lorsque Bamako saisit la Cour internationale, le régime algérien réplique par un communiqué surréaliste, affirmant que la plainte malienne aurait été motivée par une conférence de presse… donnée après le dépôt. Un classique de la diplomatie désorientée : mentir sur le calendrier pour masquer la peur de devoir rendre des comptes.

« Yabé » : le diplomate qui marque contre son propre camp

A la tribune des nations unies, le Premier ministre malien, le général Abdoulaue Maïga, qualifie l’attitude algérienne du ministre algérien des Affaires étrangères de « Yabé » — en référence à l’auto-saboteur notoire qui marque contre son camp. « L’énergumène d’Alger », comme on le surnomme à Bamako, semble en effet plus efficace pour nuire à son propre pays que pour le défendre. Le Mali ne s’étonne donc pas de voir la junte algérienne refuser de reconnaître la compétence de la Cour de La Haye : fuir l’arène, c’est encore le meilleur moyen de ne pas être démasqué.

Un rappel à l’ordre… et une gifle rhétorique

Pour Bamako, il est temps que l’Algérie sorte du double jeu. Le Premier ministre malien, le Général Abdoulaye Maïga, n’y va pas par quatre chemins : « Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. Pour chaque mot de travers, nous réagirons par réciprocité. »

Et dans une ironie cinglante, il invite la junte d’Alger à organiser à Tin Zaouatine un « festival international de l’artifice de l’intelligence humaine », tant les acrobaties mentales nécessaires pour justifier ses actions confinent à l’absurde.

L’Algérie au pied du mur

Alors que le Mali trace sa voie vers la souveraineté, qu’il se bat à la fois contre le terrorisme et l’ingérence étrangère, Alger continue d’agir comme une puissance néocoloniale régionale. Au lieu de jouer son rôle de stabilisateur, le régime militaire préfère jouer aux équilibristes entre duplicité diplomatique, posture victimaire et actes hostiles.

Le message malien est clair : plus jamais ça. La patience a une limite, et cette limite a été franchie. Désormais, c’est par la justice, la réciprocité, et une souveraineté sans concession que le Mali entend répondre.

A.D


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