Le monde est quasiment au bord de l’effondrement en raison des actions incontrôlées de l’homme. La raison destructrice doit redevenir constructrice.
L’homme, le plus raisonnable des créatures. Avec les crises politique, sécuritaire, climatique, sanitaire, n’aurait-il pas perdu le contrôle de la nature ? Le globe terrestre vire de plus en plus au rouge. Pour cause : les actions incontrôlées de l’Homme. Ces actions qui mettent sa propre existence et celle des autres créatures en danger. On se demande finalement : l’homme a-t-il perdu finalement sa faculté de bien juger, de distinguer le bien du mal ?
Rationalité face irrationalité
Certes, la connaissance a permis à l’homme de mieux comprendre la force et les actions « du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent [et à le] rendre comme maître et possesseur de la nature ». Cependant, il reste encore à s’interroger : cette maitrise de la nature n’a-t-elle également pas été un boulevard ouvert à tous les dangers ? La raison qui en est l’instrument principal n’est-elle pas devenue une déraison ?
« Sans égard pour elle-même, la Raison a anéanti jusqu’à la dernière trace sa conscience de soi », expliquent Max Horkheimer et Theodor W. Adorno dans « La dialectique de la raison ». Ces intellectuels allemands concluent à la folie de cette raison qui a pourtant permis à l’homme de dominer la nature.
L’irrationalité a donc pris le pas sur la rationalité. Ce qui explique en grande partie la course aux intérêts personnels au détriment de ceux de la nation, la course effrénée aux plaisirs sensibles conduisant à la corruption à ciel ouvert, au vol à main armée, au trafic des stupéfiants ainsi que des organes humains. L’humain perd de plus en plus son humanisme.
Contrôler ses plaisirs
« Dépouillé de sens et de raison, l’homme devient comme une plante, dépouillé de la raison seule, il se change en une bête sauvage ; mais si, s’appuyant sur la raison, il s’élève au-dessus de l’irrationalité, il devient comme un dieu », lit-on dans « Le Protreptique » de l’intellectuel antique-grec Aristote. À travers cette thèse, on se rend à l’évidence que l’homme est encore au degré intermédiaire, celui de la bestialité.
Dans un rapport publié en octobre 2020 sur la biodiversité et les pandémies, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) indique que « les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de la biodiversité entraînent également le risque de pandémie par leurs impacts sur notre environnement ». Un phénomène qui fait voir combien le rationalisme dont l’humain se glorifie tant a été un véritable obstacle à son épanouissement.
Dans sa quête acharnée d’un « mieux-être », l’Homme a agi sur la nature de façon déraisonnée. Cela engendre du coup une crise planétaire contre laquelle il se débat en retour pour une meilleure résolution.
Fousseni Togola
Cet article a été initialement publié sur le site de Maliweb, sous le titre de « Crises dans le monde : l’humanité a-t-elle perdu un sens ? ». Il a été repris et relu par Sahel Tribune.
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