Alors que Bamako a prononcé son verdict contre les soldats ivoiriens, accusés d’être des « mercenaires », Abidjan essaie de calmer la tension. Dans son traditionnel message à la nation, à l’occasion du Nouvel An, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a rassuré de la libération très prochaine du reste de ses soldats, toujours en détention au Mali. « Les 46 autres soldats regagneront bientôt le sol ivoirien », a-t-il indiqué dans son allocution.
Pourtant, à la veille de ce discours, la justice malienne a annoncé, vendredi 30 décembre 2022, la condamnation de ces 46 militaires ivoiriens à 20 ans de réclusion criminelle.
Ils ont été déclarés coupables d’« attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », selon le procureur général Ladji Sara cité dans un communiqué.
Grâce aux actions diplomatiques, trois soldats femmes ont été libérés en septembre dernier. À l’issue du procès dont le verdict est tombé, le vendredi dernier, elles ont été condamnées à la peine de mort par contumace pour les mêmes motifs que les 46 autres.
Cette condamnation fait rater l’équation de ceux qui avaient vu dans la signature du mémorandum d’accord du 22 décembre 2022, entre la partie malienne et la partie ivoirienne, comme un signe avant-coureur de la fin de la crise ivoiro-malienne. Néanmoins, nombreux étaient désormais les observateurs qui gardaient un grand espoir sur le discours de Nouvel An du président malien de la transition, pour décanter la situation, à travers une grâce présidentielle.
En attendant, les « mercenaires » ivoiriens restent toujours détenus au Mali.
La rédaction
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