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AES : colère après la mort suspecte d’Alino Faso et les sanctions contre Nathalie Yamb

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Lu en direct au 20 h sur l’ORTM, par le ministre malien de la Justice Mamoudou Kassogué, le communiqué de la Confédération des États du Sahel (AES) a pris des allures de réquisitoire. Entre dénonciation du « néocolonialisme judiciaire » et appel à la solidarité panafricaine, un texte qui confirme que la fracture avec l’Europe est désormais politique, idéologique et assumée.

Dans la nuit du lundi au mardi 26 août 2025, à l’heure où les familles maliennes se rassemblent devant la télévision nationale, le 20 h de l’ORTM s’est transformé en tribune. Derrière le pupitre, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, a lu un communiqué au nom de la Confédération des États du Sahel (AES). 

Un réquisitoire contre Bruxelles et Paris

Dans son viseur, l’Union européenne, accusée de sanctions « injustes » contre la militante suisse d’origine camerounaise Nathalie Yamb — interdite de territoire, privée d’avoirs, frappée d’un bannissement aérien. Mais aussi, plus largement, ce que l’AES appelle des « mesures de harcèlement » contre d’autres figures du panafricanisme radical : Kemi Seba, Franklin Nyamsi, Ibrahima Maïga.

Le communiqué ne s’arrête pas là. Il évoque l’ « arrestation illégale », la « séquestration » et la mort suspecte d’Alain Christian Traoré, alias Alino Faso, en Côte d’Ivoire. Une affaire obscure qui, dans la rhétorique de l’AES, devient le symbole d’une répression transnationale contre les voix dissidentes.

Un appel à l’unité panafricaine

Les mots choisis ne laissent pas place à l’ambiguïté : « atteinte grave aux libertés fondamentales », « tentative de museler les voix africaines », « néocolonialisme judiciaire ».

L’affaire pourrait n’être qu’un communiqué parmi d’autres. Mais la lecture en direct au 20 h, par un ministre d’État, en dit long. C’est une stratégie assumée : parler au peuple, inscrire la justice dans la rhétorique de souveraineté qui structure désormais le discours des autorités de la transition sahélienne.

Au-delà de la dénonciation, le texte appelle à la solidarité. Les ministres de la Justice de l’AES se posent en défenseurs des militants panafricanistes, invitent les peuples africains à « renforcer leur unité » et promettent un soutien « indéfectible » à ceux qui combattent « pour l’émancipation totale du continent ».

Le martyre d’Alino Faso et les sanctions contre Yamb deviennent les pierres angulaires d’une Afrique qu’on voudrait faire taire, mais qui se cabre.

Chiencoro Diarra 


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