Home A la Une Vers un apaisement au Sénégal : Des « détenus politiques » retrouvent la liberté

Vers un apaisement au Sénégal : Des « détenus politiques » retrouvent la liberté

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Au cœur d’une crise politique et sociale sans précédent, le Sénégal oscille entre tensions et tentatives d’apaisement. Alors que le président Macky Sall cherche des solutions pour calmer le jeu, l’éventuelle libération d’Ousmane Sonko pourrait marquer un tournant décisif dans cette période trouble.

Dans une atmosphère de mécontentement et de protestations, le Sénégal retient son souffle. Les récents évènements, notamment le report de l’élection présidentielle et les manifestations meurtrières qui ont suivi, ont plongé le pays dans une crise politique sans précédent. Dans cette tourmente, l’amnistie générale proposée par le président Macky Sall, pourrait offrir la possibilité à Ousmane Sonko de retrouver la liberté. Une lueur d’espoir émerge alors que la première vague de détenus est libérée ce jeudi 15 février au Sénégal.

Dans un contexte marqué par le pourrissement du climat sociopolitique au Sénégal, le Président sénégalais a annoncé le 3 février dernier le report des élections présidentielles initialement prévues pour le 25 février prochain. Cette annonce a provoqué des tensions au sein de la classe politique et de la société civile sénégalaises, débouchant sur des manifestations dans les rues de Dakar et plusieurs autres capitales régionales du pays. Pour apaiser ces tensions et tourner la page, le Président Macky Sall semble avoir proposé un « projet de loi d’amnistie générale ». Cette loi pourrait notamment permettre à son opposant, Ousmane Sonko, de recouvrer la liberté.

La contestation du report des élections

En effet, le report de la présidentielle a entraîné de violentes manifestations au Sénégal, au cours desquelles plusieurs manifestants ont perdu la vie. Cette décision a brusquement dégradé le climat sociopolitique dans ce pays, longtemps considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest.

La contestation du report des élections s’explique par la perception de certains acteurs politiques selon laquelle ce report est motivé par des considérations politiques ou des volontés de manipulation du processus électoral. Certains partis politiques ou groupes d’opposition craignent que ce report ne soit utilisé pour préparer politiquement le parti au pouvoir.

Par ailleurs, les électeurs peuvent également être préoccupés par les implications de ce report sur la stabilité politique et socioéconomique du pays, ainsi que sur la légitimité des institutions démocratiques.

Dans ce contexte, il est essentiel que les autorités sénégalaises s’efforcent de garantir la transparence et l’équité du processus électoral, afin de restaurer la confiance de tous les acteurs politiques et citoyens dans le système démocratique. Il est également important de favoriser le dialogue et la concertation entre les différents acteurs politiques afin de résoudre les tensions liées au report des élections et de prévenir toute escalade des tensions sociopolitiques.

Une loi d’amnistie pour apaiser les tensions sociopolitiques

Dans le but d’apaiser les tensions sociopolitiques dans le pays, le Président Macky Sall a proposé une loi d’amnistie générale, permettant ainsi de tourner cette page et d’en écrire une nouvelle.

Cette initiative vise à apaiser la tension sociopolitique née du report de la présidentielle. Elle permet notamment la réconciliation nationale et favorise un climat de paix et de stabilité dans le pays.

La loi d’amnistie générale proposée par le président Sall pourrait concerner une variété de crimes et délits, offrant une chance de pardon à ceux qui ont commis des actes répréhensibles dans le cadre de conflits ou de troubles politiques. Cette mesure pourrait contribuer à tourner la page sur les divisions et les affrontements du passé, et à favoriser une nouvelle dynamique de dialogue et de coopération entre les différents acteurs politiques et sociaux au Sénégal. 

Manifestations meurtrières

Le but ultime de cette initiative est surtout de promouvoir la réconciliation et l’unité nationale, tout en jetant les bases d’une démocratie pacifique et inclusive. Cette loi devrait permettre à son principal opposant et leader de Pastef, Ousmane Sonko (qui croupit en prison depuis juillet 2023), de recouvrer la liberté et peut-être d’être candidat au scrutin présidentiel dont le processus est en cours dans le pays. Mieux, si cette loi est adoptée par le parlement sénégalais, elle pourrait permettre la libération d’autres personnes arrêtées en marge de manifestations dans le pays. Elle devrait aussi concerner des faits plus anciens, comme ceux relatifs aux condamnations des opposants Karim Wade et Khalifa Sall.

En proposant cette loi d’amnistie générale, le président Macky Sall espère créer les conditions nécessaires à un avenir meilleur pour tous les citoyens sénégalais, en favorisant le pardon et la compréhension mutuelle.

Cependant, cette démarche, qui constitue un pas vers l’apaisement, en tout cas, devrait donner la chance à chaque acteur politique de participer à l’élection présidentielle reportée au 15 décembre prochain au Sénégal. Et, cela pourrait ramener le calme dans le pays, surtout après les manifestations meurtrières à la suite de l’annonce du report des élections.

Proposition de loi d’amnistie 

Visiblement, le président Macky, de plus en plus seul, ne semblait pas avoir le choix de prendre une telle initiative d’autant plus que la situation semble se corser pour lui qui tentait un troisième mandat et appuyé par la France, a décidé du report du scrutin présidentiel. Après que certains membres de son gouvernement se sont désolidarisés, Macky Sall vient de perdre encore un allié de taille, le Président béninois, Patrice Talon.

Le président Talon a rejoint la longue liste de ceux qui se désolidarisent de Macky Sall. Selon Talon qui s’est prononcé sur la crise politique sénégalaise face à la presse béninoise et internationale, « ce qui se passe au Sénégal est déplorable ». Ainsi le Béninois n’est plus solidaire de son homologue sénégalais face à ce coup d’État institutionnel, qu’il a condamné avec fermeté. De même, dans une déclaration conjointe, les anciens Présidents du Sénégal (Abdou Diouf et Abdoulaye Wade) se sont exprimés avec gravité et solennité. Les deux prédécesseurs de Macky Sall ont notamment appelé à la préservation de la paix et de la stabilité dans le pays.

Emprisonné depuis presque sept mois, Ousmane Sonko avait été arrêté le 28 juillet 2023. Il est accusé entre autres d’un vol de téléphone appartenant à une femme gendarme. Cette proposition de loi d’amnistie, signe d’une main tendue, pourrait marquer un tournant décisif dans le paysage politique sénégalais.

Bakary Fomba


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