Dans les arcanes du pouvoir malien, une nouvelle ère se profile à l’horizon, marquée par une déclaration audacieuse du président de la transition, le Colonel Assimi Goïta. « Nous avons emprunté une voie de non-retour », a-t-il proclamé devant les forces vives de la Nation, signalant un tournant historique pour le Mali, le Burkina Faso, et le Niger. Un chemin sinueux, semé d’embûches, où la prospérité et la souveraineté se dessinent à l’horizon lointain.
L’histoire du Mali est celle d’un peuple résilient, traversant des épreuves telles que les sanctions draconiennes de la CEDEAO et de l’UEMOA en 2022, ainsi que les tourments du délestage électrique provoqué par la corruption au sein de la société énergie du Mali (EDM-SA) ainsi que l’insécurité qui a caractérisé le pays durant plus d’une décennie. La fierté malienne, toutefois, ne s’est jamais éteinte, nourrie par la maxime : « Mieux vaut la mort que la honte. »
Le colonel Assimi Goïta incarne cette volonté de rédemption nationale. Face à des décennies de honte et de déception, les dirigeants actuels ont osé emprunter des voies audacieuses. Leur vision transcende les accords militaires, les alliances douteuses, pour rétablir l’honneur écorné du Mali, autrefois une fierté africaine. La nation cherche à se libérer des chaînes d’une histoire compromise par des dirigeants corrompus et des compromis néocolonialistes.
Le Mali, aux côtés du Burkina Faso et du Niger, annonce ainsi son retrait historique de la CEDEAO, une décision surprenante, mais cruciale. Dans le grand théâtre des nations, chaque État doit défendre ses intérêts, ériger une forteresse de souveraineté pour équilibrer la balance des échanges internationaux. C’est un acte de courage, une affirmation de respect face aux forces néocoloniales qui cherchent à imposer leur volonté.
Ce retrait n’est pas un repli sur soi, mais une quête de respect et d’équilibre dans les partenariats internationaux. Les nations de l’Alliance des États du Sahel ont compris que la collaboration doit être fondée sur le principe de gagnant-gagnant, non sur une exploitation unilatérale. Les États de l’AES savent qu’ils ne sont pas des « empires dans un empire, » des pays se suffisant à eux-mêmes.
Dans cet éditorial, nous saluons le courage du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour avoir tracé une voie nouvelle. Une voie où la dignité nationale prévaut sur la complaisance. Une ère où l’Afrique de l’Ouest se libère des chaînes qui ont trop longtemps limité sa pleine autonomie. L’audace des dirigeants actuels ouvre un chapitre prometteur pour la région, annonçant une ère où la souveraineté et le respect mutuel éclipsent les ombres du passé.
Bakary Fomba
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