Devant le Conseil national de Transition (CNT), le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a présenté, ce vendredi 30 juillet, son Plan d’action gouvernemental (PAG).
« Le Mali, notre patrie, est semblable à un grand corps malade nécessitant une thérapie de choc », a indiqué le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, lors de la présentation du Plan d’action gouvernemental devant le CNT. Pour sa survie, le Mali a besoin de la sécurité, de la justice et de la refondation.
Ces besoins restent adossés aux quatre axes prioritaires du PAG : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. Un Plan d’action dont le coût de sa mise en œuvre est estimée à deux mille cinquante milliards soixante-trois millions de francs (2 050 063 000 000 F) FCFA.
Requinquer les FAMas
Ce n’est pas pour rien que la sécurité occupe la première place dans le PAG du gouvernement de transition. Depuis 2012, voire des décennies, les Maliens aspirent à la paix, à la quiétude, au vivre ensemble ainsi qu’à la cohésion sociale. « Cette aspiration est mise à rude épreuve par le terrorisme, l’insécurité et toutes les formes de menaces contre l’existence humaine », a fait remarquer le Premier ministre de transition. Et de rassurer que « la lutte contre le terrorisme et l’insécurité sera poursuivie avec détermination ».
Dans cette dynamique, le gouvernement de transition prend le taureau par les cornes. Les forces de défense et de sécurité seront suffisamment outillées en moyens humains et matériels. L’augmentation de leur effectif, la modernisation de leurs équipements ainsi que des infrastructures, l’amélioration des processus de recrutement, de la formation, de l’entrainement aussi bien que de l’aguerrissement, seront au cœur des actions du gouvernement Choguel Kokalla Maïga, pour le retour de la sécurité. Le processus de Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion (DDR) se poursuivra également.
L’objectif du Premier ministre est de créer un véritable « maillage sécuritaire, qui permettra le retour de l’Administration et des services sociaux de base dans les zones affectées ». Une des recommandations fortes du sommet des chefs d’État du G5 Sahel à N’Djamena, au Tchad, en février 2021.
Révision de l’Accord pour la paix
Ce combat contre le terrorisme et l’insécurité passe également par l’« appropriation collective et le renforcement » du caractère inclusif de l’Accord pour la paix et la réconciliation national issu du processus d’Alger. Pour une « mise en œuvre intelligente » de ce document, « seront retenues les conditions politiques et sociales du consensus nécessaire à la relecture de certaines de ses dispositions que la pratique et le temps rendent inéluctables ».
Cette mise en œuvre de l’Accord pour la paix, notamment sa relecture, est une question qui divise les Maliens. Des organisations de la diaspora malienne de France ont marché à Paris, samedi 27 février 2021, contre l’application de cet Accord d’Alger. Estimant que son application, en l’état, constitue un « danger » pour le Mali, la Coalition des organisations sédentaires Songhoy, réunie au sein du Collectif « Songhoy Chaawara Batoo » avait déjà préconisé une relecture.
Au cours des Journées d’information sur l’Accord pour la paix, initiées par le Conseil national de transition (CNT), en mi-juillet 2021, un membre de cet organe législatif, représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a indiqué sans langue de bois. La non-application de cet Accord ne fera que replonger le Mali dans la situation d’avant 2015. Date de la signature de ce document entre le Mali et les mouvements signataires.
Les débats sur le Plan d’action gouvernemental sont annoncés pour le lundi 2 août 2021. Le Premier ministre de transition, Choguel Kakalla Maïga rassure que le délai requis pour la transition sera respecté.
Fousseni Togola
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