Le gouvernement malien annonce la levée partielle de la suspension des titres miniers à compter du 15 mars 2025, marquant une nouvelle étape dans l’assainissement et la réforme du secteur.
Après plus de deux ans de gel, le gouvernement malien amorce un tournant stratégique dans la gestion des ressources minières du pays. Par une décision annoncée ce 7 mars, le ministre des Mines, Amadou Keïta, a levé partiellement la suspension du traitement des dossiers liés aux titres miniers. Une décision lourde de sens, qui s’inscrit dans la refonte engagée par la Transition pour assainir un secteur clé de l’économie nationale.
Bamako ne lâche rien sur la gouvernance des ressources naturelles
Depuis le 28 novembre 2022, l’attribution, le renouvellement et la cession des titres miniers étaient mis en pause, le temps pour les autorités de revoir les règles du jeu dans un domaine longtemps marqué par l’opacité et la prédation. Mais à partir du 15 mars prochain, les investisseurs pourront à nouveau introduire des demandes de renouvellement de permis de recherche et d’exploitation, de même que celles concernant la transition entre la phase d’exploration et celle d’exploitation. Les transactions sur les permis d’exploitation, directes ou indirectes, sont également réautorisées.
Si cette levée partielle marque un assouplissement, Bamako ne lâche rien sur la gouvernance des ressources naturelles. Car le verrou reste bien en place sur l’attribution de nouveaux titres et sur la cession des permis de recherche. Un signal clair : l’heure est à la consolidation avant toute nouvelle expansion.
Cette reprise maîtrisée illustre la volonté des autorités maliennes de rétablir la souveraineté sur le secteur minier, pilier économique du pays. Avec le Code minier de 2023 comme boussole, le gouvernement affirme son ambition d’une exploitation plus rigoureuse et bénéfique aux intérêts nationaux. Une approche qui, si elle rassure Bamako, devra encore convaincre les opérateurs et partenaires étrangers, attentifs aux signaux envoyés par la Transition.
L’or malien, longtemps considéré comme une manne dilapidée, sera-t-il enfin la clé de l’indépendance économique ? Le pari est lancé.
A.D
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