Le stade Joseph Issoufou Conombo de Ouagadougou a été le lieu d’une impressionnante manifestation de force et de fidélité envers le capitaine Ibrahim Traoré le samedi 11 mai dernier. Des milliers de Burkinabè, convoyés depuis divers quartiers et localités avoisinantes, se sont rassemblés, vibrants et unis, pour une cause commune : soutenir la demande de prolongation de la transition politique actuelle.
Alors que la période transitoire est censée se terminer le 1er juillet prochain avec l’organisation d’élections générales, cette grande mobilisation, organisée par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne, ne visait pas simplement à remplir les gradins du stade. Non, il s’agissait d’une véritable démonstration de l’engagement populaire envers un homme et une vision. Les participants, drapeaux burkinabè, malien, nigérien et russe en main, n’ont pas mâché leurs mots. Les slogans clamaient haut et fort : « pas d’élections au Burkina Faso ». Une affirmation énergique, certes, mais qui traduit une réalité profonde : celle d’un peuple prêt à suspendre le processus électoral conventionnel pour privilégier la stabilisation et le renforcement de son pays.
Pas d’interruption pour des élections précipitées
Et pourquoi cette demande de prolongation ? Parce que, selon eux, le capitaine Traoré incarne le leader dont le Burkina Faso a besoin à ce tournant critique de son histoire. Ghislain Dabiré, l’un des orateurs phares de cette journée, n’a pas hésité à énumérer les réussites attribuées à l’administration actuelle : de l’équipement modernisé des forces armées aux projets agricoles ambitieux, en passant par la réinstallation des populations dans leurs localités d’origine. Autant de réalisations qui, aux yeux de nombreux Burkinabè, justifient amplement cette prolongation.
Cette manifestation n’était pas qu’un simple rassemblement politique. Elle a été le reflet d’une conviction profonde, partagée par un large segment de la population, que le chemin parcouru sous la gouvernance de Traoré ne doit pas être interrompu par des élections précipitées. Au contraire, il devrait être consolidé et prolongé, permettant ainsi à Traoré de poursuivre son œuvre de reconstruction nationale.
Redéfinition de la gouvernance et de la souveraineté
La question qui reste posée est de savoir si les prochaines assises nationales, approuvées à l’unanimité par l’Assemblée nationale de transition, viendront concrétiser cette volonté populaire. Ces assises représenteront un moment décisif, un instant où la voix du peuple pourra être officiellement entendue et intégrée dans le tissu politique du Burkina Faso.
Dans cette attente, le Burkina Faso se trouve à un carrefour. Les choix qui seront faits dans les semaines et mois à venir détermineront non seulement l’avenir politique immédiat du pays, mais aussi sa trajectoire à long terme. Ce n’est donc pas simplement une prolongation de la transition qui est en jeu, mais la définition même de la gouvernance et de la souveraineté nationale dans un monde en rapide évolution.
Que l’on soit d’accord ou non avec la méthode, il est indéniable que l’approche de Traoré a suscité un engagement et un patriotisme remarquables chez bon nombre de ses concitoyens. Ceux-ci semblent prêts à défendre une vision du Burkina Faso qui, tout en étant enracinée dans ses traditions, est résolument tournée vers l’avenir. Un Burkina Faso où l’unité et la stabilité ne sont pas de vains mots, mais des principes actifs qui guident chaque décision, chaque action.
Oumarou Fomba
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