Les récents mouvements de troupes entre le Mali et le Burkina Faso, ont soulevé de nombreuses spéculations. Le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta, se rendra à Ouagadougou le 25 juin 2024 pour manifester son soutien à son homologue burkinabè, Ibrahim Traoré, renforçant ainsi les liens entre les deux pays au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Les récents mouvements de troupes entre le Mali et le Burkina Faso, via la compagnie russe Abakan Air, ont suscité de nombreuses spéculations. Un Iliouchine (II-76), avion de transport militaire, aurait effectué plusieurs trajets entre Gao, Bamako et Ouagadougou ces dernières semaines, transportant entre 80 et 120 militaires maliens vers la capitale burkinabè.
Ces déplacements avaient initialement été interprétés comme un soutien au capitaine Ibrahim Traoré, président de transition du Burkina Faso, face à des rumeurs d’instabilité politique, exacerbées par un tir d’obus sur le siège de la télévision nationale le 12 juin 2024. Cependant, les véritables raisons de ce déploiement sont désormais claires : le président malien de la transition, Assimi Goïta, se rendra à Ouagadougou le 25 juin 2024.
Renforcement des relations régionales
Cette visite marque la première sortie régionale du président Assimi Goïta depuis son investiture en juin 2021. En retour, le président burkinabè Ibrahim Traoré avait déjà effectué une visite au Mali en novembre 2022, suite à son arrivée au pouvoir en septembre 2022 après un coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Depuis, les deux chefs d’État ont renforcé leurs liens d’amitié.
Rejoint par le Niger en juillet 2023, suite au coup d’État contre Mohamed Bazoum et l’arrivée au pouvoir du général de brigade Abdrahamane Tchiani, cette coopération trilatérale s’est solidifiée en réponse aux sanctions infligées au Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En septembre 2023, ces trois pays ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), visant à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle.
Objectifs de la visite
La visite du président Goïta s’inscrit dans le cadre de la Charte du Liptako-Gourma, notamment son article 6, qui stipule : « Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs Parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres Parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les Parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance.«
Au cours de cette visite, plusieurs questions d’intérêt commun seront abordées, notamment la lutte contre le terrorisme, le développement économique, le renforcement des liens de coopération et très probablement le prochain sommet des chefs d’État de l’AES.
Une alliance pour l’avenir
Le Mali et le Burkina Faso entretiennent des relations très anciennes de coopération. Cette visite du président Goïta au Burkina Faso vient donc dans ce contexte renforcer davantage les liens d’amitié et de fraternité entre ces deux pays, ainsi qu’avec le Niger. Ensemble, ces nations travaillent à bâtir un avenir plus sûr et prospère pour leurs peuples respectifs, face aux défis communs de la région sahélienne.
La présence de militaires maliens au Burkina Faso et la visite imminente du président Goïta témoignent de la solidarité et de l’engagement des autorités de transition de ces pays à renforcer leur alliance et à travailler ensemble pour la stabilité et le développement de la région.
Chiencoro Diarra
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