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Sénégal : l’urgence climatique menace l’économie et la population

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Un rapport de la Banque mondiale alerte sur les impacts climatiques menaçant l’économie et la population du Sénégal, appelant à une action urgente pour allier développement et résilience. Détails.

Alors que le Sénégal est confronté aux réalités croissantes du changement climatique, un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé « Sénégal : Rapport sur le climat et le développement du pays », souligne la position précaire du pays entre les ambitions de croissance économique et les graves conséquences du changement environnemental. Alors que près de 3 millions de Sénégalais risquent de basculer dans la pauvreté d’ici 2050 en raison des effets du changement climatique, le rapport appelle à une approche intégrée pour renforcer la résilience climatique et favoriser une croissance durable.

Les vulnérabilités climatiques menacent les acquis du développement

Le Sénégal, connu pour sa croissance économique rapide ces dernières années, est aujourd’hui confronté à des prévisions désastreuses. « Avec des températures élevées, une pluviométrie réduite et une érosion menaçant 75 % de son littoral, la population et les biens du pays sont en péril », prévient le rapport. Déjà, 55 % des ménages sont proches du seuil de pauvreté, et les chocs climatiques récurrents aggravent cette vulnérabilité. Si rien n’est fait pour les maîtriser, les impacts climatiques pourraient coûter au Sénégal jusqu’à 4 % de son PIB par an d’ici 2030 et 9,4 % d’ici le milieu du siècle.

Au-delà des impacts économiques, le changement climatique met en péril les objectifs de développement à long terme du Sénégal. « Le coût humain du changement climatique pèsera le plus lourd sur les générations futures », souligne le rapport. Les phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les inondations, l’élévation du niveau de la mer et les sécheresses, pourraient perturber l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire, affectant de manière disproportionnée les ménages vulnérables qui dépendent de l’agriculture et des ressources naturelles. Ce scénario menace la population jeune du pays, accentuant les inégalités entre les sexes et les revenus, car les femmes et les filles ont un accès limité aux ressources financières et supportent une charge accrue en matière de mobilisation des ressources.

Équilibrer la croissance avec la protection de l’environnement

Pour soutenir le progrès économique, le rapport recommande des mesures immédiates d’adaptation au changement climatique axées sur l’agriculture, la gestion de l’eau et les énergies renouvelables. La résilience agricole est particulièrement cruciale, compte tenu de l’exposition du secteur aux extrêmes climatiques. 

Les recommandations comprennent « l’adoption à grande échelle de variétés de cultures résistantes au changement climatique et de pratiques de gestion de l’eau plus intelligentes », qui pourraient stimuler la productivité, augmenter les revenus et réduire les émissions. Le rapport souligne également la nécessité pour le Sénégal d’effectuer une transition vers un développement urbain durable, près de la moitié de la population résidant désormais dans des zones urbaines. Des villes comme Dakar contribuent à 25 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, et une meilleure planification urbaine, une meilleure gestion des déchets et des transports publics sont essentielles pour minimiser les impacts climatiques.

Assurer le financement de l’action climatique

Le financement de l’adaptation au changement climatique est essentiel et la Banque mondiale estime que le Sénégal a besoin de 1,36 milliard de dollars par an (soit 827 000 093 440 FCFA) jusqu’en 2030. Cependant, le financement climatique actuel ne couvre que 41 % de ces besoins, ce qui révèle un déficit de financement important. 

Les options pour mobiliser des ressources comprennent l’exploration des marchés du carbone, la mise en œuvre de réformes des subventions énergétiques et l’attraction d’investissements étrangers axés sur le climat. « Une stratégie de réforme bien communiquée sera essentielle pour obtenir le soutien du public et accélérer les changements de politique nécessaires », conseille le rapport.

Une action urgente est nécessaire pour un avenir durable

Dans un appel à un leadership résolu, la Banque mondiale souligne que l’inaction face au changement climatique aura des conséquences désastreuses, en inversant les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté et en creusant les inégalités. 

Pour que le Sénégal reste sur la bonne voie pour atteindre sa vision de développement à l’horizon 2050, il est essentiel d’intégrer la résilience climatique dans la planification économique. « Le Sénégal se trouve à la croisée des chemins, où les décisions prises aujourd’hui détermineront la résilience et l’inclusivité de sa croissance future », conclut le rapport, exhortant les décideurs politiques à exploiter ce moment pour orienter le pays vers une économie résiliente et à faibles émissions de carbone.

F. Togola


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