En ce 25 décembre 2024, le Mali annonce avec une amertume palpable la fin officielle de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Un acte de décès signé neuf ans après sa naissance, marquant ainsi la conclusion d’une page de l’histoire malienne. Cet accord, qui avait suscité tant d’espoirs lors de sa conception, est aujourd’hui déclaré caduc. Un décès prévisible depuis la reprise en main de Kidal par l’armée malienne le 14 novembre 2023, dans le cadre du processus de retrait de la mission onusienne du pays.
La décision des autorités maliennes de la transition de mettre fin à cet accord n’est pas le fruit du hasard. Elle découle de l’attitude jugée défiante des groupes signataires, particulièrement depuis le déclenchement du processus de retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Les relations entre le Mali et l’Algérie, chef de file de la médiation, se sont également tendues ces derniers temps, ajoutant une dimension diplomatique à cette crise.
Accord d’Alger, neuf années d’efforts vains
La résiliation de l’Accord d’Alger sonne comme un échec retentissant, non seulement pour le Mali mais aussi pour la médiation internationale et sous-régionale. L’Algérie, qui a assumé un rôle central dans la médiation, se retrouve confrontée à un revers cuisant de ses efforts diplomatiques. Les tensions grandissantes entre les deux nations ne font qu’accentuer ce fiasco, mettant en lumière les limites de la diplomatie dans la résolution des conflits.
Neuf longues années de négociations et de tentatives infructueuses de mise en œuvre ont conduit à cette impasse. Malgré les espoirs initiaux, l’Accord pour la paix n’a pas réussi à apporter la stabilité et la quiétude tant attendues au Mali. Les racines du mal persistent, et la paix demeure une chimère lointaine pour un pays meurtri par l’instabilité politique et les conflits internes.
Le constat est amer : la médiation internationale et sous-régionale, engagée dans la quête d’une résolution pacifique, doit réévaluer ses approches et s’interroger sur les leçons à tirer de cet échec retentissant. La fin de l’Accord pour la paix au Mali laisse un vide qui appelle à une réflexion profonde sur les mécanismes de médiation et les moyens à mettre en place pour construire un avenir plus stable. L’histoire retiendra cette page sombre, espérant que les leçons tirées permettront de forger des solutions plus durables dans la recherche de la paix au Mali.
Oumarou Fomba
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