Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a abrité, mardi 16 mars 2021, la cérémonie d’ouverture officielle de la 13e édition de la Rentrée littéraire du Mali. Cette session a été marquée par une conférence inaugurale sur le thème de cette édition « Héritages en partage », des témoignages aussi bien que des encouragements. C’était sous la présidence de la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Kadiatou Konaré.
Initialement prévue au mois de février 2021, la 13e édition de la Rentrée littéraire se tient finalement en mars. Un report qui s’explique par la pandémie de la covid-19 qui frappe le monde depuis fin 2019. Une situation ayant forcé néanmoins à l’innovation de cette célèbre rencontre littéraire et artistique du Mali.
Une conférence inaugurale
Le directeur de la bibliothèque nationale du Mali, Birama Diakon expliquera que cet événement est marqué cette année par deux innovations majeures : une conférence inaugurale et un atelier de réflexion stratégique sur le développement de la Rentrée littéraire. Selon ses précisions, cet atelier consistera à faire un bilan de la Rentrée depuis 2008, à faire une analyse des limites et des défis de cet événement et enfin à proposer un plan de développement et d’institutionnalisation de la Rentrée littéraire.
Des innovations qui sont d’ores et déjà visibles dans l’organisation et la tenue de cette 13e édition. À la différence des éditions précédentes, la cérémonie d’ouverture de cette édition 2021 a été marquée par une conférence inaugurale animée Makenzy Orcel et Sophie Ekoué, sur le thème « Héritages en partage ». Une occasion pour les conférenciers de dévoiler tout d’abord ce qui pousse bon nombre d’auteurs à écrire pour ensuite entretenir le public sur la négritude.
Une conférence appréciée par les uns et les autres parce qu’elle constitue une véritable connexion, un branchement avec des pensées, qui sont des héritages pour les Africains, a reconnu M. Diakon.
« Le livre peut sauver le Mali »
Outre les innovations, cette année, la Rentrée littéraire a développé, grâce à ses partenaires, un « esprit de résilience et d’adaptation », a indiqué Ibrahima Aya, directeur de la Rentrée littéraire du Mali. Cette adaptation se sent surtout par la tenue de l’ensemble des manifestations à la fois en présentiel et en virtuel.
En tant qu’espace de débats, les organisateurs ont jugé important que l’événement se tienne en même temps dans plusieurs régions du Mali. Une décentralisation saluée par les partenaires de l’événement.
Selon Joël Meyer, l’ambassadeur de la France au Mali, face à l’obscurantisme, la culture des débats et du partage peut jouer un rôle considérable. Ce n’est pas tout, il estime que cette manifestation littéraire et artistique permet de nouer des liens entre les écrivains de part et d’autre le monde.
Birama Diakon, directeur de la bibliothèque nationale du Mali, ne dira pas moins. « Le livre peut aider le Mali. Le livre peut sauver le Mali parce que le livre forme, informe. Il peut nous aider à changer les mentalités, les comportements », a-t-il expliqué avant de préciser que c’est cette importance avérée du livre qui prouve les raisons de tous ces engagements autour de cet événement.
Hommage à l’écrivain guinéen
Une autre spécificité de l’ouverture de cette 13e édition de la Rentrée littéraire a été sûrement l’hommage rendu, dès le début des travaux, à l’écrivain guinéen Djibril Tamsir Niane. « Nous sommes tristes parce qu’au moment où s’en va cet écrivain, cet éminent chercheur, cet historien reconnu mondialement, on cherche à enterrer nos mémoires pour y planter des arbres de l’obscurantisme et de la soumission », a déploré Ibrahima Aya, directeur de la Rentrée littéraire du Mali, après une minute de silence rendu en mémoire de l’auteur de « Soundjata ou l’épopée mandingue ».
Cette édition coïncide également avec le mois de la francophonie, célébré chaque année en mars. C’est « une coïncidence heureuse puisque nous sommes dans un dialogue avec nous-mêmes, mais aussi avec les autres », a indiqué le directeur de la Rentrée littéraire.
Plusieurs personnalités étaient présentes à cette cérémonie d’ouverture, dont les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Amadou Kéïta, et de l’Éducation nationale, Pr Doulaye Konaté. Des ambassadeurs ainsi que de représentants de l’Union européenne ont également répondu à l’appel.
Notons que, durant quatre jours, cet événement sera marqué par des cafés littéraires, des ateliers, des tables rondes, mais aussi des spectacles, etc.
Cette 13e édition fermera ses portes, samedi 20 mars 2021, par la cérémonie de remise des Prix littéraires.
Fousseni Togola
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