Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a rencontré son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le 18 avril 2024 à Nouakchott, Mauritanie. Cette première visite officielle à l’étranger depuis son élection le 24 mars vise à renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays.
Lorsque Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élu cinquième président du Sénégal, a choisi la Mauritanie pour sa première sortie officielle, nombreux furent ceux qui y virent un choix stratégique, sinon un signal fort. En lieu et place des traditionnels déplacements vers des capitales occidentales, il opte pour un rapprochement avec un voisin, non sans enjeux. Cette visite est d’autant plus symbolique qu’elle s’inscrit dans un contexte de coopération sur des dossiers clés comme le gisement de gaz Grand Tortue Ahmeyim et la pêche, essentiels pour les deux nations.
Une diplomatie axée sur la solidarité et le développement mutuel
Ce geste, à peine perceptible dans le grand théâtre de la politique internationale, résonne cependant comme une déclaration d’intention de la part de Faye. « C’est un engagement envers des relations plus fortes et plus stratégiques avec la Mauritanie« , pourrait-on imaginer entendre dans les couloirs de Nouakchott. Cette démarche souligne une volonté de renforcer les liens séculaires et de collaborer sur des enjeux économiques mutuels, ce qui est une bouffée d’air frais dans une diplomatie souvent dictée par des alliances traditionnelles et parfois figées.
En mettant l’accent sur des projets bilatéraux concrets, tels que le développement de ressources naturelles et les infrastructures de transport, Diomaye Faye semble vouloir inscrire son mandat sous le signe du pragmatisme et de la coopération productive. Les implications de cette approche pour le développement des deux pays sont considérables, notamment en termes d’indépendance énergétique et économique.
Mais au-delà des contrats et des projets, cette visite marque un tournant dans la manière dont le Sénégal, sous la houlette de son nouveau président, envisage ses relations avec le reste de l’Afrique. Faye délaisse le spectaculaire pour l’efficace, préférant les pourparlers directs aux grands discours. Sa politique semble promettre une ère de diplomatie axée sur la solidarité et le développement mutuel, plutôt que sur la compétition ou le spectacle.
Ce que montre Diomaye Faye
Cela dit, la politique est un domaine où les bonnes intentions doivent être équilibrées avec des actions concrètes. Alors que Bassirou Diomaye Faye poursuit son chemin, les yeux de nombreux Sénégalais, et peut-être de toute l’Afrique, resteront braqués sur lui, attendant de voir si ses débuts prometteurs se traduiront par des changements tangibles et durables. En choisissant la Mauritanie comme premier arrêt, il n’a pas seulement choisi un partenaire ; il a choisi un cours qui pourrait bien redéfinir l’engagement du Sénégal envers ses voisins et au-delà.
Et pendant que nous observons, peut-être devrions-nous aussi espérer que ce ne soit que le début d’une nouvelle dynamique africaine, où les leaders choisissent leurs voisins non pour des affichages politiques, mais pour des partenariats véritablement enrichissants. Bassirou Diomaye Faye, avec cette visite, ne nous montre-t-il pas qu’une autre façon de diriger est possible ?
Chiencoro Diarra
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