La fin du mois de juillet 2025 a été une période de bonnes nouvelles pour la région de Kayes. Quelques jours après l’annonce de B2Gold de créer 2000 emplois à travers son nouveau gisement « Fékola régional », celle du gouvernement relative à l’acquisition du financement de la réhabilitation du tronçon routier Diema-Sandaré et, le lancement officiel par le ministère chargé de l’emploi d’un programme de formation de 500 jeunes en entrepreneuriat, les autorités nationales viennent de lancer un ambitieux projet de valorisation du secteur de l’élevage dans la région.
Les autorités nationales sont à pied d’œuvre pour le développement global du pays. Pour ce faire, elles font non seulement des actions d’envergure nationale, mais aussi de portée régionale. Les actions au niveau des régions sont fonction de la spécificité socio-économique de chaque région administrative. Chacune des dix-neuf régions administratives a des spécificités naturelles qui définissent les principales activités socio-économiques pratiquées par les populations locales. Par exemple, Sikasso est reconnue par ses activités agricoles, Mopti par les activités piscicoles, etc.
Quant à la première région, Kayes, elle est réputée être une zone minière par excellence, une zone par laquelle 70 % des importations du pays s’effectuent. Elle est aussi une grande zone d’élevage du Sahel occidental. Pour booster ce secteur, le gouvernement a lancé une importante initiative intitulée « Projet d’appui à la chaîne de valeurs bétail/viande dans la région de Kayes ».
Améliorer durablement la chaîne de valeurs bétail/viande
Tel est l’objectif principal du projet dont le lancement a eu lieu le jeudi 31 juillet 2025 à Kayes sous la présidence du ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. C’était en présence du gouverneur de la région de Kayes, Général de brigade Moussa Soumaré, du Chef de Bureau de la FAO (Food and Agriculture Organisation : Organisation des Nations unies pour l’agriculture) au Mali, Abdoul Karim Bah, du représentant de l’Agence Espagnole de Coopération pour le Développement (AECID), Antonio Monje Vargas, et de plusieurs acteurs intervenant dans le domaine de la filière bétail-viande.
Le projet vise à accompagner les éleveurs, bouchers, commerçants, transporteurs et transformateurs afin de renforcer la compétitivité, la résilience et la durabilité de la filière bétail/viande pour l’économie malienne. Autrement dit, il prévoit de renforcer la performance globale de la chaîne de valeurs bétail/viande, à travers l’amélioration de la productivité et de la santé animale ; le développement des infrastructures de transformation et de commercialisation; la professionnalisation des acteurs ; la promotion de partenariats inclusifs public-privé ; le soutien à l’emploi des jeunes et des femmes dans les filières animales en mettant un accent particulier sur l’entrepreneuriat rural ; et la préservation des ressources naturelles par la promotion des pratiques durables et résilientes.
Kayes, une zone propice pour un tel projet
Le secteur de l’élevage représente plus de 15 % du PIB (Produit Intérieur Brut) en ce sens qu’il est le troisième contributeur aux recettes d’exportation après l’or et le coton. Pour son cheptel estimé de 79 487 163 têtes, le Mali est classé premier de la zone UEMOA (Union Monétaire ouest-africaine) et deuxième de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
La région de Kayes, bénéficiaire du présent projet, dispose de vastes zones pastorales. Son cheptel important est estimé à 1 926 264 bovins, 1 354 506 ovins, 1 848 662 caprins, 50 337 équins, 105 580 asins et 27 907 camelins. Sa position géographique stratégique, offre un potentiel considérable pour le développement de la filière bétail/viande, aussi bien pour la consommation nationale que pour l’exportation vers les pays de la sous-région.
La réalisation du projet sera facilitée par l’existence d’un abattoir moderne composé de deux chaînes de production (une chaîne dédiée aux bovins avec une capacité de 100 bovins par cycle de 8 heures et une chaîne des ovins et caprins avec une capacité de 300 ovins par cycle de 8 heures). L’abattoir produit plus de 80 tonnes de viande par mois.
Il faut noter que le « Projet d’appui à la chaîne de valeurs bétail/viande dans la région de Kayes » est financé par le Royaume d’Espagne et mis en œuvre par la FAO pour un coût global de 393 000 000 FCFA.
Sidi Modibo Coulibaly
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