Accueil » Blog » Politique » Prévention et gestion des conflits : Les Maliens optent pour les mécanismes endogènes

Prévention et gestion des conflits : Les Maliens optent pour les mécanismes endogènes

0 comments 263 views 4 minutes read

Le mardi 22 juillet 2025 eut lieu la cérémonie officielle de remise de la charte pour la paix et la réconciliation nationale au Président de la transition. Le Général d’armée Assimi Goïta a reçu le document des mains de l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, président de la commission de rédaction. Une cérémonie qui marque un tournant décisif dans l’instauration de la paix et de la réconciliation nationale dans le pays.

Rédigée par près d’une cinquantaine d’experts, la charte est composée de 106 articles répartis en 16 titres et 39 chapitres. Son élaboration résulte d’une initiative du Président de la Transition caractérisée par sa souveraineté et son inclusivité. 

Élaborée dans un esprit de concertation et d’inclusivité, elle couvre les dimensions essentielles du développement économique, social, culturel et institutionnel du pays. En d’autres termes, elle est l’aboutissement de vastes consultations nationales impliquant tous les segments de la société malienne. En optant pour cette charte, le Mali tourne définitivement la page de l’ingérence trouble de l’extérieur dans la gestion de ses conflits.

Les mécanismes endogènes priorisés

Avec ce document, le Mali envisage de bâtir une paix durable fondée sur ses propres réalités culturelles et sociales. C’est une charte qui propose une refondation républicaine basée sur des mécanismes traditionnels de médiation, une justice transitionnelle et une cohésion nationale renforcée. Elle s’appuie sur les mécanismes endogènes de gestion des conflits, à savoir : les activités culturelles et sportives entre autres. 

Ces cadres constituent des forums d’échanges, de partage et de communion avec la participation des communicateurs et légitimités traditionnels. Deux des articles du document sont relatifs aux principes de l’éducation civique et morale rattachée à notre culture. Des principes qui devront amener les Maliens à adopter des attitudes positives pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale. En plus, la diplomatie coutumière, basée sur nos croyances, nos religions et nos traditions, est prise en compte. 

En recevant la charte, le chef de l’État a indiqué qu’elle est le fruit d’un dialogue national inclusif, souverain et exempt de toute ingérence extérieure. « L’accord d’Alger de 2015 a été un accord où tout le monde s’est mêlé de nos affaires. On aurait dit que le Mali appartenait à tous, sauf aux Maliens », a déclaré le Président de la transition. Le Général d’armée Assimi Goïta a prôné des solutions maliennes aux problèmes maliens, avertissant en ces termes : « Nous ne laisserons plus personne écraser le pays ». Le Chef de l’État a poursuivi en soutenant qu’il ne s’agit pas simplement d’un texte symbolique, mais d’une véritable feuille de route pour la refondation d’un Mali fort, uni et stable. 

A la même période où la charte lui a été remise, le gouvernement est en train de finaliser la mise en place d’un outil institutionnel de promotion de la paix et de l’unité nationale. Il s’agit du centre pour la promotion de la paix et de l’unité nationale au Mali (CPU-Mali).

Le CPU-Mali, un formidable outil pour la paix et la réconciliation 

Créé par l’ordonnance n° 2024-002/PT-RM du 23 février 2024 et organisé par le décret 2024 -0118/PT-RM du 11 mars 2024 fixe son organisation, le CPU-Mali est une réponse à la paix et à l’unité nationale tant recherchée par le peuple malien. Il a pour missions principales de contribuer à la cohésion sociale, promouvoir le dialogue et l’unité nationale, et soutenir les initiatives de paix et de développement durable au Mali. 

Le CPU-Mali est né à la suite d’une proposition du ministre de la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, lors de la session du Conseil des ministres du mercredi 14 février 2024. D’après la proposition du Général de corps d’armée Ismaël Wagué, « Tout est parti d’un constat lié aux graves crises, notamment les rébellions, les violences politiques et les conflits inter ou intra-communautaires qui ont créé chez le citoyen en général et les victimes en particulier, un énorme besoin de justice et de réparation, de fixer ces faits dans la mémoire collective nationale et internationale et d’obtenir de l’État une garantie de leur non-répétition ». 

Dans le communiqué issu de cette session du conseil des ministres, il est dit : « En vue de préserver la mémoire historique des périodes de violence et de répression, des initiatives éducatives indispensables ont été envisagées pour permettre d’établir une mémoire publique qui sert de bastion contre le déni et la récidive. Dans cette perspective, le gouvernement dit avoir opté pour la justice transitionnelle pour établir la paix, construire le tissu social en vue d’un meilleur vivre ensemble et d’aboutir à la réconciliation nationale ».

Sidi Modibo Coulibaly


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Veuillez laisser un petit commentaire pour nous encourager dans notre dynamique !

error: Le contenu est protégé !!