La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 29 juin prochain commence officiellement ce jeudi à minuit. Six candidats, dont le président sortant Mohamed Ould Ghazouani, se disputent la présidence, avec pour enjeu majeur des élections transparentes et apaisées.
Les élections, ce grand théâtre où chaque candidat espère décrocher le rôle principal. En Mauritanie, la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 29 juin prochain a officiellement démarré à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi. Imaginez le scénario : six candidats se dressant fièrement pour affronter l’actuel président Mohamed Ould Ghazouani, dont le parti a fait un raz-de-marée lors des dernières législatives, municipales et régionales de mai 2023. Avec 107 sièges raflés sur 176 au Parlement, ils ont de quoi pavoiser, même si ces élections ont été vivement contestées par plusieurs partis.
Des visages connus aux moins connus
L’objectif de la commission électorale ? Rien de moins qu’organiser des élections transparentes dans un climat apaisé. Un défi de taille, mais pas impossible, disent-ils. Dans les rues vibrantes de la capitale et les QG des candidats, les soutiens s’affairent, prêts à lancer meetings et rassemblements dès ce jeudi soir. La frénésie électorale est palpable, et chacun espère marquer des points.
Parmi les prétendants au trône, deux visages familiers : Biram Dah Abeid, l’opposant et militant des droits humains, arrivé deuxième en 2019, et Mohamed Lemine Elwavi, un haut fonctionnaire au Trésor mauritanien. Les nouveaux visages ? Hamadi Ould Sid’ El Moctar du parti islamiste Tawassoul, l’avocat et député El Id Mohameden, le professeur et neurochirurgien Outouma Soumaré, et Mamadou Bocar de l’AJD/MR. Tous ont des doléances bien senties à l’adresse de la commission électorale, exigeant, entre autres, des lecteurs d’identification biométrique pour vérifier l’identité des électeurs le jour J.
La commission électorale, faisant preuve de pragmatisme, a avancé des contraintes de temps et d’argent pour la vérification numérique, mais assure que toutes les dispositions nécessaires sont prises pour garantir la transparence. Les résultats, promet-elle, seront publiés immédiatement sur son site en ligne. Une révision totale de la liste électorale a déjà permis d’enregistrer plus de 159 000 nouveaux inscrits.
Dix engagements pour renforcer la liberté de la presse
Et pendant que les candidats affûtent leurs arguments, Reporters sans frontières (RSF) rappelle la Mauritanie à ses devoirs. En se hissant à la 33e place du Classement mondial de la liberté de la presse 2024, le pays fait bonne figure en Afrique, mais la route est encore longue. RSF invite les candidats à prendre dix engagements pour renforcer la liberté de la presse et la sécurité des journalistes. Une liberté qui, bien que précieuse, reste fragile face aux pressions et harcèlements, surtout lorsqu’il s’agit de sujets sensibles comme les inégalités sociales ou l’esclavage.
Antoine Bernard, directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF, ne mâche pas ses mots : « La liberté de la presse en Mauritanie n’est pas un acquis, et la situation en matière de droit à l’information reste très instable. » Il appelle à des réformes concrètes pour la professionnalisation du secteur et la protection des journalistes.
Alors, que nous réserve cette campagne électorale ? Entre promesses de transparence, appels à la liberté de la presse, et ferveur électorale, le spectacle est garanti. Mais derrière les slogans et les discours enflammés, c’est l’avenir de la démocratie mauritanienne qui est en jeu. Espérons que, dans ce grand théâtre électoral, la vérité et la justice trouveront aussi leur place sur la scène.
Chiencoro Diarra
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