Le rapport des Nations Unies sur les perspectives de la population mondiale, publié en juillet 2024, révèle des dynamiques démographiques fascinantes et déterminantes pour l’avenir de la Planète. La population mondiale devrait atteindre son apogée à 10,3 milliards d’ici les années 2080, avant de décliner progressivement.
C’est fascinant de constater à quel point les dynamiques démographiques façonnent notre monde. Le dernier rapport des Nations Unies sur les perspectives de la population mondiale en 2024 nous offre une vision claire et détaillée de l’évolution de la population globale et de ses implications pour notre avenir collectif.
En Afrique subsaharienne, la population continuera de croître rapidement
La population mondiale continue de croître et devrait atteindre son apogée autour de 10,3 milliards de personnes dans les années 2080, avant de commencer à diminuer progressivement pour atteindre 10,2 milliards à la fin du siècle. Ce pic, attendu depuis longtemps, représente une rupture avec les projections précédentes qui prévoyaient une croissance continue bien au-delà de 2100. Une telle prédiction, autrefois considérée comme improbable, avec seulement 30 % de chances de se réaliser il y a dix ans, est maintenant jugée très probable à 80 %.
En réfléchissant à ces chiffres, une question se pose : comment une telle transformation va-t-elle affecter notre quotidien ? D’abord, il faut noter que la population mondiale est loin d’être homogène dans ses dynamiques. Environ un quart des pays dans le monde, dont la Chine, l’Allemagne, le Japon et la Russie, ont déjà atteint leur pic démographique. Pour ces nations, la population va diminuer, ce qui soulève des défis uniques, notamment en termes de soutien aux populations vieillissantes et de maintien de la croissance économique.
Mais ce n’est pas tout. Environ 10 % des pays, y compris des économies émergentes comme le Brésil, l’Iran et le Vietnam, devraient atteindre leur pic démographique d’ici 2054. Quant aux autres nations, principalement situées en Afrique subsaharienne, leur population continuera de croître rapidement, doublant souvent d’ici 2054. Cela inclut des pays comme le Nigeria et l’Inde, où les jeunes générations dominent, apportant à la fois des opportunités et des défis en matière de développement économique et social.
Les migrations internationales, source de croissance démographique
Un autre aspect fascinant est la diminution des taux de fertilité. Aujourd’hui, les femmes ont en moyenne un enfant de moins qu’il y a une génération. Cette baisse de la fertilité, couplée à une espérance de vie en hausse (73,3 ans en 2024), modifie radicalement la structure d’âge des populations. D’ici 2050, plus de la moitié des décès surviendront chez des personnes âgées de 80 ans ou plus, un chiffre qui était de seulement 17 % en 1995.
La lutte contre la mortalité infantile connaît également des progrès significatifs. Pour la première fois, le nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans est tombé en dessous de 5 millions en 2023, mais 95 % de ces décès surviennent dans des pays où la population continue de croître. Investir dans des soins prénataux et postnataux, des vaccinations et des compléments nutritionnels pourrait sauver des millions de vies dans la prochaine décennie.
Les migrations internationales joueront également un rôle crucial. Dans 50 pays, dont l’Italie, l’Allemagne et la Russie, l’immigration atténuera la baisse de la population due à une faible fertilité et à une population vieillissante. En parallèle, des pays comme l’Australie, le Canada et les États-Unis verront leur croissance démographique principalement alimentée par l’immigration.
Adapter les politiques publiques
Enfin, il est essentiel de souligner que la croissance future de la population sera largement influencée par l’inertie démographique des générations passées. La structure d’âge actuelle, avec une proportion importante de jeunes, continuera de favoriser la croissance démographique même si le taux de fertilité atteint le niveau de remplacement.
Face à ces réalités, il est impérieux que les politiques publiques s’adaptent. Il ne suffit plus de simplement prévoir la croissance démographique ; il faut également anticiper les défis liés à une population vieillissante, à l’urbanisation croissante et aux migrations internationales. Les gouvernements doivent investir dans des systèmes de santé robustes, des infrastructures durables et des politiques sociales inclusives pour garantir un avenir où chaque individu pourra s’épanouir, indépendamment des dynamiques démographiques.
Oumarou Fomba
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