Le Plan Sénégal Émergent est le cadre de référence de la politique économique et sociale à moyen et long terme. Selon Amadou Ba, Juriste en droit public, à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD), ce cadre souligne l’importance de la création de richesse, de l’emploi, et du renforcement de la gouvernance économique, sociale, politique et administrative.
Au Sénégal, le Plan Sénégal Émergent (PSE) marque une étape décisive dans la promotion de la parité politique, visant à intégrer pleinement les femmes dans les sphères décisionnelles. Adopté comme référence pour la politique économique et sociale à moyen et long terme, le PSE met en lumière les efforts considérables du pays pour garantir l’égalité des sexes dans la gouvernance politique. Avec des lois soutenant la parité absolue et des progrès notables dans la représentation des femmes aux différents niveaux de gouvernance, le Sénégal s’engage dans un combat quotidien pour les droits des femmes et des filles. Alors que l’élection présidentielle de 2024 approche, cette question devient centrale, invitant à un dialogue national sur l’avenir de la parité politique et le rôle crucial des femmes dans le développement durable et inclusif du pays.
Garantir la présence féminine dans les instances électives
Dans cette optique, l’Axe 3 du PSE, intitulé « Gouvernance, Institutions, Paix et Sécurité », souligne la prise en compte de la question de genre dans les politiques publiques de l’État. Par conséquent, la représentation des femmes dans la gouvernance politique au Sénégal s’est nettement améliorée depuis l’implémentation du PSE.
Avec l’adoption de la loi sur la parité absolue entre hommes et femmes (loi 2010-11 du 28 mai 2010), des mesures ont été prises pour garantir la présence féminine dans les instances électives. Selon la Revue annuelle conjointe de 2013, d’importants progrès ont été réalisés dans la gouvernance politique et administrative du pays depuis le lancement du « Plan Sénégal Émergent », visant à établir un Sénégal émergent d’ici 2035, avec une société unie dans un État de droit.
La lutte pour les droits des femmes et des filles demeure un combat de tous les jours. L’État a le devoir d’assurer la surveillance et la protection de leurs droits, éléments clés pour une démocratie sociale et équitable.
Augmentation du taux de représentativité des femmes
La Revue annuelle conjointe de 2023 met en avant les progrès accomplis par l’État sénégalais dans la lutte contre la sous-représentation des femmes dans les instances électives, notant une augmentation de la part des sièges occupés par les femmes dans les parlements nationaux et les administrations locales, passant de 43 % à 44 % entre 2021 et 2022. À l’Assemblée nationale, le taux a légèrement augmenté, passant de 43,30 % en 2021 à 44,20 % en 2022. Au sein du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, les femmes constituaient 34 % en 2021 contre 33,3 % en 2022. Quant au Conseil Économique, Social et Environnemental, la proportion de sièges détenus par des femmes a augmenté de 20 % à 22 % entre 2021 et 2022.
Toutefois, il est crucial de renforcer la gouvernance politique et administrative pour permettre aux femmes engagées en politique de développer davantage leurs compétences électorales. En vue de l’élection présidentielle de 2024, il est impératif d’aborder cette question de manière plus approfondie, tant au niveau national que local.
L’élection présidentielle de 2024 offre aux citoyens l’opportunité d’interroger les candidats sur leurs programmes relatifs à la représentation des femmes dans la gouvernance politique et administrative.
Amadou Ba, Juriste en droit public, à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD)
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