Dans le cadre de l’opération tripartite Yereko 2, la force unifiée de l’Alliance des États du Sahel (AES) a mené une vaste patrouille militaire dans la zone sensible des trois frontières. Ce qui marque une nouvelle avancée dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT). Cette offensive coordonnée s’est déroulée du 24 février au 6 mars 2025 et a permis d’affaiblir significativement les capacités des groupes hostiles opérant dans cette région stratégique.
Pilotée depuis le Poste de Commandement Interarmées de Théâtre (PCIAT-EST) de Gao, l’opération Yereko 2 a couvert plusieurs localités clés, notamment Tessit, Téra, Markoy et leurs environs. La présence renforcée des forces alliées dans ces zones témoigne de la détermination des États membres de l’AES à rétablir l’ordre et la sécurité pour leurs populations.
Cette offensive militaire a permis la destruction de plusieurs bases et refuges terroristes, l’arrestation de nombreux suspects, ainsi que la saisie de matériels stratégiques. Parmi les équipements récupérés figurent des motos et pick-up, un stock important de munitions et d’armements, ainsi qu’une grande quantité de produits pharmaceutiques destinés aux groupes terroristes. L’opération a également bénéficié d’un appui aérien conséquent, optimisant ainsi l’efficacité des forces terrestres engagées dans cette mission.
Un message fort contre l’insécurité
L’un des principaux objectifs de cette intervention était de rassurer les populations locales face à la menace persistante des GAT. La force unifiée de l’AES a ainsi multiplié les patrouilles dans plusieurs villages stratégiques, notamment Ourara, Argou, Hourara, Tagalalt, Tofagado, Tinatassen Aroune, Sekreoul, Téméra, Marikanka, Taratakoun, Lemdou, Ouanzerbé, Bankilaré, Gorom Gorom et Seytang, avant de converger vers le Point Triple, zone symbolique où se croisent les frontières des trois pays concernés.
Au-delà de l’aspect militaire, l’opération visait également à réaffirmer l’autorité des États et à envoyer un signal fort aux groupes terroristes. Ainsi, leurs capacités de nuisance sont en train d’être drastiquement réduites. En frappant leurs bases logistiques et en récupérant du matériel essentiel, les forces de l’AES espèrent affaiblir leur emprise et influencer certains combattants à faire défection.
Des autorités militaires satisfaites
Le Lieutenant-colonel Hamidou Karimou, commandant des forces nigériennes, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de l’opération, soulignant que cette initiative conjointe illustre la solidité de la coopération militaire entre les États de l’AES. Selon lui, la force unifiée est désormais une réalité sur le terrain, au-delà des simples engagements politiques. Il a également mis en avant la disponibilité des ressources humaines et matérielles, tout en exhortant ses hommes à redoubler d’efforts face aux défis sécuritaires.
De son côté, le Capitaine Kamrou AG Younouss, chef de mission des Forces Armées Maliennes (FAMa), a salué le bon déroulement des opérations et la démonstration de force réussie des pays de l’AES. Il a insisté sur le fait que l’action militaire conjointe est un gage de sécurité et de stabilité pour l’ensemble de la région.
L’un des moments forts de l’opération Yereko 2 a été la rencontre des différentes unités de la force unifiée au Point Triple, marquant la convergence des efforts de trois nations engagées dans une lutte commune. Ce moment de fraternité, d’échanges et de solidarité a renforcé l’esprit de corps entre les militaires des trois pays, réaffirmant l’idéal de « Un espace — Un peuple — Un destin » cher à l’Alliance des États du Sahel.
Une réussite stratégique pour l’avenir de l’AES
Avec cette deuxième opération conjointe en quelques mois, l’AES démontre qu’elle est capable de planifier et exécuter des offensives militaires d’envergure contre les groupes terroristes qui sévissent dans la région. La mise en œuvre de telles stratégies est cruciale pour l’éradication progressive du terrorisme et la stabilisation des territoires touchés par l’insécurité.
L’opération Yereko 2 est déjà considérée comme un succès, les objectifs fixés ayant été pleinement atteints. Ce type d’initiative pourrait ainsi poser les bases d’une coopération militaire durable au sein de l’AES, renforçant ainsi la souveraineté et la sécurité des États membres face aux défis sécuritaires de la région.
Ibrahim K. Djitteye
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