Alors que le Niger traverse depuis plusieurs années une crise sécuritaire sans précédent, les prix des denrées alimentaires ont connu, en espace d’un an, une augmentation considérable de 9,7%. Pour faire face à cette flambée des prix, les autorités prévoient plusieurs mesures d’urgence. (Communiqué)
Depuis un an, les prix de certaines denrées de première nécessité ont commencé à grimper sur les marchés nigériens, comme dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit principalement des denrées alimentaires (huile, riz, lait, poisson de mer et des produits alimentaires locaux comme la viande et les légumes).
Cette hausse atypique des prix de ces produits a commencé « à partir du dernier trimestre de l’année 2021 ». Cette situation affecte le panier de la ménagère et impacte négativement la consommation alimentaire des ménages urbains et ruraux, notamment les plus vulnérables.
Variations notables
Sur le marché nigérien, comparativement à la moyenne des cinq dernières années (2015-2019) à la même période — précise le ministre nigérien en charge du commerce dans une communication lue le 24 février 2022 — les prix moyens des céréales affichent des variations notables. Ainsi, on note 17% pour le mil ; 11% pour le sorgho ; 12% pour le maïs et 8% pour le riz importé.
S’agissant de la moyenne des prix comparée à celle de l’année dernière, indique le ministère nigérien, on note 26,19% pour le sucre granulé ; 2% pour celui en morceaux ; 40% pour les bidons 25 litres d’huile végétale et 6,67% pour le lait en poudre.
À cela s’ajoute, en février 2022, l’augmentation du prix du pain dans certaines boulangeries de la capitale nigérienne ainsi que des grandes villes du pays. Selon le gouvernement nigérien, le prix de la tonne de la farine de blé est passé de 300 000 à 500 000 FCFA.
Aussi, indique-t-on, les causes de ce renchérissement des prix restent liées à plusieurs facteurs. Il s’agit notamment de la pandémie de la maladie de la Covid-19 ; l’envolée des frais de transports maritimes liée à la Covid-19 ; le coût du transport terrestre Cotonou-Niamey. Celui-ci est passé de 31 000 à 38 000 Francs CFA. À cela s’ajoutent également les mauvaises récoltes, les mesures d’interdiction d’exporter des céréales vers le Niger — « prises par certains pays de la sous-région » — ainsi que la situation sécuritaire de la sous-région.
Mesures d’urgence
Pour contenir ces aléas, les autorités nigériennes misent sur plusieurs mesures d’urgence. Il s’agit notamment de l’élaboration des plans d’urgence et de soutien, sur la base desquels il a été procédé au lancement de la distribution « gratuite ciblée de 45 000 tonnes de vivres aux populations très vulnérables »,a-t-on souligné.
Au-delà de cet acte magnanime, l’exécutif nigérien prévoit également la vente à « prix modéré de 80 000 tonnes de vivres », aussi destinées aux populations moyennement vulnérables.
Aussi, faut-il noter, le renforcement des quantités de vivres initialement prévues par le plan de soutien de 5 000 à 15 000 tonnes pour le mois de mars et de 10 000 à 20 000 tonnes pour le mois d’avril. Pour accompagner le Gouvernement nigérien dans ce cadre, faut-il rappeler, l’Union européenne a déjà annoncé un « appui de 43 millions d’euros », soit environ 28 milliards de FCFA.
Bakary Fomba
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