Des migrants subsahariens sont morts noyés, d’autres secourus au large de la Tunisie, suite au naufrage du bateau qui les transportait, dans la nuit du 8 au 9 mars 2023. Les causes exactes du drame n’étaient pas encore déterminées.
Quatorze migrants de pays d’Afrique subsaharienne sont morts noyés et cinquante-quatre autres ont été secourus à la suite du naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie, dans la nuit de mercredi à jeudi, ont annoncé les garde-côtes tunisiens, le jeudi dernier. Ce drame a lieu au moment où les ressortissants de ces pays subissent des violences inouïes et cherchent à quitter le pays à la suite des propos du président Kais Saied, à l’endroit des migrants. Des propos jugés par des ONG comme « raciste et haineux ».
Le président tunisien Kais Saied avait affirmé, le 21 février, que la présence en Tunisie de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.
La « légalité tunisienne concernant les étrangers »
Ce pays compte plus de 21 000 ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne. Ces migrants occupent une place importante dans l’économie et le développement de ce pays ainsi que celui de l’Italie, qui est composé de plus de 32 000 migrants, dont 18 000 Tunisiens, arrivés clandestinement en provenance de la Tunisie en 2022, selon le Figaro de France.
Beaucoup de migrants subsahariens tentent de retourner en urgence dans leur pays d’origine. Certains pays de la région, comme le Mali et la Côte d’Ivoire, ont commencé à rapatrier leurs ressortissants. Près de 300 Maliens et Ivoiriens ont rejoint, le 4 mars dernier, leurs pays, après avoir été rapatriés en avion de Tunisie pour fuir des agressions et des manifestations d’hostilité.
Afin de calmer les esprits après ses propos, Kais Saied a affirmé, mercredi, que les Africains présents en Tunisie sont des « Frères ». C’était lors d’une entrevue avec le président de la Guinée-Bissau, selon une vidéo diffusée par la présidence tunisienne. Selon ses précisions, l’objectif de son discours était de faire respecter la « légalité tunisienne concernant les étrangers ».
Il estime que son discours a été mal interprété en vue de nuire à la Tunisie. Il reste toutefois convaincu que « cette situation concernant les Africains ne peut être interprétée par les langues malveillantes, comme ils l’ont fait ces derniers jours, comme du racisme ».
Hawa Diaby
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